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400. Quatre cents, quatre sang, quatre sans, quatre sens, qu'importe l'écriture, il y a toujours matière à foncer, à vivre, à raconter ce qui est, ce qui fut, le stylo reste l'outil magique qui éveille les sens en se mettant en quatre pour de jongleries en jongleries les sons de mots sonnent la douce mélodie des jours heureux qui peuplent nos existences bien plus souvent qu'on veut bien se l'avouer.

Quatre cents, parce que quatre cents textes dorment ici, plus ou moins drôles, plus ou moins personnels, plus ou moins émouvants. Un sélection de textes aussi car d'autres dorment ailleurs, dans des cahiers, dans des neurones, dans des poubelles aussi. Volontairement ou non. Après avoir vécu ou non. La vie est une succession de choix, et même, une succession de vies! Quatre cents textes sur un blog, au-delà de la magie qu'on accorde aux nombres ronds, ronds et tout ronds, au-delà du côté carré que représente le chiffre quatre et ses quatre angles dessinés il y a bien lointain par les marchands arabes, quatre cent textes se sont empilés en graduant les couleurs d'un arc en ciel de vie, d'un bleu sombre presque nuit à une palette de joyeuses couleurs chaudes et ô combien positives. Bien sûr, le parcours de l'homme n'est pas une progression à la linéarité constante, il y a toujours des replats, des baisses de forme, des phases de spleen, mais elles sont de plus en plus courtes, de plus en plus rares, de moins en moins profondes et n'appelle pas à des choix radicaux comme il fut il y a presque quatre cent textes de cela.

Quatre sang, comme l'addition sanguine d'une famille, celle dans laquelle j'ai grandi, celle dans laquelle j'ai appris, certes, pas tout, mais les bases, celles qui donnent l'envie d'apprendre, l'envie d'avoir envie. Le sang des origines, qu'il soit né de ces terres ventées et surchauffées d'un Lauragais qui dessinent ses paysages dans des successions de croupes arrondies et alanguies, offerte à l'astre divin, hérissant ses sommets de moulins désormais éventés appartenant à une époque ou faire de l'écologie n'était que naturel et surtout, un choix rendu premier par absence d'autres choix; le sang des origines plus lointaines, qu'il soit né d'autres reliefs d'un autre bout de France, mâtiné de déplacements liés aux conflits mondiaux et à la recherche d'emploi dans des époques où cela ne s'appelait pas encore mobilité. Le sang aussi que l'on se fait, et là est l'essentiel car on ne vit pas que de ses racines, on vit de ce qu'on bâtit, de la façon dont on se construit. On se fait parfois du mauvais sang, c'est surtout qu'on y accorde plus d'importance qu'au bon sang dont on irrigue ses veines. Bon sang, mais c'est bien sûr ! Non, ce ne sont pas mes cinq dernières minutes, ou alors, c'est bien involontaire, toute ressemblance avec des situations ayant existantes ne seraient que fortuites et presque involontaires si nous n'avions pas un inconscient qui parfois demande la parole. La parole est aux inconscients! D'accord, mais vu le nombre, pas ici..... Mon bon sang à des parfums d'iodes, de montagnes, de rocailles, de maquis, de flores abondantes et parfumées, de contrées distantes et diverses car c'est bien la diversité qui construit la richesse....

Quatre sans, comme les quatre clubs sans l'étoile qui orne à chaque fois le maillot rouge et noir, comme hier les aviateurs ajoutaient sur la carlingue de leur avion un symbole à chaque combat victorieux. Les dieux du stade ne sont pas ceux qu'on croit et il n'y a, il n'y aura jamais qu'un seul Stade, celui qui écrit depuis pratiquement le début de l'autre siècle, l'histoire du rugby en lettre de sang, le sang rouge qui bouillonnent dans les veines, le rouge de la vierge, l'autre nom d'alors, ce nom porté par les aficionados d'un vieux stade de bois à la piste d'athlétisme cendrée, une enceinte détruite pour des aménagements routiers, le rouge associé au noir pour que ces deux couleurs portent haut une ville, un sport, un pays. C'est ce stade là et nul autre qui écrit en lettre capitole tout autant que capitale l'histoire et les valeurs qui sont les notre, n'en déplaisent aux marchands de spectacles, aux buveurs de paillettes, aux miroirs aux alouettes. Le Stade Toulousain, avant toute chose, honneur et félicitation au maitre de l'Europe et du championnat, dans ce sport qui fascine par ses règles propres et par la correction qu'il impose. Un sport de voyous pratiqué par des gentlemen, là ou le football n'est que sport de gentlemen pratiqué par des voyous. Sur le pré comme en dehors.... Combien je regrette de n'avoir pas pratiqué dès ma plus tendre enfance et combien j'eus été fier d'avoir un fils apprenant les bases de la vie dans l'ovalité d'un ballon et la convivialité soudée autour....

Quatre sens, juste pour la rime, parce que c'est bien de six qu'il s'agit, je l'ai toujours pensé et toujours su, n'en déplaisent aux trop assistés de notre monde moderne qui ne comptent les sens que jusqu'à cinq. Quatre sens à choisir parmi six? Je refuse le choix et je prends le tout, tout comme je prends ce que la vie me donne, non par passéisme, car je provoque aussi d'autres choix, mais parce que refuser ce qu'on vous offre c'est n'accorder que peu de valeur à celui qui vous l'offre et passer à côté du sens de la vie. La vie a-t-elle un sens? Oui, et même plusieurs! D'ailleurs, je n'en ai pas encore fait le tour mais il est vrai que je n'en suis qu'à l'aube.... Il est vrai que je sors d'un long sommeil, sans rien à rattraper, on ne rattrape jamais les choses, on les comprends, on en intègre le sens et on avance sur sa route ensoleillé ou étoilée, qu'importe l'éclairage, unique ou multiple, la vie n'est vie que dans la multiplicité de ses facettes, la richesse de ses expériences, de quoi avoir matière à texte, matière à écrire, mais par dessus tout, matière à vivre !

Alors, un blog au compteur à quatre cents, un jour de mai, jour de fête personnelle d'ailleurs même si la Pentecôte a supplée la Saint Didier cette année, un jour de soleil en bordure du monde, là ou le sable aux reflets rougeâtres disparaît sous les rouleaux d'écumes, un moment hors du temps dans des temps qui ne sont jamais que ce qu'on en fait....

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