Ovalie

Au cas où cela vous serait passé inaperçu, la coupe du monde de football a bien démarré, son déroulement en Afrique du Sud nous permet de bénéficier du même fuseau horaire et donc de voir a satiété les matches que toutes les chaines s’empressent de diffuser. Fini le temps de ne pas avoir canal, ou bien de mal recevoir tf1, voilà que toutes s’y mettent, sans compter les radios. Le foot envahit la planète et nous voilà tous des accros forcés du ballon rond. Accro forcé ? Que nenni, chacun est libre de regarder ou pas, de se poser devant la télé ou pas. Bon, derrière, on ne voit rien, c’est clair, mais profitons donc du beau temps pour s’en aller respirer ! Comment ? il pleut ? Et oui, la Saint Médard et son complice Saint Barnabé sont passés par là, l’eau du ciel tombe et ruine les espoirs de sorties, à moins d’aimer les parapluies, les gouttes d’eau ruisselant sur le visage ou bien encore d’aimer la vie qu’il pleuve ou qu’il vente, parfois même, luxe suprême, la pluie et le vent ensemble, et pire que tout, le beau temps ! Actualités, presse, information, tout tourne rond désormais, sous les traits du ballon, tout comme sous la pression de ne pas venir gâcher la fête païenne. Supporter ou non, place à l’action, ça va faire un carton ! Jaune ou rouge, mais pas les deux, nous ne sommes pas catalans pour autant, n’en déplaise aux rouges et noirs, la balle ronde d’ici s’habille de violet et de blanc. Dans l’ombre médiatique des cousins d’ovalie, il est une bande de pitchouns qui gagnèrent leurs galons en gravissant les échelons sportif, firent remonter le club moribond d’une descente financière en National jusqu’à retrouver l’élite, le haut niveau, l’Europe et même le gratin de la ligue des champions, certes sans bousculer les cadors, mais le petit poucet ne dévore pas l’ogre, il joue avec et, les contes de fées n’étant au bout du compte que conte de fées, il s’en va vers d’autres aventures. Football. Sport passion de l’enfance, quoi de plus simple de donner de grands coups de pieds dans un ballon, dès les premiers pas ? Par contre, dès qu’il s’agit de redresser la course de la balle, de jouer à plusieurs, voilà que cela se complique, le banc de touche se rapproche et le raccrochage des crampons devient éminent. J’ai tâté des deux ballons, du rond et de l’ovale, bien plus de rond mais sans y gagner des ronds. La faute à démarrer trop tard une vie d’ovalie qui pourtant demeure à mes yeux bien plus garante et riche de bienfaits. Là où le football est un sport de gentlemen pratiqué par des voyous, le rugby est un sport de voyous pratiqué par des gentlemen. Ici nait la vie, les règles du combat, celui qu’on ne gagne que par la fratrie. Ici, l’individu meurt, il se suicide au fronton du collectif. Il n’y a de jeu que dans l’échange, il n’y a de construction et d’avancée que les appuis, les relais, on court, on passe, on se replace, on donne du mouvement, on respecte les règles sans broncher, on devient Homme par la prisez de conscience que sans règles, on ne vit pas, le ballon se meurt, et, suprême offense, l’adversaire vient planter son dard dans votre camp. L’opposition est stratégique, construite et constructive. Le ballon ne vit que dans les mouvements, une base simple, un ballon, une équipe de chaque côté, pas de coup bas, pas de mélange, il faut s’opposer, avancer et donner de l’ampleur, renverser le jeu tenter de passer au-delà par un coup de pied, une relance, une croisée, mais dieu que c’est à la fois viril et élégant. Le combat est rude, solide, mais on y meurt pas, on y grandit et on fête cela dès la fin du match avec l’adversaire, celui-là même qui a combattu contre vous. Leçon de vie, leçons de vie, leçons d’envie. Qu’importe si le sport est né sur les terres anglaises, ou si la soule ancestrale du pays d’oc en a inspiré les bases, c’est par excellence le sport que je recommanderai aux petits hommes, car il n’est pas meilleure leçon pour grandir, le corps, le cœur et l’esprit.

Le tournoi est passé, la coupe d’europe aussi, en attendant que reprennent les combats bien plus visuels que les soporifiques matchs nuls qui du coup portent bien leur non des manchots au ballon rond, profitons du dépaysement de la coupe du monde pour s’intéresser à bien des sujets, bien des pays, sans s’endormir devant le petit écran, fut-il plat !

Aucun commentaire: