Les seize coups de minuit

Allez donc savoir pourquoi il est des nuits qui laissent plus de souvenirs que d'autres, une sorte d'état entre rêve et réalité, de ces heures exquises dont on ne sait pourquoi elles prennent ce sens-là, sans savoir le sens qu'elles donneront à demain puisque demain est toujours un autre jour, sans savoir si ce sens si particulier est un sens si sensiblement particulier ou si c'est ce sens si particulier qui fait de sens-ci un sentiment plus particulier. Entre rêve et réalité, frontière étrange entre conscience et inconscient, équilibre de soi par la phase de communication qui s'établit entre le moi et soi dans ce qui n'est qu'un abandon à soi. Les heures défilent et sonnent sans qu'on sache vraiment combien de temps s'égraine, le chapelet des heures n'ayant rien à voir avec un chat nu, quel en serait l'intérêt? Autant laisser sa langue au minou, allez donc savoir de quoi il en retourne.... Se retourner est-il un retour vers le passé ou un changement d'attitude, un volte face, une prise de position ou une position prise? La douce lumière qui règne certaines nuits éclaire de son obscurité bien plus de choses que le plus brillant des soleils ne saurait mettre en exergue. Plaisir subtil et non limité, d'ailleurs, à quoi bon se fixer des limites, à quoi bon se fixer des contraintes, il est si bon de s'abandonner et d'abandonner cela à nos belles journées. La magie de la nuit réside dans cette régénération de l'âme et du corps qui, au travers des phases d'abandon, permet d'ouvrir chaque points d'énergie, qu'on les nomme d'un nom ou d'un autre, pour les décrasser des choses mauvaises accumulées et les recharger de choses nouvelles et énergisantes. Parfois, ces phases-là mettent à plat, ce qui fait qu'on a du mal à y associer l'idée d'énergie rechargée, pourtant cela est bien réel. Le repos de l'âme n'est pas nécessairement le repos du corps, et même si durant notre parcours terrestre les deux sont étroitement chevillés, cela ne veut pas dire qu'il y ait un parcours identiques et des phases identiques. Le corps peut souffrir sans que l'âme souffre, l'âme peut-être vide sans que le corps ne soit à plat. Chacun d'entre nous à son propre fonctionnement, je dirais même, ses propres fonctionnements. A chacun ses nuits, certaines brillent plus que d'autres, fusse par l'absence, facile, mais les plus brillantes restent des phares qui illuminent les neurones du présent comme du passé. Répétition, multiplicité, qu'importe le nombre de coup que la pendule sonne, le plus important est l'heure qu'il se fait. Il y a aucun plaisir à atteindre un sommet, établir un record si le plaisir n'est pas de mise durant l'ascension, durant les phases présentes qui amènent cela. Dans notre monde à la recherche sans cesse de performance et de sensationnel, on oublie trop souvent le vécu pour s'en tenir aux résumés purement statistiques. Entre deux résultats d'évaluations, peut-on traduire le parcours, la teneur, le plaisir pris et ressenti? Non, certainement pas. Il est des coups sonnés qui sonnent bien plus creux que d'autres, il est des heures plus creuses que d'autres, alors, cessons de comparer et de s'extasier devant ce qui fut, vivons ce qui est.

Décompte ou compte à rebours, chaque seconde qui glisse fait glisser vers la fin, bientôt sonnera donc le coup final, résonnera le gong pour clore ce qui fut avant d'être ce qui est. Aucun échappatoire en cela, restons-en zen, personne n'a dit que la fin est proche, d'ailleurs, la fin de quoi? Celle des haricots? Il en naitra d'autres, pour d'autres récoltes, pour d'autres repas.... La vie est un chaine ou chaque maillon fermé est fermé sur un autre, chacun d'eux représente une forme oblongue, un cylindre clos, un cycle dont on sort pour plonger dans un autre. Bien sur la fin est souvent traduite par un sentiment de tristesse, peut-être tout simplement parce qu'induit par la peur d'attaquer le cycle suivant, la peur de la remise en question, la peur d'aller de l'avant. Nous avons toujours un frein à l'avancement, une peur du changement alors qu'il est nécessaire, salutaire et gratifiant. Les chenilles quittent ainsi leurs vies terrestres et défiolatrices pour contempler le monde de plus haut, voler au gré des vents et s'en venir visiter les plus belles des fleurs. Aimeriez-vous rester toute votre vie une chenille? Non, alors accepter le changement et allez de l'avant! Soyez-vous, ouvrez-vous au monde, oubliez les records d'hier pour vivre ce d'aujourd'hui. Et même s'ils sont moindre en valeur, ils seront bien plus beaux parce que présent. On ne vit pas de souvenirs mais d'avenir. La route est là, devant nous, et même s'il faut se faufiler au départ, s'il faut tailler quelques ronces qui cherchent à entraver la progression, chaque coup de sécateur donné, chaque ronces abattues est une ouverture vers demain, un déblocage de sa propre progression. Les ronces du parcours sont comme la chrysalide du papillon, des entraves d'un passé dont il faut se débarrasser pour aller de l'avant, se métamorphoser et vivre pleinement sa nouvelle vie. Oui, cela coûte, oui la peur d'un avenir plus radieux pèsent sur les choix, oui, rester dans sa zone de confort est chose facile. Il faut se faire violence, parfois même avoir recours à des passeurs, ces êtres étranges sortis de l'ombre on ne sait plus comment, on ne sait pas toujours pourquoi, mais qui s'avèrent être de la trempe de ces berges de montagnes qui hier, par leurs connaissances des sentiers transfrontaliers, ont permis de faire éclore en des nouvelles vies tant de victimes des ignominies dont seul l'Homme à puissance créatrice. Passeurs de frontières, qu'elles soient frontières terrestres ou bien frontières de l'âme, qu'ils soient personnages réels ou bien appelés à la rescousse d'un monde qui n'est peut être pas si irréel que cela, anges, archanges, elfes, fées, ou autres martiens, l'important n'est pas dans ce qu'ils sont mais dans ce qu'ils apportent, non pas dans ce qu'ils font mais dans ce qu'ils nous permettent de faire, car la clé véritable est là, ce n'est pas l'autre qui fait, mais soi, ce n'est pas la main tendue qui lance le mouvement mais bel et bien de tendre la sienne vers celle-ci car cela traduit bien l'envie d'avancer, ce qui vous l'avez compris reste le plus important. Alors amis, anges, créatrices divines, personnages vivants, défunts ou virtuels, quelle que soit l'aide apportée elle ne peut naitre que dans le berceau d'un cerveau acquis au changement, c'est sûr alors, cessons d'en avoir peur et mettons tout en œuvre pour le vivre pleinement et assurer ainsi sa réussite.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui, avancer est ce qui est le plus important dans la vie. Nous ne sommes pas faits pour vivre dans le passé mais bel et bien au présent et pour préparer l'avenir.
Ce qui ne veut pas dire qu'il faut tout effacer, non, mais ne garder que le meilleur. Et ça, c'est le plus difficile à faire.
Si cette étape est franchie, alors c'est pratiquement gagner........

Didier a dit…

merci ! elle est désormais franchie pour ce qui me concerne....