Why not?


Génération virtuelle, je prends, je clique, j’écris, je jette, j’éjecte… On se parle à l’écrit, on se cause en texto, on se connecte, on laisse un message, on se déconnecte, et l’autre viendra lire plus tard, ou jamais, parce qu’un jour, la connexion est rompue, faute d’accès, faute de matériel, faute de personne, parce qu’un jour personne n’est plus là, parce que la vie, parce que la mort. Alors vient le temps des regrets, les « si j’avais su », les pleurs, les peurs, les angoisses et les serrements de cœur. Il y a ce côté catalogue, page à page, écran par écran, profil par profil, un clic, un sourire, une humeur, et puis rien. La multitude tue le singulier, le pluriel incite à la surconsommation et comme chacun court après le temps, pour bien faire, on fait mal, on passe, on survole, on croit qu’on aura l’occasion de revenir, d’approfondir, parce qu’on reste forcément maitre du temps, de notre temps, celui qui nous fuit, celui qu’on fuit, valse à plusieurs temps, un pas en avant, un pas en arrière, un petit pas et puis plus rien. Est-ce cela la vie ? Est-ce là la vie qu’on se choisit ?  Une vie à prendre ? Une vie à jeter ? Une vie à réorienter ? Libre, chacun fait ses pas, ses chemins, son chemin. Pour aller où ? Ici ? Ailleurs ?

Que de questions !  Loin d’être que deux questions. Et oui, les mots volent, roulent, courent et noircissent la page sans oublier de jongler, de jouer, de répondre, de se répondre. C’est ainsi que l’écriture est, se meut mais ne se meurt pas, c’est ainsi que les textes sortent et se construisent sans construction, sans plan, sans blanc et pas semblant, chacun différent d’un autre, parce que la vie, parce que la mort, parce que …. Attention, la mort n’est pas mortelle et non tabou, il est plein de choses vivantes qui meurent sans que cela soit une fin en soi, sans tristesse, sans négatif. Une fleur meurt pour donner la vie à un fruit, et après avoir profiter du cerisier en fleur, ces fleurs si fragiles, si nombreuses, si temporelles, on se régale bien de ces cerises juteuses, sans regret pour les fleurs qui les ont fait naitre. La mort est une vie, différente, un autre temps, un autre espace temps, un temps qui attend son temps, même si parfois on aimerait bien que ce temps là soit lointain, parce que la vie. Alors, apprenons à vivre dans le temps des vivants, soyons nous ici et maintenant, oublions les miroirs aux alouettes, les faux réseaux, les faux profils, les fausses amitiés, celles qui s’arrêtent au premier carrefour, parce qu’elles n’ont plus l’essence de ce que vous y apportez, parce que donner leur coute plus que de recevoir, parce que c’est ainsi, point. Ainsi soit-il. On ne revient pas sur les choses, on apprend à en construire d’autres sur les bases des leçons apprises, sur les envies du moment, au temps d’aujourd’hui, parce que c’est ainsi qu’est la vie. Un battement de cœur suit le silence d’un autre battement de cœur, parfois dans un rythme différent, parce qu’on court, parce que les émotions, parce qu’on bouge, parce qu’on fait un effort, parfois dans la même régularité, métronome de notre vie, posons-nous, écoutons les battements de notre cœur, posons dessus notre respiration, de préférence au cœur de la nature, plage océane, paysage de montagne, désert sans fin, l’agitation a besoin du calme, le corps a besoin de se retrouver dans son propre tempo. Respirer, inspirer, souffler, lentement, tranquillement, au rythme du cœur, à son rythme, tout simplement. Ouvrir les yeux, voir ce qu’on se refuse à voir en temps dit normal, vous savez ce temps où vous n’avez pas le temps, paradoxe de la normalité de l’être humain. Un brin d’herbe, une coccinelle, une fleur, aujourd’hui là, demain fanée, un coquelicot, fragile, temporel et si éclatant de chaude couleur et de gaité. La fragilité est donc une force, à méditer….
Qu’il est bon de savoir descendre de notre train-train, de se poser sur son arrière-train et de trainer à parcourir la nature, le monde si inconnu de ces paysages si proches, si connus et tellement étonnant de diversités à découvrir. Savourer l’instant présent, apprendre à voir, à sentir, à ressentir. Lentement le corps de détresse et s’assouplit, se déstresse et nait à la vie. Devenir soi, pour soi, sentir cette force communicative, ces énergies puisées à la terre, aux décors, aux cieux pour irriguer et dénouer nos fibres depuis trop longtemps serrées. Limite enivrant mais c’est là une ivresse à laquelle on peut s’abandonner sans paresse, parce qu’être bien est bon, parce que se sentir fort est bon, parce qu’il est bon d’être en vie, et que même si autour les miroirs se brisent, parce que même si le vent est rafraichi par les absences, il reste toujours les messages délivrés, les confidences et les rires et qu’à travers eux, il y a la réponse à nos questions, celles d’aujourd’hui comme celles de demain. Encore faut-il vouloir les écouter….           

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