Carnaval blanc

Carnaval blanc, telle est la fête sur nos routes et nos paysages, et si le décor de blanc s’est paré, les confettis de givres et de glace ne font pas que des heureux. La mode est au blanc, dans une thématique monochrome, et si les thèmes à tiques ont du mordant, celui du froid sibérien qui règne sur nos plaines est d’un mordant bien plus sournois, il s’immisce dans les plus parfaites des isolations pour donner cette impression de froid qui nous fait rajouter une bûche dans le foyer, monter d’un cran le devenu trop modeste radiateur, et rêver en des fééries autres, pleine de couleurs aux accent de Samba, allongé sous les palmier inclinés de Copacabana. Du blanc à l’explosion des couleurs, il n’y a qu’un pas, que quelques mots pour le décrire, tout comme l’artiste en quelques coups de pinceaux va faire disparaitre l’immaculée dans la conception de sa toile, le ciel de nos paysages devient soudain plus bleu, plus pur, la lumière quasi surnaturelle des nuits de pleine lune est sublimée par cette blanche réverbération. Certes, il y a le froid, il y a la glace, il y a tout cet inconfort qui n’est pas né de ces derniers événements mais de notre trop grand confort, celui-là même qui nous a éloigné de notre mère nature, celui-là même qui nous fragilise et nous a transformé en assistés, plus enclin à râler contre les autres, oui, les autres, ceux qui ne font pas ce qu’il faudrait pour que nous allions bien, pour que nous ne soyons pas privé de nos choix, de nos liberté…. Les autres….

Mais nous ? Qui sommes-nous ? Peut-on se regarder dans une glace lorsqu’il est devenu si facile de râler contre l’autre au lieu d’agir, de comprendre que parfois si ce n’est souvent, la solution première passe par soi et nait de soi ? que faisaient nos parents, nos grands-parents ? Attendaient-ils que tout soit bloqué pour sortir la pelle, pour avancer le bois, pour protéger les conduites d’eau et stocker quelques provisions ? Il est où le bons sens ? Nous ne sommes que des locataires de la planète terre, non des propriétaires. Notre mission première est de l’entretenir pour les générations à venir et pour l’avenir, issus de nous, issue par nous, surtout pas sans issue, le voie n’est impasse que si nos yeux se ferment, alors ouvrons-les, agissons et balayons devant notre porte plutôt que de se comporter en assisté notoire. L’épisode froid actuel ne fait que mettre en évidence les études faites sur des valeurs moyennes et non pas accidentelles. Chauffage sous-dimensionné, canalisation trop peu enterrée, évacuation de surface, le progrès fonctionnerait-il à l’envers ? Les économies sont partout, mais celles faites à la conception se transforment souvent en dépenses par la suite. Quoi qu’il en soit, il n’y a pas d’évolution dans la passivité. Nous sommes acteurs de nos vies, à nous de nous approprier notre vie, de nous positionner et d’agir pour que notre vie soit notre vie. Ni notion de meilleure ou de pire, c’est qui est une qualité pour l’un est parfois un défaut pour un autre, tout est subjectif donc concentrons-nous sur ce qui est notre vie selon nos critères, et avançons dans l’action. Les intempéries restent des intempéries, c’est la façon dont nous fonctionnons avec et pendant qui compte, sans se mettre dans l’attente de ce qui pourrait ou devrait être fait. Attendre, c’est s’oublier soi en tant qu’acteur, c’est être passif, mouton sous la houlette d’un berger qui ne vient pas. Intempéries ou pas, l’attente n’est pas constructive, et pire, elle entraine par le bas une vie qui ne devrait rêver que de haut. Soit.

Alors, que faire ? Se lamenter de nos paysages blancs aux routes verglacées? Euh, ça change quoi ? Cela fait-il fondre la neige ? Cela brise-t-il la glace entre des gens qui ne se sont jamais parlés ? Faut-il sortir la pelle et s’en aller noircir de bonheur les autoroutes de nos circulations ? Pourquoi pas, si le cœur vous en dit, je ne vois pas quel mal il y aurait, après tout, la mode est à l’écologie et aux économies, je n’ai rien contre des chasse-neiges humains, mais soyons réaliste, commençons par nos bouts de trottoir, non, pas de vision péripatéticienne des choses, juste que c’est par ces morceaux là que nous avons pignon sur rue, alors oui, de la pelle, du courage, libérons aux piétons, qu’ils soient jeunes lycéens en mal de cours non tenus ou bien encore personnes âgées préférant risquer le col de leur fémur plutôt que le bout de tôle de leur fidèle auto, rentrons nos poubelles en attendant d’avoir une information officielle du jour où la tournée pourra reprendre, n’oublions pas que ces déchets sont d’abord nos déchets et qu’avant de s’en aller faire le trottoir, ils battaient le pavé de notre cour ou peuplaient nos placards, garons nos véhicules sur nos parcelles afin que les engins, fussent-ils maitrisés ou non, de déneigement, de salaison, de livraison ou de simple transportation puissent circuler en toute liberté parmi les creux et les bosses glacées de nos routes hivernales. Simple mais efficace, d’ailleurs, ce ne sont pas les choses les plus compliquées qui ont le plus d’effet. Vider sa cheminée c’est en cueillir les cendres, version écologique et économique d’un produit ô combien déneigeant. Allez, un peu de sourire, ce printemps vous aurez de belles fleurs, la neige apporte là un lot d’azote qui verra verdir le gazon et dopera nos plantes printanières. La vie au fond n’est qu’un grand carnaval, dans le défilé de ces chars il y e na pour tous les goûts, certaines n’aimeront pas mars ou avril, d’autres maudissent déjà février à peine né. De toutes les heures qui sonnent, choisit-on une plutôt que l’autre ? Oh oui, j’entends le chœur répondre midi, tandis que le cœur répond minuit, mais au-delà des chiffres et des nombres, toutes brillent du soleil que vous y mettez. Il en est ainsi des mois de l’année, des jours de chacun des mois aussi. Alors ? Et bien, portez-vous bien, en votre âme et prudence qu’il vous sied, et si l’hiver est là et que glissent des luges, rien ne dit non plus que le printemps ne sera pas déluge. Pour l’heure, il fait très beau. Froid, mais très beau.

Aucun commentaire: