Il pleut, je vis...

Il pleut, mais la vie et là, et c’est l’essentiel. Belle ou moins belle, il y a toujours mieux, il y a toujours pire c’est vrai et c’est sûr, forcément sûr, mais la vie, notre vie n’est que nous en faisons. Nous ne subissons rien, nous récoltons ce que nous semons et ce que nous avons semé. Personne d’autre que nous-même, n’est responsable et ne peut infléchir le cours de la vie. Rien n’est écrit, rien n’est tracé par avance. La page se remplit au fur et à mesure de la course du crayon, ce joli crayon aux couleurs arc-en-ciel que nous tenons plus ou moins fermement dans notre main. L’écriture en est hésitante, tremblée, parfois au contraire, le trait est assuré, le geste ferme, les pleins et les déliés de toute élégance, et la page se noircit à toute vitesse… L’écriture de la vie, de notre vie, est ainsi, la seule différence par rapport à d’autres textes, c’est que nous ne possédons pas de gomme, que chaque rature laisse des cicatrices plus ou moins indélébiles avec lesquelles nous devons vivre. Certaines pages s’écrivent dans la douleur, d’autres dans la douceur, certaines sous les pleurs, d’autres parmi les fleurs, certaines sous les cris, d’autres dans les rires…

Drôle de livre que le livre de la vie, ce livre ou on ne se livre pas toujours en entier, de peur de se retrouver nu, livré à d’autre, pudeur imbécile qui étouffe bien des sentiments ou du moins, la façon de les exprimer, exercice facile pour les uns, plus compliqués pour d’autres, exercice se compliquant à chaque répétition, enfermement dans une coquille fragile et dévorante, car, sans se livrer, comment être soi-même ? Comment ne pas fausser le cours de la vie, si d’entrée, on choisit de n’écrire qu’un mot sur deux ? Angoisse, pudeur pouvant parfois passer pour de la froideur, mal être ne faisant qu’empirer tant qu’on aura pas ouvert la soupape, lâcher la pression, celle qu’on se met tout seul, à vouloir donner de soi une image trop brillante, à vouloir paraître trop beau, on s’enferme dans un rôle qui s’éloigne un peu plus chaque jour de soi… Et puis un jour, la marche est trop haute, entre celui qu’on paraît et celui qu’on est. Vertige assuré, chute probable, écrasement soudain et il devient difficile de se relever…

Alors ? Et bien, d’abord être soi et se dire qu’on ne peut pas plaire à tout le monde, c’est ainsi. Au grand jeu de la vie, être soi, c’est être gagnant, pour soi et pour les autres, pas de tricherie, pas de perte de temps. Sincérité, franchise, dialogue, ouverture d’esprit, des qualités pas si compliquées que cela à avoir, à prendre comme mode de fonctionnement. Essayez, vous verrez. Laissons le cinéma aux acteurs, ouvrons les yeux et le cœur, regardons, écoutons, communiquons, mais communiquons vrai. La vérité seule permet d’avancer. Notre vie est ce que nous en faisons, alors, si nous ne voulons pas nous en dégoûter, si nous ne voulons pas s’y ennuyer, agissons pour cela, positivons autant que possible chaque situation, vivons nos relations pleinement, vivons en pensant que chaque jour s’éteint et que rien ne permet de croire que demain s’allumera, faisons en sorte de ne pas attendre, de ne pas remettre au lendemain ces choses d’aujourd’hui. Dans le grand sablier, nous ne sommes que grain de sable, ignorant la chute, la mort, le moment ou tout s’arrêtera. Profitons de la vie, de notre vie, dès aujourd’hui, vivons chaque instant comme si c’était le dernier, c’est peut-être facile à dire, ce n’est peut-être pas si difficile à faire.

La vie mérite d’être vécue, pleinement, rien de sert de se lamenter sur sa vie, de souffrir en silence, de se la compliquer. Certains choix coûtent, mais comment savoir s’ils sont les bons ou les mauvais sans les pratiquer ? Laissons la boule de cristal de côté, concentrons-nous sur nous, sur notre vie, reprenons en main le stylo et lançons-nous à fond, à cœur perdu, dans l’écriture. Des regrets ? Non, à part ceux de ne pas avoir écrit plus tôt… Mais ça, c’est une autre histoire….

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