Complément

Que dire de plus ? Il y a tant à dire, après le sujet, le verbe, après le verbe, le complément, c’est là le schéma classique, un lien direct même avec l’indirect, et puis, il y a toujours matière à compléter, c’est bien là le rôle du complément. Dire « je vais » ne nous mène nulle part, d’ailleurs, on ne sait même pas s’il s’agit d’un déplacement ou bien s’il s’agit d’un état, et même dans ce cas, on attend, on espère un « bien » qui sonnerait mieux que « mal » encore que l’accumulation de bien ne doit pas être un but en soi, ce qui somme toute ne serait pas plus mal. Et si je dis, jeudi ou bien un autre jour, si je dis « je vais à la gare » nous voilà déjà un peu plus fixé, quoique, des gares il y en a ! Gare de trains, souvent sises le long des rails, ce qui en soit est un détail pratique et quoique comme le fit remarquer mon maitre Alphonse Allais « on ne sait plus si les rails passent là parce qu’il y avait la gare ou bien si la gare fut mise là parce qu’il y avait des rails » encore que parfois les rails déraillent. Enfin non, plutôt les trains, et encore pas tous, heureusement pour les gares qui sont juste à côté. Mais revenons à nos moutons, quoique des moutons prenant le train, nous voilà bien avancé, mais là est le sujet, enfin, celui-là. Donc la gare, oui, mais quelle gare ? Celle de Perpignan est au centre du monde, le grand Salvator Dali le fit ainsi, pourtant ce n’est point celle que j’affectionne le plus et d’ailleurs, même si je suis amateur de train, ferrovipathe dans l’âme, qui dit qu’il s’agit de gare pour les trains ? D’ailleurs, les gares sont-elles faites pour les trains ou bien pour les voyageurs ? A moins que ça ne soit pour que les deux s’y rencontrent ? Plutôt de biais, ça fait moins mal. Mais à force de biaiser on finit par se défiler et ne jamais monter dans le bon wagon, ou pire, rester à quai. Du coup, ben le complément n’est pas de grande utilité, puisqu’on ne sait toujours pas sur quel quai nous sommes ni encore dans quelle gare… Je sens que je déraille.

Et si la gare était une gare de téléphérique? Ah là, de suite, nous prendrions de la hauteur, de quoi élever les débats, prendre l’air et cueillir l’oxygène dans ses plus hautes puretés. Question précision, nous ne voilà pas très précis, sur quelle montagne, à quelle altitude et où ? Là le complément se trouve bien démuni lorsque la bise fut venue. La bise ? Ben oui, si je vais à la gare, je vous dis au revoir, d’abord parce que je pars, et puis et surtout parce que je souhaite vous revoir, bien que certains aux revoir sonnent comme des adieux, encore que dire a dieu c’est se donner rendez vous quelque part et donc souhaiter se revoir…. Allez donc comprendre ! Me voilà donc avec un complément qui me perd, et dans le lieu, et dans l’espace et dans les cieux, bigre ! Sinon, je vais…. Mais où ? Qu’importe le lieu, tout est matière à apprendre, source de savoir, leçon de chose pour leçon de vie. Alors tout va bien, et je vais bien. Sujet, verbe, complément, pilepoil ça rentre, ça s’emboite bien, le plaisir est là, vive la vie, les mots, les jongleries, non ?

Et si la gare était la gare de péage d’une autoroute ? Ah là, déjà, voilà bien moins d’oxygène, et bien plus de passages, sans parler de la manne financière dûment collectée à chaque levée de barrière…. Beaucoup moins poétique, non, je ne suis attiré par cela, je m’en vais à Lleures, village catalan au cœur de nos tendres et belles Pyrénées, à moins que je parte ailleurs ? De toute façon, je vais….

Directement ou indirectement, tout complément n’est pas un supplément mais un guide de sens et de bon sens lorsque la phrase se dessine, après tout, on a toujours besoin d’un guide pour prendre la bonne orientation, non ? Gare ou pas gare, sinon, gare aux mots, petits ou gros, ils construisent ou détruisent le dialogue, selon le sens mis, le sens pris, le sens offert, le sens perçu, le sens reçu, le sens compris voire le non-sens. Alors parlons, de vive voix et de bon sens, prenons plaisir à vivre nos sens, soyons nous et tout tombe sous le sens, non ?

Sujet, verbe, complément…. Complétement, verbalement assujetti à la prose qui propose le sens de quelques pensées, plaisir des mots, plaisir d’écrire, mot à mot ainsi se construisent les phrases et les textes, ceux-ci comme ceux-là…

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