trop, c'est trop!


Ces derniers temps, j’ai vraiment du mal avec certains mots. Saturation ? Incompréhension ? Compréhension ? Découverte ? Je ne saurais dire, mais il est des mots comme des modes et c’est sans doute pour cela que certains mots en deviennent à la mode. Les modes sont faites pour passer, éphémères parmi les éphémères, et si les fées mères compulsent pour acheter, l’effet mère acheteuse en devient la proie centrale de toute la médiatisation possible, presse, télévision, cernons vite cette ménagère de moins de cinquante ans…

Parmi les mots qui m’irritent, non, je vous assure que ce n’est pas ce doux pollen des pins colorant de jaune pale les quelques flaques de pluies qu’un sol trop imbibé se refuse à boire, non, l’irritation n’est de toute façon pas physique, plutôt mentale et, de ces mots en quelque sorte de trop, c’est celui-ci qui s’en vient en premier, sûrement déverser par un trop-plein bien pensé. Comment ? Quel mot ? Et bien, je viens de vous l’écrire, non ? Vous n’avez pas suivi et vous voudriez que je m’irritasse à vous le répéter ? Pas très fair-play. Ouille, voilà qui me gratte encore le neurone…. Tous ces anglicismes quand ils ne sont pas encore des termes directement cueillis au vocabulaire d’un Shakespeare du vingt-et-unième siècle, irritent les pavillons qui me servent à ouïr, transformant l’ouïe en ouille et non en houille sans quoi ma fortune serait riche et moi suisse ou belge… Toute ressemblance avec une quelconque actualité ne serait que pure coïncidence et indépendante de l’absence de volonté de l’auteur. J’en profite pour saluer nos amis suisses et belges qui bien que sponsorisés par des fortunes d’outres frontières parlent un français de meilleur aloi que le notre sans arriver toutefois à la perfection linguistique de nos cousins québécois, il faut dire qu’ils ont mis un océan entre nous pour se préserver de notre pollution verbale. Loin des yeux, loin du cœur, si proches et si entourés d’anglophones les voici érigés en francophones de très haut niveau, où faire du shopping devient magasiner… CQFD Abréviation francophone de « ce qu’il fallait démontrer » loin d’un « LOL » de haut-débit certes, mais tellement plus suranné et rattaché à nos chères années d’études. Mais voilà que je m’égare sans crier gare, normal puisque nous ne sommes pas encore arrivés et qu’à ce train, on file tout droit sur les rails de l’oubli en laissant de côté ces fameux mots en trop.

Voilà bel et bien l’exemple d’un mot en trop dans bien des phrases… Lequel ? Euh… Vous plaisantez j’espère ? Ne suivez-vous donc pas le fil des mots pour qu’à ce point vous vous privâtes d’en retenir le mot de trop ? Diantre, je vais tâcher de ralentir afin de mieux en cerner les contours et par là-même j’espère, vous aider à trouver de par vous-mêmes ce diable de mot en trop…. Cela dit, c’est avec plaisir que je note combien l’escapade de votre attention m’a offert la possibilité de glisser sans mégarde quelques subjonctifs certes imparfaits mais ô combien ravis de retrouver la lumière d’une page blanche eux qui dorment et finissent par disparaitre dans les tréfonds des oubliettes de notre langue dite vivante sans qu’ils n’y paraissent de trop. Alors, ce mot ? L’avez-vous lu ou bien l’avez-vous voulu ? Et oui, c’est bel et bien de trop qu’il s’agit et, sans en faire trop, je trouve que ce mot tombe trop souvent mal à propos donnant à la phrase qui l’accueille un sens hors du sens qu’elle eut dû porter. Les phrases, d’aussi loin qu’il m’en souvienne, ce doivent être composée d’un sujet, d’un verbe et de quelques compléments…. Sans qu’ils soient de trop. Alors, quel est ce trop qui m’irrite et me pousse au trot à parfois réagir pour demander éclaircissement sur le sens sensé être transmis ? Quelques exemples : « je le trouve trop beau » Aïe. Doit-on en enlever ?  Ça veut dire quoi « top beau » ? Cela devient pire dès lors qu’on aime trop, cela frise-t-il l’indigestion ?  Ou bien, serait-ce la peur de l’accent grave qui fit que le « très » devînt « trop » ? Le grave épaissit le trait, et si le cheval de trait passe au trot, comment suivre le rythme sans se mettre au galop ?

Non, sincèrement, trop, c’est trop !                 

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Amusant!
Trop bien dit Didier...
Rire

Anonyme a dit…

J'ai oublié de signer!
Natacha