Le retour de la rentrée

Le retour de la rentrée, ou la rentrée est de retour ? Eternel mouvement de nos vies, cycles qui marquent et rythment nos saisons d’enfance, nos saisons scolaires et nos saisons professionnelles, un départ pour un retour, logique implacable, trajet d’un point A vers un point B, équation arithmétique et géométrique à la fois, parcours en plusieurs dimensions aussi et surtout, je ne connais pas de départ ou de retour sans émotion. D’ailleurs, que serait la vie sans émotion ? En fait, la vie n’est qu’un transfert perpétuel de vies vécues dans des lieux, des espaces différents, de ces mondes où l’horloge ne tourne pas à la même cadence, il est toujours remarquable de mesurer combien les moments agréables tournent plus vite que les moments autres, une diablerie du temps sans doute, puisque ce genre de chose ne peut être considérée que comme mauvaise et donc acte de diablerie. Hélas, les graines de temps qui s’élancent et volent au vent emportent avec elles les jours d’un calendrier qui vacille, maigrissant à vue d’œil, de jour en jour pourrait-on dire, au point de ne compter que quelques mois d’ici la fin, sa fin. Un fin programmée donc ? Oui, une forme de suicide, n’en déplaise à la faculté, certains remèdes sont pire dévastateurs que les maux. Certains mots aussi sont pire que les maux, mais cela est une autre prose qu’il conviendra peut-être de tracer en d’autres temps, en d’autres lieux, d’autres écritures.

Pour le moment, l’heure est à la rentrée, le nouveau départ après une mauvaise fin, mais au fond, y a-t-il de bonnes fins ? Quitter, partir mais pas s’enfuir, non, trop de bonheurs d’être en ces lieux, d’être hors du temps, non pas le vertige de l’immortalité, non, celui d’une vie plus en phase avec sa chronicité. Un éloignement aussi, salutaire, bienfaisant, d’une réalité quotidienne, d’une vie qui n’est au fond pas une vie puisque la joie est d’être ailleurs. Déséquilibre d’un monde, écart d’un autre, déphasage ou simple vérité, la plume se dresse, court, se cambre, s’adoucit en pleins et en déliés pour dire par écrit combien de choses encore ? Ces pauses hors du temps sont aussi des pauses de lectures à plein temps, de vagabondage d’esprits libérés, de songes, appelez-les rêveries ou bien encore méditation, les neurones aussi ont droit à leur gymnastique de remise en forme. Ah ! Le sport, combien il me manque et combien il est dur de ne pas exercer. Non pour les records, les médailles et ou les coupes, non, pour cette alchimie qui réveille nos sens et les aiguise, ces hormones qui irradient notre corps jusqu’au bout des ses zygomatiques, cet air insufflé à haute dose d’oxygène, ivresse du bien-être détente par l’exercice, le tout amplifié par ces décors aimés, ces jeux de cache-cache entre lumière et ombre, soleil brulant et fraicheur forestière. Courir pour être bien et non courir pour courir, ce que me rappelle que de trop hélas cette piste fade autour du lac et du frêle cours d’eau qui m’accueille ici. Tout a une fin. Mais j’ai quand même faim d’autres fins que celle-ci. Ainsi va notre grande horloge biologique, notre grande horloge de vie active, vivement la rente ou la fin, programmée ou non, avancée ou non, hésitation perpétuelle entre deux rives, le Styx ne se traverse qu’en un sens, nous ne sommes pas meneur de la barque.

La rentrée donc, l’époque des résolutions, celle d’abord de ne pas en prendre, ou si peu, celle de clore aussi bon nombre de liens somme toute très virtuels et plutôt phagocytant, à commencer par ce modeste recueil de quelques idioties, un bon début n’est pas ? Comme quoi, toute fin n’est qu’un début, ou bien le début marque la fin….

Portez-vous bien et bonnes routes !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Clore ce modeste recueil? Dis moi que j'ai mal lu stp ou, qu'encore une fois, j'ai rien compris!
Tes textes font réfléchir, sourire, rire et certains rêver.
Nous sommes beaucoup j'en suis certaine à apprécier ton style.
Alors, je suis sure que j'ai compris de travers, ça ne peut-être que ça.

Natacha.

Didier a dit…

Merci de ces gentils mots, mais pourtant tu as bien lu, je clos bientôt ce recueil d'idioties, la vie est ailleurs, dans la vraie vie, pas dans la morne vie d'un pale écran, quant à mes écrits, mon style, c'est sympa, mais non, ils n'ont rien de spécial, surtout pas d'être admirés.
D.

Anonyme a dit…

Rien à voir avec de l'admiration cher didier. Il était juste agréable de te lire voilà tout et, bientôt, ce ne sera plus. Mais bon, c'est ainsi et la vie n'est effectivement pas derrière un écran, qu'il soit de télévision ou d'ordinateur.
La seule personne que j'admire n'est plus de ce monde et depuis longtemps. Elle s'apellait Louise, une femme extraordinaire avec qui j'étais très liée, bien plus qu'avec ma propre mère. C'était ma "mémé"...
Merci encore pour ces agréables moments de lecture, tout simplement.

Natacha.

Didier a dit…

merci encore.
je rentre des obsèques d'un homme qui a su m'apprendre ce qu'était un terroir, apprendre à lire les richesses dans la plus pauvre des terres, apprendre encore et encore.... Mais ces leçons-là, ces incitations à nous faire réfléchir n'existent que dans le réel et le vécu, pas dans la prose imbécile d'un blog anodin.... L'homme est las, en attendant de n'être plus là.