Il fait beau !

La pluie tant attendue est tombée, jusqu’à écoeurement, et nous voilà à rêver de ces beaux jours, oubliant là égoïstement que nos réserves d’eau sont faibles. J’ai eu la surprise de voir en montagne il n’y a pas si longtemps des sources à sec. La planète va mal, le discours n’est pas nouveau, certes, mais chaque jour un peu plus les exemples s’ajoutent. De belles journées d’averses fortes et continues ne doivent pas nous faire oublier cela. Bien sûr qu’il est plus plaisant de profiter de belles journées ensoleillées, de recharger nos accus, notre moral à coup de vitamine D solaire, mais notre terre reste notre terre, et puis surtout, il ne faut pas perdre de vue non plus que le printemps dans notre région, reste une saison humide. La tendance pour 2008 semble partir vers du chaud, du sec, du très sec, un vrai été donc, mais la sécheresse devrait encore sévir, secouant un peu plus notre caillou, faisant disparaître des espèces botaniques au profit d’autres plus habituées à l’aridité. Que faire ? A part réguler nos dépenses, fonctionner avec intelligence, arroser la nuit et pas en plaine journée, cesser de cultiver du maïs gourmand d’eau dans notre région plutôt asséchée, bref, revenir à des principes simples qualifiés de bon sens paysan, principes que nous aïeux exerçaient en toute simplicité puisqu’ils ne disposaient pas de moyens technologiques et financiers. Sans grosses pompes, sans canons à eau, point de pompage, point d’assèchement de rivière. De plus, ils savaient aussi prendre conscience de la terre ou ils vivaient, entretenir les cours d’eau comme les fossés… Epoque révolue ? Oui, hélas, mais époque à laquelle nous reviendrons par force, lorsque nous aurons atteint la limite de nos moyens, mettant là en évidence la grandeur de notre incompétence à être terrien.

Point de discours moralisateur dans mes propos, juste une réflexion, une analyse des propos entendus ici ou là, un ras le bol d’un fonctionnement à court terme sans réelles préventions ou recherches de solutions vraiment efficaces et n’engage que ma personne… Je n’ai pas envie non plus de vision pessimiste, et j’aime à penser que si l’homme n’est pas capable de comprendre de cesser ces sombres stupidités, la terre elle-même gérera cela, en se débarrassant de ces êtres parasites devenus trop urticant. Et puis, la terre évolue, tourne autour du soleil certes, mais aussi s’incline sur son axe, entraînant des périodes d’ensoleillement différentes pour des régions différentes. J’aime à croire que nous sommes au sommet d’une irrégularité et que le fonctionnement céleste va bientôt inverser la tendance, qu’après la saison sèche, la saison humide va venir, mais je préférais cesser de voir des lances à eau tentant vainement d’irriguer le maïs lorsque le mercure grimpe jusqu’à quarante degrés sur les plaines de mon midi toulousain. A quoi sert d’interdire l’arrosage pour les particuliers quand tant de mètres cubes partent en évaporation inutile… Ce n’est pas un rejet du monde agricole, mais il est temps d’harmoniser les cultures avec les régions, de tenir compte des besoins vitaux des plantes avant de les installer. Un oranger sur la banquise ? Incongru dites-vous ? Bien sûr ! Tout autant que gaspiller notre eau, source de vie, à maintenir en vie des plantes assoiffées de n’être pas sous le bon climat.

Allez, zou ! Pas de vision grise, le ciel est presque bleu, il fait bon, les oiseaux chantent, les grenouilles commencent à grenouiller sur les bords du bassin, le printemps est là, la bonne humeur aussi et c’est bien là l’essentiel, non ? Encore quelques bricoles à faire sur la Méhari avant le grand périple migrateur. Cette force inconnue qui pousse quelques milliers de Méhari à se regrouper sur une île au milieu de la Loire du côté d’Amboise… Quelques milliers ? Oui, j’exagère ! Quelques centaines, c’est déjà bien. Que voulez-vous, là aussi il y a passionnés et spéculateurs, passionnés et utilisateurs… Les passionnés voyagent pour le plaisir, les autres oublient parfois que même les objets ont une âme et savent donner du plaisir. Pourtant, le plaisir, dans la vie, c’est ce qu’il y a de mieux, non ?

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