C’est quand même bizarre qu’en devenant soit disant
évolué, on perd de plus en plus facilement le contact avec mère nature, la
notion et les réflexes, l’écoute et l’échange, le don de soi qui devient si
extraordinaire qu’on appelle soudain cela un don. Avoir un don, c’est considérer
de nos jours comme exceptionnel, tant bien même ce don n’est qu’un sens pas
tout à fait endormi chez un, tout à fait éteint chez d’autres. Peut-être parce
que trop assisté, nous nous abandonnons au confort de s’en remettre à quelqu’un
d’autre, nous refusons d’écouter notre propre corps, nos propres sens, nous ne
prenons plus le pouls de nos énergies, mais pourquoi ? Est-ce le poids de
nos éducations, religieusement ancrées dans une forme d’asservissement et de
soumission, parce que le pouvoir s’exerce soit en s’élevant, soit en abaissant
le peuple et que cette dernière solution reste la plus facile, et que cela dure
depuis la nuit des temps : Les Rois de France, à peine assis sur le trône
de leur défunt aïeul, les voilà capables de guérir les écrouelles ; Au
premier temps de l’Eglise, seuls les prêtes et certains religieux pouvaient
imposer leurs mains pour apaiser et soigner, tandis qu’ils menaient la chasse
aux sorcières, qu’ils alimentaient le bucher de leur vanité pour y faire
purifier l’âme des opposants et de ceux qui pensaient autrement. Une religion d’amour
qui s’est abreuver de haine et de sang, sous prétextes de préceptes en textes,
des écrits choisis, à quatre contre douze, ou treize, ou quatorze, ou vingt-quatre,
ou plus, parce que si l’histoire écrite à mots choisis ne conserve que le
masculin des sujets, rien ne dit que l’histoire fut ainsi, ni qu’au commencement
n’était pas les femmes. Pourtant, aujourd’hui encore, nos gestes traduisent nos
innés : Que nous ayons mal au ventre ou à la tête, c’est aussitôt notre
main qui s’y colle, pourquoi ? Etouffe-t-on
de nos mains quelqu’un qui respire mal ? Non, la main se pose, en source d’apaisement,
en source de chaleur, pour apaiser et reconduire les énergies dans leurs bons
sens. Etonnant, non ?
Des gestes simples, encore pratiqués dans bien des
sociétés, non assistées ou pas facilement accessibles à l’assistanat, qu’elles
soient au fin fond de la forêt amazonienne, ou bien encore de la savane
africaine, chez les Inuits comme dans nos campagnes soit disant reculées. C’est
pas sorcier dit-on et pourtant, parfois les choses les plus simples ne sont
comprises et traduites que par sorcellerie et les bienfaiteurs qui les
produisent sont appelés sorciers, chamans, marabou, ou bien d’autres noms
encore. Des gestes simples, qui intriguent et font peur, qui font railler,
critiquer, mais qu’on aimera bien trouver et y trouver l’efficacité lorsqu’on
sera soi-même blessé, meurtri, malade, tout comme souvent la fin de vie s’accompagne
d’un retour vers le religieux. Folklore ? Tabous ? Formules secrètes
et magiques ? S’il suffisait d’un « abracadabra » pour que le
mal disparaisse, que n’aurions-nous chacun auprès de nous le livre des secrètes
formules. Comprendre, c’est apprendre. Ecouter, c’est entendre. Il n’est pas
besoin de croire pour recevoir l’amour, par contre il est besoin d’aimer pour
donner, de s’aimer pour donner plus encore. Les énergies circulent en nous et
autour de nous, parce que nous sommes poussière de notre cosmos, nous perturbons
et sommes perturbés par ces flux et influx, ces reflux qui irriguent,
polarisent, chargent ou décharger nos pôles les plus intimes. Etonnant ?
Magique ? Non. Ecoutons-nous, mesurons combien nous sommes mieux ici que
là, combien certains endroits nous apaisent et semblent nous recharger, tandis
que d’autres nous oppressent et semblent nous miner. Prenons un moment pour
nous poser, nous détendre. Allumons une flamme, bougie, feu de cheminée,
parfumons notre espace des effluves qu’on aime, encens, huiles essentielles,
mais aussi odeurs de la nature, fleurs, humus des sous-bois, embruns iodés d’océan,
ou tout simplement son parfum préféré, l’essentiel est d’être soi, de se
choyer, de se construire son propre cocon émotionnel, les bruits qu’on aime,
les senteurs qu’on aime, le décor qu’on aime, les vêtements qu’on aime, les
couleurs qu’on aime, la musique qu’on aime, le moment qu’on aime, aube
naissante, coucher de soleil, ballet d’étoiles ou clair de lune, assis à
regarder le monde tourner, faire son sport préféré, allongé la tête en l’air…..
Se donner du temps à soi, s’offrir son plus beau cadeau, quelle belle source d’énergie,
qui ne coute rien. Sentir son corps s’alléger,
le sentir pulser, le sentir se régénérer, comprendre, apprendre…
C’est pas
sorcier, non ? Non, juste se remettre en phase avec nos sens, nos
énergies, notre planète, notre cosmos, écouter, s’écouter et puis un jour,
donner…..
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