Le ciel pleure encore

Le ciel pleure encore ses larmes de boues,
Les hommes malgré la nuit sont debout
Il n’y a plus le relief des champs,
Partout un seul lac rouge champ.

Il pleut comme il a plu
Sur ces terres connues,
Il pleut, on s’en est ému
Lorsque l’eau rage est venue

Clic-clac, photos on prend les paysages noyés,
Clic-clac pour immortaliser les routes coupées
Pour ne pas oublier les fois des années passées,
Pourtant à chaque fois, la même route est coupée

Que fallait-il faire ? Que faudrait-il faire ?
"Ça n’arrive pas si souvent", et "puis ça coûte cher"
Alors on vit avec, tandis que d’autres vivront sans
Terrible loi des séries, l’eau couleur champ

Pleuvait-il moins avant ?
Avait-on plus de champ ?
A-t-on mis trop de ciment ?
Sommes-nous inconscients ?

Le ciel pleure encore ses larmes claires
Les hommes fatigués espèrent encore
Les sols inondés seront-ils plus féconds ?
Que cache encore ce paysage abscons ?

Il pleut comme il a plu
Ici et maintenant
Il pleut, il a plu
On fait quoi maintenant ?

L’eau presse et oppresse,
Elle ravine et démolit
Elle ronge et aplanit,
Hors de son lit, en tigresse

L’eau coule, noie et repart
Elle inonde, elle gronde ou sournoise
Elle déverse ses limons noirs
Elle reprend son cours sous la toise  

L’eau est venue, les chemins sont de boues,
Les hommes nettoient et refont surface
Peu à peu, pas à pas, ils reprennent place
Les hommes malgré les dégâts sont debout

Plus tard, la route sera belle et ensoleillées
Personne alors ne se souviendra en juillet
De ce lac de boue à la place des tournesols
De cet hiver chargé d’eau qui a noyé les sols

La vie est ainsi,
Elle pleure, elle rit

Mais si on se souvient d'avantage des rires,
C'est par les pleurs qu'on se construit
Et ça, c'est l'arc-en-ciel de notre vie...




1 commentaire:

Fabienne a dit…

Parfois des spectacles de désolation, si tant est que l'on puisse employer ce terme de "spectacle", où des hommes et des femmes déploient leurs forces physiques et morales, pour éclairer de leurs énergies des lendemains, plus colorés. Le soleil reviendra pour sécher toutes ces larmes !