Errance


Errance du monde moderne en mal de sensation, le plaisir n’est-il plus que dans le désir et l’attente ? Sentiment d’enfants trop gâtés qui ne sont heureux que dans le rêve d’avoir et se retrouve atone une fois qu’ils ont eu. Le rêve, l’espérance sont-ils devenus les seuls moteurs du plaisir ? Est-on devenu trop blasé pour ne plus jouir des jouissances et des réjouissances mais bien plus de leurs attentes ?

 Chaque jour, ce sont de nouveaux exemples qui viennent corroborer cette thèse à l’antithèse du plaisir réel. Un des dernier exemples en date, massif celui-là, je pourrais même écrire majoritaire, d’ailleurs je l’écris, puisqu’il fut majoritaire, ce sont bien les dernières élections : une attente, une espérance, mais point trop de clameur, point de liesse populaire comme au siècle dernier, en cet an mille neuf cent quatre vingt un, du temps où les mandats était de sept ans, durée au final bien plus adapté à la conduite d’actions  nécessaire pour diriger le grand navire qu’est notre beau pays, qui, s’il navigue par toutes les mers, se retrouve plutôt englué au port à changer de stratégie de commandement en si peu de temps. Devants les ors de la République, on a peine à voir la différence avec une monarchie aux principes vieillots et archaïque et les fastes d’une république démocratique et moderne. Il est vrai que feu Louis le seizième avait déjà mis en place les fondements de nos républiques, nommant premier ministre et seconds de rang, affichant les bases d’une constituante qui l’a raccourci à peu de voix près, mais le peu suffit à le raccourcir définitivement. Au bilan des années passées en cinquième, nous avons connu les monarques dont le premier ministre avait le plein pouvoir, mis en lumière par des cohabitations légiférées et commanditées par le peuple, des empereurs à poigne de fer dont le premier ministre apparu comme simple secrétaire pour ne pas dire marionnette de ventriloque, et surtout, les incohérences de rythme électoral faisant valser les couleurs des trois chambres au point de ne savoir comment trouver la formule magique permettant que le ballon circule mieux ou bien que le navire puisse croiser aisément. D’ailleurs aujourd’hui encore, nous venons d’élire un président dont la majorité n’est pas assurée, suite aux prochains épisodes électoraux de juin. Et si le système prenait un enchainement plus fonctionnel ? Du style, le peuple élit ses représentants, les représentants du peuple élisent les sénateurs, les sénateurs élisent le président, cela n’offrirait-il pas une cohérence d’ensemble et de fonctionnement permettant de gouverner d’un même bord de haut en bas et de bas en haut ? Et si la durée des mandats devenait synchronisée de ce fait et de durée suffisante pour que la sacro-sainte loi du court-moyen-long terme permette de bâtir et mettre en place les stratégies décisionnelles dont le pays, notre pays a besoin ?  Trois, cinq, neuf ans ? Et si, et si, et si…..

Mais où est donc le plaisir dans tout cela ? Sommes nous trop atteint de sinistrose pour devenir heureux, mesurer la joie et le bonheur et dans l’attente et dans l’atteinte ? Sommes-nous devenus trop riches pour ne plus apprécier ce que nous avons et désirer ce que nous n’avons pas encore ? Est-ce là le matraquage publicitaire, distillé par toutes les bouches de la communication possibles, papier, télévision, internet, radio, ces sources qui nous abreuvent d’envies et de désirs, génératrices de besoins dont on n’aurait même pas soupçonné l’intérêt quelques temps auparavant, il suffit de voir les tablettes numériques par exemple, devient-on cupide ou bien collectionneur ? Existe-t-on par la fausse normalité qu’essaie de nous vendre les publicitaires « si vous ne possédez pas ceci ou cela, vous n’êtes pas normal », « si à tel âge vous n’avez pas votre ….. » non, stop, pas de pub, nous ne sommes pas en Suisse, et il l’heure de clore le sujet, d’effectuer la passation et donc de passer à autre chose. Autre chose ? Un besoin de changement ? Une envie ? Un désir ? Quoi ? C’est fait ? Ah bon ? « Chérie fait tes valises, vive les vacances ! » Non je déconne, quoique…. A trop feuilleter les catalogues, on perd toute réalité, le consommateur devient conso mateur et consomme à tord, mais c’est la loi du commerce depuis la nuit des temps, acheter pas cher pour revendre très cher, faire naitre le désir pour ensuite le monnayer, les anciens, fussent-ils romains ou bien grecs avaient déjà un même dieu pour les commerçants et les voleurs, Mercure, Hermès….. Non, j’ai dit pas de marques ! Mais ce sont-là des dieux, ne soyez pas odieux ! Sophie, tel ! Non, pas de dérive, nous ne sommes pas à New York… Place au temps nouveau, celui qui suit l’ancien temps, les dieux ont vécu, l’Olympe pique du nez, autres temps, autres mœurs, Sodome et Gomorrhe aujourd’hui sont des lieux à la mode, il devient de bon ton d’y donner rendez-vous voire même d’en privatiser l’accès… Un peuple qui se cherche ou qui cherche son plaisir dans ce qu’il n’a pas ou ne connait pas ? Allez savoir….          

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Réflexon : "Etre" et "Avoir" sont les deux premiers verbes que l'on apprend à conjuguer à l'école. On les connait par coeur, à tous les temps. Ce sont les primordiaux, les basiques.
Coïncidence si ce sont les mêmes mots que nous avons le plus mal à gérer dans nos vies?
Question stupide certainement.....

Natacha