Bonne fête maman

Bonne fête maman ! Aujourd’hui s’en vient avec pour thème la fête des mères, comment pourrait-on l’oublier, les matraquages publicitaires depuis plusieurs jours nous distillent mille parfums et tant d’autres trésors d’électroménager, le mercantile prend le pas sur le thème, que l’on aime ou pas. Il n’est nul besoin de cela pour comprendre le devoir de mémoire que nous devons tous avoir en ce jour, que notre mère soit en vie ou non, parce que, qui nous soyons, nous ne serions pas ici sans notre maman. On peut être né sous ‘x’, on peut s’être fâché pour ‘y’ raison, on peut croire s’être fait tout seul, il n’en n’est rien, nous sommes tous issu d’une mère, qu’on le veuille ou non. Ce jour est un jour tracé au calendrier pour rendre hommage à celle sans qui nous ne serions.  Ce jour n’est pas le seul où nous devrions avoir ce devoir de mémoire mais il a au moins le mérite d’exister. C’est un jour étrange, où les heures dansent dans les années passées, les souvenirs des colliers de pates, les couleurs passées des jolis dessins, les rendez-vous manqués de la vie d’adulte, le temps d’aujourd’hui ou la pierre grise lisse et froide porte à jamais son prénom…

Bonne fête maman, il n’est pas l’heure d’être triste, le plus bel et plus grand hommage qui soit est d’être heureux et souriant aujourd’hui, bien sûr on souhaiterait garder toute sa vie les êtres chers à son cœur près de soi, bien sûr il est des moments dont on ne souhaite jamais voir la fin, mais la vie décide et acte pour nous, sans nous poser la question, sans hésitation, et nous ne subissons pas, on, nous y sommes confrontés et par là nous sommes désormais sur une tout autre voie, celle de grandir et d’avancer, celle de sourire et non de maugréer, parce que le sort est scellé, parce que c’est ainsi. Alors oui, ce jour est un jour différent même s’il porte le même vide, et bien sûr, ces premiers temps sont durs parce que le matraquage publicitaire fait pression sur une cicatrice bien fraiche et pas vraiment solide encore et bien sûr les pensées voyagent, la lourde grille du cimetière résonne du même sinistre bruit et ces quelques fleurs ne sont que quelques éclats de cœur, les plus belles des fleurs que tu préfères j’en suis sûr, c’est celles qui fleurissent aux éclats de rires et de sourires, celles qui grandissent dans la tendresse des moments de vie en famille de cette famille dont tu t’es esquivée, parce qu’il était temps de souffler, parce qu’aux bouts des souffrances n’en déplaisent aux plus grand poètes, il n’y a rien d’autre que la libération de cette vie terrestre.

Bonne fête maman, nous ne sommes pas dans un jour de deuil mais dans un jour de souvenirs comme il en fleurit à peu près trois cent soixante-cinq par an, un jour à part parmi tant de jours à part, après tout, il n’y a pas une mode à suivre nous naissons tous libres, ce n’est que plus tard que le peuple préfère suivre l’exemple des moutons plutôt que de garder son emblème de coq. Le temps passe et la mémoire opère ses tris parmi l’armoire aux souvenirs, c’est étrange aussi de découvrir parmi les survivants de notre monde les phrases dites, les rappels et les visions personnelles enfin partagées. C’est assez amusant aussi de se retrouver aux fourneaux et de comprendre par les gestes la magie des gestes vus autrefois, de comprendre aussi le pourquoi de certaines choses, l’imbécilité aussi de ne pas avoir pris le temps d’apprendre parce qu’en ce temps-là le temps était un concept intemporel qui sonne tellement différent aujourd’hui.



Bonne fête maman, parce qu’il n’est pas d’autres mots à dire, tellement de pensées que tu inspires et tellement de mots inaudibles que tu entends au plus profond de ton cœur, et comme il a cessé de battre, c’est l’âme de ton cœur qui à présent sais les écouter et les entendre, où que tu sois, nous savons que tu es toujours près de nous…


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