Mais où sont passées les tomates d'antan?

Dans une période mouvementée d’un point de vue climatologique, chacun y va de sa petite interprétation du temps et de ces fameux saints de glace dont il convient de respecter l’orthographe, un saint est un saint, soyons sains et sachons à quel saint se vouer, ne cherchons pas prétexte à se glacer les sens ni à réchauffer de féminine présence…. Point de grivoiserie là-dedans, tout de même, gardons cela pour plus tard peut-être, lorsqu’il fera un temps de couette par exemple. Donc, voici ce que j’ai glané sur le site officiel de la météorologie nationale :

« Les Saints de glace sont au nombre de trois : Saint Mamert (11 mai), Saint Pancrace (12 mai) et Saint Servais (13 mai). Selon la tradition populaire, ils ont la réputation d'apporter le froid et la gelée, signature d'un ultime sursaut de l’hiver : « Les Saints Servais, Pancrace et Mamert : à eux trois, un petit hiver». Dans les croyances populaires, une fois cette période passée, le gel ne serait plus à craindre. La plupart des calendriers mentionnent actuellement d'autres saints à souhaiter ces jours-là : Estelle, Achille et Rolande. Le changement date de 1960, l'Église catholique romaine ayant décidé de « remplacer » ces fameux 3 saints associés aux inquiétudes des jardiniers. «

J’ajouterai un dicton facile et connu : « jusqu’à la sainte Denise, l’hiver en fait à sa guise » La sainte Denise étant le 15 mai, voilà un moyen simple et rapide mémoriser la période qui peut être fatale aux plantations trop tôt effectuées. Ces diables de gelées viennent grillées non pas de leur froide morsure, mais plus souvent du dégel rapide au soleil matinal de ces premiers jours de beau temps, des plantes trop fragiles produites par notre belle société de consommation. Regardons en effet les lois du commerce : Il faut vendre et pour cela mettre à disposition de l’acheteur ce qu’il souhaite trouver, et pire, inciter l’acheteur à acheter des choses dont il n’a pas besoin ou encore, qu’il n’est pas l’heure de trouver. Ainsi, on mange du raisin ou des fraises en toute saison, et on plante des tomates et des plantes aromatiques de plus en plus tôt, puisque, pour vendre, il faut aussi proposer à la vente ces plantes synonymes de soleil et de chaleur, bien avant ses concurrents. L’autre soir, je suis tombé sur un reportage qui expliquait le désespoir des chercheurs face aux plants de tomates : Imaginez un peu, ces braves chercheurs (on ferait peut être mieux de les appeler trouveurs ?) n’arrivent pas à trafiquer les gènes de cette solanacées pour la transformer en arbre qui puissent produire tout au long de l’année, et ne pas avoir un cycle de vie tel que nous lui connaissons, c'est-à-dire de ne vivre qu’entre ces deux équinoxes et surtout, hors gel…. Le goût ? Ah non, ça ce n’est pas l’objet de l’étude ! La culture nécessite des fruits à chair ferme et tenue dans une peau épaisse résistant aux différentes opérations de manutention entre la cueillette verte et les cageots de murissement avant d’atteindre les étals des marchands puis enfin, la table du consommateur. Société active, technocratique, ou l’hybridation a inculqué qu’une plante achetée ne donnait pas de graine apte à la reproduction. On combat l’OGM alors qu’il existe depuis plus de trente ans, le tout premier étant le soja, et les utilisations de cette plante sont aussi varié et inattendue que nous en consommons de l’OGM dans la moindre douceur chocolatée par exemple….. Bref, le climat commande les hommes et au lieu de jouer les éternels insatisfaits nous ferions mieux de vivre en osmose avec notre planète. Nous avons eu très chaud, fin avril avant de connaitre un nouveau coup de froid, ce fameux coup de froid, de pluies, de grosses vagues et autres tourments saisonniers qui font penser à ces fameux saints de glace…. Alors, patience et respect du temps, respect des plantes et des plantations. Rien ne sert de courir, il faut partir à point disait la tortue au lièvre de ce brave La Fontaine. Cessons donc de croire que planter tôt revient à récolter tôt. Les plantes ont besoin de chaleur, de lumière, d’aliment et d’eau pour croitre certes, mais encore plus pour se reproduire par le biais de graines contenues dans leurs fruits. Patience, encore quelques jours à attendre pour planter ces jolis pieds de tomates issus du semis familial. Il y a là des variétés anciennes dont voici la quatrième génération à profiter des saveurs gustatives de ces fruits, des graines savamment récoltés au crépuscule de la vie de la plante pour dès l’aube suivante faire naitre le précieux semis. Une graine, une plantule, un plant, un pied, des fruits, des graines…. Voilà le cycle de la vie sans hybridation dévastatrice et castratrice. De bien jolis fruits que j’aime à cueillir par des belles journées pour les consommer aussitôt, gouteux et riches en vitamines charnus et à la peau point trop épaisse, d’un temps où les manipulations restaient limitées…..

Un coup de froid, de la pluie, le retour de l’hiver et voilà les envies de soleil de salade de tomates, de fraicheur et de tentations….. Un appelle de la chair et de la bonne chère…. Bien sûr, il va falloir attendre encore, mais l’attente fait partie du plaisir, non ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Productrice de jeunes plants à une époque, je peux confirmer tes dires. Ayant moi-même suivi le cursus de la graine à l'adulte, l'ayant nourrie, soigner, chouchouter et, au final, déguster (rire), il y a un temps pour tout et des légumes pour chaque saison. Respectons le rythme des saisons chers concitoyens! La Terre, elle, tournera sans nous........

Anonyme a dit…

et bien pour que la raison nous revienne ne mangeons que des raisins à la saison des vendeange ... petit clin d'oeil à la coquille pas d'oeuf mais de frappe puisque tu les casses ( les oeufs) pour remettre les saisons en bon ordre.
donc si tu reprends ton texte tu verras que tu as mis raison au lieu de raisin

comme quoi je lis avec attention

bizz

belle amie

Didier a dit…

merci à toi !

bizzz