Chacun sa route

Epoque étrange et malhabile qui ne cesse de dresser des idéaux mercantiles dans l’esprit de nos peuples, faisant miroiter le brillant du futur d’un éclat plus fort que nos vies paraissant du coup si ternes. Qu’importe qui nous sommes, nous sommes riches de la richesse née de notre diversité. Chacun a sa philosophie, ses envies, son chemin. Certains préfèrent les petites routes bucoliques, d’autres les autoroutes, d’autres les sentiers qui se perdent dans la montagne. Qui se perd le plus ? On s’en fout, là n’est pas la question, le but est que chacun trouve sa voie sur la voie qu’il a choisit, pas d’être tous sur le même sentier, ni la même autoroute aux mêmes heures, je hais les bouchons. Les contes de fées ont fait du mal à des générations, ceux-là même qui croient au père noël, au prince charmant, aux jolies princesses, tout se monde si édulcoré, dégoulinant de tant de mièvreries, les contes de fées ne sont au bout du compte que compte défait. Loin de blanche neige, il y a pourtant aussi la petite fille aux allumettes…. Mais ça, ça s’intègre moins, au delà de la féérie du rêve, il y a la mort, le froid et la solitude. Internet est un joli catalogue, le 21e siècle, celui des changements et surtout de la loi basique : « si tu n’aimes pas, tu changes et si tu aimes, tu changes aussi, faut pas être has been» C’est vrai que c’est plus simple que de discuter, d’écouter, de comprendre, de patienter. Ce qui est clair, c’est que chacun envie l’autre, celui qui est en famille envie l’heureux célibataire, celui qui est seul envie l’heureux père de famille. Le bonheur serait-il d’avoir ce qu’on n’a pas ?

Voilà bien l’appât doré qu’ont compris les publicitaires et les vendeurs de tout poil, de toute poêles, non là, c’est juste pour alléger la phrase en alourdissant de mots. Serait-ce l’attente, l’espoir d’avoir qui serait seul donneur d’adrénaline ? Sans cesse, chercher ce qui est vendu comme mieux, du dernier gadget à la mode, aux modes éphémères créées pour éveiller en nous l’envie, le désir, laisser croire que le bonheur c’est d’avoir et nous laisser s’apercevoir qu’une fois eut, les choses sont bien fades comparées à celles qui arrivent. Toujours plus, toujours mieux. Un appareil aussi basique qu’un simple téléphone a su devenir mini console reliée au grand réseau mondial d’internet, puis s’est mu en appareil photo, agenda, organisateur, s’est rempli de gadget au point de faire oublier presque qu’on peut aussi téléphoner avec….. Sans oublier les couleurs, les formes, les tailles, les marques qui ont fait qu’à peine sorti de la boutique, ce pauvre appareil se trouve déjà démodé. Faut-il rêver d’avoir plutôt qu’avoir ? L’heure n’est plus aux collections, mais à la quête du graal, à la différence que le graal n’est plus biblique et historique, nécessitant des recherches historiques, mais plutôt virtuel puisqu’on accède désormais à la commande d’achat bien avant que la fabrication démarre. Dans cette société de consommation qui galope en avance de phase, on signe un bon de commande pour une auto qui n’est pas encore fabriquée, on passe sa nuit blanche à faire la queue pour la dernière tablette à la mode, bien avant que la mode ne naisse d’ailleurs, on cherche sans cesse la nouveauté, et là commence le paradoxe, on veut savoir avant que l’info ne soit né. A trop chercher dans le futur l’objet de nos rêves qui fera de nous d’heureux êtres, nous oublions de mesurer nos richesses, de nous émerveiller de nos trésors, de prendre le bonheur là où il est, dans chaque parcelle de nos instants du présent. Vivre heureux c’est d’abord vivre en paix, la notre, celle qui nous appartient dans tous les contours de son étendue. Qui mieux que soi peut décider de son bonheur ? Un pause, un livre, de la peinture, de l’écriture, marcher, courir, bronzer, dormir, tout le monde a à portée de lui les moyens de faire ce qu’il lui sied, ce qui lui apportera le bien-être et le bonheur d’être soi. Manque de temps dit-on comme excuse. Pourtant, on le trouve bien le temps, lorsqu’il s’agit de s’adonner à de folles passions comme notre labeur, ou pire encore, lorsque le couperet est tombé, faisant disparaitre de nos vies la vie d’un proche, que ce soit de notre sphère familiale ou amicale. Amicale…. Amitié, il y a tant à dire et matière à écrire là-dessus. On oublie que de trop que les liens ne sont vrais qu’en étant bijectifs et non à sens unique, celui qui aide un jour ne cesse pas de vivre lorsqu’on n’a plus besoin de lui, pire, il peut à son tour avoir besoin d’aide, ou tout simplement, de relations, de discussions…. Doit-on attendre de perdre quelqu’un, par la mort ou par abandon, pour s’apercevoir qu’il existait et qui il était ? Pourquoi prendre le temps de se rendre à des obsèques lorsqu’on n’a jamais eu du temps pour profiter du vivant ? A chaque fois c’est la même chose, la même histoire, on se remet en question par le tragique événement, on fait des projets par-dessus nos vies pourtant si complètes, et à l’approche des dates échéances, on remet, on remet, et on remet encore….

La vie est un ruban sans fin dont la fin est proche et lointaine. Comme le regard sur l’océan qui se perd à chercher la limite dans le trait d’horizon par beau temps et se perd à chercher plus loin lorsque la brume étouffe de son écharpe grise le mouvement des flots. La richesse de la vie n’est pas dans la longueur mais dans son intensité, celle qui nous appartient et celle qu’on y met. Nous avons chacun nos propres désirs et plaisirs, nous aspirons tous à des choses bien différentes, mais c’est cela qui constitue notre force et notre richesse. Acceptons la différence et cessons de ne vouloir voir qu’une tête. L’alignement n’est bon que pour noyer le suivant dans l’ombre du premier, et le suivant du suivant dans l’ombre de son précédent. Parfois, on finit par se noyer dans sa vie, tout simplement parce qu’à se retrancher derrière soi, on en oubli qui on est. Le soleil brille devant, acceptons de se livrer tel que nous sommes, entier, vrai, franc et sincère. Que cela passe ou que la casse, c’est le plus rapide pour tous mais c’est surtout la meilleure façon de s’accepter soi. On ne vit pas pour plaire, ni pour espérer, tout comme on ne vit pas pour vivre et se fondre dans un modèle, d’ailleurs, qu’est ce que cela voudrait bien dire ? Votre modèle est-il le mien ? Mon modèle est-il le votre ? Mon modèle ? Je n’en ai pas, je sais, ce n’est pas top, encore moins top-modèle ! Diantre, un peu d’humour tout de même, la vie est belle, la votre comme la mienne, nos vies nous appartiennent, ne cherchons pas à juger celles des autres, donnons un maximum de couleurs à la notre. Vous la préférez peut-être grise ou noire ? C’est votre droit, bien que le mot me semble mal choisi, c’est votre vie et votre envie. Et puis, les goûts et les couleurs, vous savez, on n’en discute pas…. Tous les égouts vont dans la nature, tôt ou tard, plus ou moins filtré, plus ou moins directement, ce qui est vrai ici n’est pas vrai ailleurs, encore une vérité qui se floute au travers du prisme de nos enseignements. Profitez de vos vies et n’oubliez jamais qu’êtres proches n’est bon qu’entres vivants. Les fantômes hantent les souvenirs, les êtres plus ou moins chers restent l’avenir de nos jours et ceux de nos jours à venir.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Etre "Has been"! C'est ce dont me qualifie depuis la nuit des temps mon entourage! Car je suis de ces personnages qui ne possèdent pas le dernier cri mais plutôt l'ancien cri (rire!).
L'exploit aujourd'hui est d'arriver à trouver un téléphone mais uniquement pour téléphoner, un comble!
Du grand n'importe quoi dans un monde qui se perd peu à peu en oubliant le principal de la vie.
J'aime les chemins de traverse, "même s'ils ne sont jamais les plus courts" comme disait un certain Francis....