Méhari, suite!

Et oui, la Méhari, le retour ! Toujours des bricoles en cours, des commandes en cours, des livraisons qui arrivent, pas toujours complètes, mais bon, c’est ainsi… Des petites bricoles, des ajustages, des notes, des projets, et puis un rappel à l’ordre, le fameux, le très célèbre contrôle technique annonce sa date fatidique. Manque de temps pour tout réviser, et puis, à quoi bon ? Le contrôle dira ce qu’il faut faire sur la belle, non ? Voilà donc ma Méhari transformée en voiture de ville, me conduisant au boulot par cette belle journée de mardi dernier, le 18, tiens ? Mon nombre ? Etrange coïncidence ! Ou simple similitude amusante, voire même, signe du destin, à ne pas confondre avec le cygne de l’étang…. Après tout, il suffira d’un cygne… bref, direction le boulot en méhari, histoire de décrasser les cylindres, mais aussi d’affûter le freinage. Le soir venu, direction l’antre magique, la salle de musculation de nos chères autos, aux bancs de tests ou de tortures rutilants. J’abandonne mon beau jouet aux mains expertes de l’homme de l’art, étrange personnage qui voit défiler à longueur de journée des belles et des moins belles, de tout genre et de toutes couleurs, de toutes tailles, infidèle à sa belle le jour durant, fidèle à sa technique et ses instruments de torture…

Première inquiétude, après s’être glissé à l’arrière de ma belle, il introduit subrepticement un tube dans son anatomie, et se fige devant la machine…. Aïe ! Que se passe-t-il ? Des soucis ? C’est grave docteur ? Soudain, il ouvre en grand le portail et revient devant l’écran… sourire aux lèvres, satisfait, la belle va bien, c’était l’air trop vicié du local qui faussait la mesure de la pollution… Et dire que ce pauvre homme respire cela à longueur de journée ! Les examens se poursuivent, direction le tapis de marche, histoire de se dégourdir les pneus. Hop ! ça freine à gauche, ça freine à droite, devant, derrière, ça ondule bien, des quatre roues, retour sur le tapis, freinage manuel, tout est ok, quelle championne !

A l’agrès suivant, voilà que ma belle joue les filles de l’air et se laisse regarder sous les jupes à la lueur de la torche… Châssis et tubulaire nickel, plus nickel que je ne le pensais même, mémé ne fait pas ses vingt-quatre ans ! Torture du train avant, rien à redire, comportement nominal, retour sur le plancher des vaches après s’être envoyée en l’air, et dernières vérifications des tampons et numéros… Le temps d’apprendre un secret sur elle… Son châssis a été refrappé chez Citroën suite à erreur de frappe…. Bravo !

Et voilà, c’est fini pour les examens, reste plus qu’à attendre la feuille de note. Suspense, l’impression dure… Et puis voilà, en échange d’un chèque, remise d’un joli procès verbal tout beau, tout neuf : Mémé est brillamment reçue, vingt sur vingt ! Félicitations du jury ! Rapport vierge, vingt-quatre ans après, dans son jus, sans restauration ou plutôt reconstruction comme bon nombre de ses sœurs, c’est tout de même émouvant ! Pour la peine, nous allons tout de même changer quelques éléments, à commencer par les amortisseurs, histoire de gagner un peu de confort et être moins tangible de la limite, et puis, nous allons voir pourquoi cette roue arrière droite freine un petit peu moins que sa sœur de gauche… Des broutilles de l’entretien, normal à 98 500km et 24 ans de vie automobile.

Vignette au pare-brise, prête à affronter les routes, pas toujours en bonne compagnie hélas, puisque certains automobilistes grincheux, ayant perdu toutes notions de plaisir dans leurs bolides insipides et frigorifiés, s’acharnent à doubler dans toutes les positions, à couper la route, oubliant que nos belles n’ont que quelques chevaux à fouetter pour s’élancer dans ces ronds-points poussant comme des champignons, ces ronds de sorcières où les conducteurs usent que de trop du champignon, souvenirs de leurs années d’enfance ou ils tournaient sur des manèges de chevaux de bois, illusions de vitesses, souvenirs de courses enfantines, ou simples pulsions d’une scélérate célérité conduisant à l’excès d’excessives vitesses sur des anneaux pas toujours bien négociés ?

Qu’importe de jouer le lièvre, la tortue finit toujours par arriver, le dromadaire aussi ! Amboise, nous voilà ! Itinéraire bis, à quoi bon prendre l’autoroute ? Redécouvrir les charmes de notre pays par ses routes est ce qu’il y a de plus beau. Si en plus, le soleil veut bien m’éclairer sur le trajet et permettre de déshabiller mémé, alors là, quel bonheur de rouler aux vents ! Trajet pour le jour J, se regrouper avec d’autres forumistes, constituer la méharée des Méharis de tout âge, de tout bord, de toutes couleurs pour rejoindre le lieu des célébrations… Qu’il me tarde ces moments sur les routes des rois en pays de châteaux…

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