Eloge du non

Comprendre hier, c’est écrire demain. Voilà, le sujet est lancé, vous avez deux heures pour plancher sur le sujet et rendre votre copie. Sujet sérieux, mais l’est-on vraiment ou letton, vraiment ou bien encore laiton, vraiment ? C’est quand même étranges que les doigts courent ainsi sur les touches juste excités par l’agitation de quelques neurones, jongleur de mots toujours, sourire aux lèvres et aux doigts, non pas pour fuir le débat ni le sujet, juste que là n’est pas le rôle ni l’objet de ce blog. Non. Ecrire, oui, disserter, non. D’ailleurs, comment peut-on dire que le passé est passé, le futur bien futur et que seul le présent est un présent du présent ? S’il n’y avait eu hier, il n’y aurait pas aujourd’hui, et demain serait à venir toujours et éternellement. Chaque temps a sa place, son temps, juste qu’ils sont à prendre dans leur temps, pas à contre temps. Hier ne se vivait qu’hier, aujourd’hui est présent. On construit toujours sur les fondations faites précédemment, on dresse des murs en projetant le toit qui viendra les abriter, simple parcours logique en étapes successives, chronologie à respecter. Alors voilà, c’est comme ça, même si hier est mort, c’est quand même grâce à lui que nous sommes et que nous sommes qui nous sommes aujourd’hui. Aucune nostalgie, aucun regret, c’est aujourd’hui que je vis, que je suis, des leçons du passé sont restés les enseignements, et le ciel est bleu, bien plus bleu que les heures les moins grises, goûtons aux charmes du moment, osons vivre et pire, vivons.

Nous sommes tous de passage, certains plus que d’autres, certains passeront plus de temps, d’autres moins mais la règle de base est la même, passagers, locataires temporaires et non propriétaires, il n’y a pas de place pour s’attarder sur hier, ni à rêver de demain, vivons nos vies plutôt de les rêver. Le temps bat régulier, ce n’est pas notre combat, juste le sien, nous, poussières en mouvement, nous volons vers nos vies sans parfois les comprendre, comme si elles nous échappaient, bien que nous en soyons le capitaine, le seul maitre à bord, celui qui doit savoir dire oui ou…non. Et c’est là que le bat blesse et non que le bas blesse, ou diantre serait l’élégance, les fardeaux seuls usent l’existence, raison de plus de s’en alléger. Savoir dire non, c’est accepter de se dire oui à soi, c’est s’autoriser à choisir plutôt qu’à faire des non-choix. C’est aussi beau et aussi fort qu’un « oui », un « non », et même plus beau parce que plus rare, si rare, trop rare. Oh bien sûr, il ne s’agit pas de dire non à tout bout de champ, non, comme en toute chose, de trop servir elle s’use, diminue et passe inaperçue, il ne faudrait pas par la suite se mettre à apprendre à dire oui pour compenser. Dire non. Facile trouvez-vous ? Et bien essayez ! Non ? Ah ! voilà qui soudain parait moins docile, une forme de refus dans la bouche, une gorge qui se serre, une salive aux abonnés absents, des cordes vocales paralysées, inertes, immobiles un son qui ne sort pas, un oui qui en profite pour se faufiler sous divers formes d’emprunts, « je vais voir », « ok, je te dis ça », « pourquoi pas » et tant d’autres que le malin prend plaisir à user en travestissement de la vérité, celle toute vraie qui peine à sortir des neurones, celles qui fera naitre les regrets.

NON, N, O, N, trois lettres pour beaucoup d’effet. L’assurance de prendre assurance de soi, l’assurance aussi de grandir dans l’estime de l’autre, parce qu’après la sortie de l’asservissement contrôlé que trop de béni oui-oui on lentement mais surement tissée, une cage en fil d’acier, solide au plus haut point mais pas au assaut de non affirmativement posé. Parce qu’à l’heure de faire des choix, le non est aussi fort sinon plus que le oui, et quand bien même il intrigue, cela aiguise l’appétit, donne l’envie de connaitre et d’aller plus loin, bien plus qu’un oui peu générateur de débat et si débattre était enlever le bat ? S’alléger d’un poids en le laissant s’échapper sous forme de mots plutôt que de maux ? Bien malin alors qui y prendrait de la peine, au diable l’avarice des échanges, la clause libératoire devient oratoire, loin d’une joute, elle lèvera les doutes, sans doute, et il n’y a pas à dire non, non ? bon, faudrait savoir, doit-on dire non ou non ? Juste que tout reste toujours à consommer avec modération, le vin comme le non, le oui comme le sel, trois lettres qui finiraient par peser beaucoup si vous n’y allez pas avec le dos de la cuillère, gardez toujours en tête la grâce d’une écuyère sur son pur-sang, légère et virevoltante, elle mène pourtant d’une main de fer son fier alezan. C’est cela la vie, légère, virevoltante, nécessitant une main de fer enserrant les deux rênes, celui du « oui » comme celui du « non », votre direction, votre chemin de vie vous appartient, alors choisissez. C’est simple, non ? En tout cas, il n’y a pas de mal à essayer…..

2 commentaires:

Anonyme a dit…

euh NON !!!!

je sais il s'agit là aussi d'un de tes mots....


bizzzzz

Didier a dit…

mais euh !