De fil en aiguille...

Et voilà ! Plus de 5000 lectures sur ce blog de textes sans prétention… Un seuil, un cap, que dis-je un cap ! Une péninsule ! Oups…. Je m’égare là !

A trop s’égarer, on perd vite le fil et, au train ou vont les choses, la vie ne tenant qu’à un fil, on se retrouve complètement détaché de tout…. Mais bon, de fil en aiguille, on raccroche les wagons, non ? Bref, on s’égare en gare, gare à la chute, et sur le fil, on se retrouve… Revenons à nos moutons… Des moutons dans un train ? Des wagons de moutons ? Montons-nous dans le wagon ? Ah ! Oui ! Un train de moutons, qui s’en vont se faire plumer, drôle d’expression pour perdre la laine, des moutons donc à perdre haleine, ou alène ? Oui ! Car alène est une aiguille non ? Et l’aiguille est là pour le fil, non ? Chat alors ! Euh, chas alors ! De la laine au fil, il n’y a qu’un pas, enfin non, pas si simple, car c’est tout un métier de filer la laine, même si le rouet est enroué, à coup de fuseau, le fil défile, s’enroule, se trouve embobiner, prêt à l’usage, tricotage, maillage, à finir sur le métier, triturer, nouer, tisser, ébouriffé aussi, emmêlé et démêlé, hirsute, le poil écervelé qui nous fait un pull telle une toison de mouton… Tiens, justement, nos moutons dans le wagon, revenons-y. Si nous les comptons, les moutons, pas les wagons, nous allons nous endormir, non ? Pff ! Quel métier de compter les moutons tout de même ! Voilà bien une histoire à dormir debout ! Comptons donc les wagons ! Oui, mais, combien de moutons par wagon ? Et puis, va falloir faire des multiplications… Multiplier des wagons par des moutons donnent du volume au sujet, permettrait d’évaluer la laine à filer, et d’ailleurs, il faudra bien compter avant que le train ne file…

Hum, j’ai l’impression de perdre le fil… Normal, la laine reste fragile, et rompt sous la tension. A trop tirer sur la corde, on finit par n’avoir qu’un bout entre les mains. Est-ce le bon bout ? A défaut de bout, c’est un début ! Quel est le début de la corde ? Comment savoir ? Surtout si d’une corde à deux bouts, on fait une corde à plusieurs bouts ? Nous ne sommes pas encore au bout de nos peines… tiens, nos peines aussi on des bouts ? Remarquez, elles ont bien un début ! Donc, si je suis bien, et, je dois avouer que je suis quelqu’un de bien, en rompant la corde, on multiplie les bouts et donc les peines ? Doit-on rester debout ? Au bout du compte, cela commence à faire beaucoup ! Rendez-vous compte, de fil en aiguille, nous voilà bien en peine, au sujet des moutons ! Cela nous éloigne tout de même du quai, gare au piège de ne voir là qu’une histoire de peines, sans quoi, peine perdue, nous ne retrouverions pas nos moutons… A part, si nos moutons sont bien gardés ! Et là, je dois reconnaître que nous les avons un peu oubliés dans les wagons en gare de je ne sais ou… Rappel à l’ordre ou mise en garde ? Le train risque de partir sans que nous n’y prenions garde et voilà nos moutons envolés puisque non gardés… Volent moutons, nous voilà bien en peine pour les attraper et les attacher d’ailleurs, si je ne m’abuse, la corde est rompue, les bouts trop courts pour en faire un lasso et tenter d’attraper ces brebis égarées… A trop tenter, on se lasse, même au lasso, et tandis que les uns se prélassent, les autres se lassent du lasso et laissent voler les moutons, laissant là place nette, loin des sornettes de notre monde lascif. Ça devient lassant !

Que dire d’autres ? Laissons-là les moutons, gardons-nous bien de les garder dans les wagons oubliés en gare, et dès lors, à quoi sert de raccrocher les wagons ? Restons en retrait en attendant la retraite, ne perdons pas le fil qui nous retient à la vie, sourions car nous sommes en vie. Pensée émue pour quelques âmes envolées dernièrement, parfois nos fils ne sont pas assez long, assez forts, pour retenir ici ce qui s’envolent déjà…

Qu’à cela ne tienne, nouons et renouons, tressons sans fin les liens de la vie, de l’amitié, de l’amour, et si les liens rompent, si des bouts de vies, des bouts de nous, filent et se défilent, nouons encore et encore, nouons plus fort, pour aller plus haut, plus solide que jamais.

Plus de 5000 lectures, c’est bien trop pour mes modestes écrits, ces bouts de moi, ces textes sans prétention… Et si j’en restais là ?

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah non alors Didier !! tu vas pas en rester là !! ce dernier texte est du Grand Didier : tu es en pleine forme et c'est tant mieux ! Continue ainsi à dévider l'écheveau des mots qui trottent dans ton esprit : c'est un régal pour nous lecteurs(trices). Merci pour les moments de lecture que tu nous offres.
Il est l'heure que je revienne à mes moutons...
Mais au fait ? ce n'est pas le jour des poissons aujourd'hui plutôt que des moutons ???
Bisous
Valérie

Anonyme a dit…

comme à chaque fois tu te joues des mots et des moutons autant que de certains maux

bisous

belle amie

Anonyme a dit…

whaou ça me laisse sans voix... en ce jour du poisson, tu nous parles de mouton.. mais ne te découvres pas d'un fil puisque nous sommes en avril... tu sais si bien tricoter avec les mots, que j'ai pris un abonnement aux Laines du Berger (du sud toulousain et non du nord).
Tu sembles être le digne héritier de Raymond Devos.. il nous a quitté mais toi tu es encore là, alors de grâce continues dans cette voie, dans le train du succès tu es monté, ne descend pas en marche, les moutons sont sur le quai, il t'attendent...
Merci à toi
Elisa
PS : le haricot de mouton c'est très bon

Didier a dit…

La comparaison avec Raymond Devos, est énorme et non méritée! Même si c'est un maître pour moi, je ne suis qu'un millimètre, voire un micron ! Bref, de l'épaisseur d'un fil !

Merci quand même, enfin, j'espère qu'il ne m'en voudra pas, là ou il est...

Didier a dit…

De fil en aiguille, il y a de quoi se piquer au jeu... Jeu de mots ou d'écriture, peu importe, l'essentiel est de ne pas perdre le fil !