quand le sage montre la lune....

Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt…. Maxime chinoise tellement d’actualité. Prenons un événement autant d’actualité que la coupe du monde, prenons l’affaire Anelka ou plutôt, l’affaire A. La presse, les médias, la population, tout le monde se focalise sur les propos qui valurent à leur auteur présumé l’exclusion de l’équipe de France, ou plutôt, le retour prématuré avec, disons, un match d’avance ? Verdict ce soir. Revenons à cette affaire palpitante et ô combien intéressante, n’est-il pas ? Les faits : tels qu’ils nous sont racontés, il s’agit d’une altercation houleuse, ou plutôt injurieuse, entre deux hommes, un joueur et son dirigeant. Discours d’hommes, d’homme à homme. Dans quel contexte ? Dans quel cadre ? ça, on oublie de le dire, pire, les propos ont été échangés dans l’enceinte privé d’un vestiaire, là où les hommes se lâchent, évacuent les pressions, s’expriment, tapent rageusement les crampons contre le mur, victime innocente, jettent leurs maillots, s’envoient tout à la gueule, dans des vocabulaires riches en couleurs, mais le vase est clos, et la vase s’y dépose sans rejet dans l’égout d’une presse nauséabonde. Mais voilà, il est des êtres en mal d’existence, qui ont besoin de briller pour vivre, et, triste évolution de nos mentalités, n’hésite plus à communiquer l’incommunicable, oubliant tout devoir de réserve, ils s’empressent de raconter les secrets d’un confessionnal collectif. Soyons clair, je ne suis pas à défendre monsieur A. ni même B, ni C, ni qui que ce soit, simplement, ce que je conspue, c’est ce besoin de sensationnel qui fait que chacun se sent autoriser à communiquer sur des faits qui relèvent du privé, n’hésitent plus à raconter les problèmes techniques de leurs entreprises, comme les querelles de vestiaires, aux charognards sans vergogne avide de scandales rémunérateurs.

Triste habitude de ne montrer aux gens que le doigt, mais habitude si manipulatrice et si utilisée par nos politiques. Un exemple ? Prenons donc un autre sujet à la mode, disons, les retraites ? Alors, il parait qu’on va allonger la durée de vie au travail pour une retraite à 62 ans ? Ah bon ? Mais la loi française stipule que l’âge légal pour partir à la retraite est de 65 ans, avec possibilité depuis 1981 de partir à 60 ans sous réserve d’accord entre les deux parties…. Bizarre, non ? Ah oui, un autre « détail », pour partir, à 60, ou 62 ans, il faut avoir cotiser dans les 42 ans. Ok. Mais alors, qui commence à cotiser à 20 ans ? Ou alors, en cas de départ à 62 ans, avec un début de vie active à 25 ans, mettons, soit 37 ans de cotisations, la retraite ne serait que de 37/42e de la pension complète ? Bigre, on nous aurait menti ? Et puis, combien de gouvernements, combien de lois encore avant que nous arrivions à ces âges-là ? Et puis, combien d’hécatombes, de maladies soudaines, pandémies, épidémies, qui feront que nous n’aurions plus d’actifs ou pire, plus de retraités ? Et puis, zut ! Ras le bol des méthodes qui n’ont pas déviées d’un quart de poil de cul de mouche depuis la royauté et les ministères des Richelieu, Mazarin, Colbert et autres Sully ! Le modèle politique est le même, nous changeons juste de roi tous les 5 ans, l’important est de diviser pour régner. Revenons aux retraites : excluons d’entrée les régimes spéciaux, scnf, edf, et autres transporteurs, ce sont-là les plus revendicatifs, en les excluant, on exclue donc les défilés et les grèves revendicatives, bloquantes et pénalisantes. Morceler les sujets et les broyer individuellement, c’est s’assurer de la réussite de la mission. Qui va défendre l’autre dans une société devenue égoïste et égocentrique ? Revenons au foot : en centralisant l’information sur les propos de monsieur A., on oublie de parler des résultats, je ne parle pas là des derniers matches en Afrique du sud, mais de ce qui n’est que résultat d’une politique et de choix effectués il y a déjà quelques années, quand un certain sélectionneur était déjà sur la sellette, quand des dirigeants des plus hautes instances de la première fédération sportive du pays ont maintenu en place l’homme, continuant de d’exister dans le doré d’un poste qui les tire de l’anonymat où ils auraient mieux fait de rester. Qui se souvient du nom du commandant qui coula le Titanic ? Non, ce n’est pas iceberg, mauvaise blague, mais Edward Smith…. En naviguant sans précaution aux travers des tumultes, en ne redressant pas la barre suffisamment tôt, il fit sombrer le beau navire. Notre équipe de France en est au même stade, le commandant en chef n’a pas su virer à temps, pire, la nomination d’un nouveau sélectionneur avant même le début de la coupe du monde aura tué les volontés dans l’œuf, si tant est que volonté de bien faire il y eut. Quel condamné à la guillotine aurait la force de se battre pour partir tête haute ? Louis XVI, oui, mais la tête au bout d’une pique ! Encore une fois, il faut mieux ne regarder que le bout du doigt plutôt que chercher la lune, pire, il vaut mieux regarder le bout de son doigt, plutôt que d’accorder une quelconque importance à l’une ou l’autre des personnes qui croisent nos vies, le temps est précieux, mieux vaut l’économiser et le garder pour soi. On presse les citrons puis on les jette lorsqu’ils sont vidés ou devenus trop ridés pour nous plaire. Le temps presse, il file, glisse entre les doigts, on peut le regretter, mais les regrets ne servent à rien d’autres que perdre du temps à mesurer un passé défunt, on peut le regarder filer, glisser, finalement, on regarde son doigt et on oublie la lune… Triste constat.

Aucun commentaire: