vertiges

Quel tourbillon traversons-nous, le temps semble défiler à vitesse grand V, les étapes du passé semblent si lointaines et pourtant, le regard se pose sur ce qui n’est qu’hier tout en laissant trace dans le quotidien, à nous de choisir d’en faire ou non notre futur. Hier, aujourd’hui, demain, toujours la ronde des temps, la ronde du temps, la ronde qui gronde et sonne ce qui fut, ce qui est et nous laisse choisir ce qui sera, car la maitrise est là, savoir influer la trajectoire, savoir s’appuyer sur le passé sans y plonger et s’y noyer, savoir que l’on sait…aussi. Que de choses vécues au cours d’une vie, que d’épisodes, grands et petits, drôles et moins drôles, durs ou moins durs, chacun résonne comme un cristal, une facette d’un diamant, la pierre d’un mur qui s’est construit, à la fois édificateur et isolateur, à la fois solide et fragile, à la fois protecteur et étouffeur, mais ce mur-là n’est que notre mur à nous, à nous de savoir y poser la pierre ou l’ôter, la faiblesse de l’Homme est de croire qu’il suffit d’ajouter pour se construire tout en omettant d’ôter pour mieux se construire. Le mieux est l’ennemi du bien, s’alléger, se désencombrer, c’est un retour vers un essentiel salvateur, générateur de bien-être, de mieux être, tout comme en vol libre, détacher et larguer les lests pour mieux naviguer parmi les cieux. Quelle est la cause de ce besoin d’accumuler, de s’encombrer, de s’entourer ? La multitude n’est pas garante de qualité, ni même expression de qualité ; elle rassure peut-être, surtout dans ces jours où tout va bien et parce qu’au final, on ne mesure rien, on n’a besoin de rien et donc les yeux sont mi-clos, mais le jour plus sombre, le jour différent, celui où le besoin se fait sentir, combien est douloureux l’absence du nombre et le nombre des absences, bien plus que l’unique absence, bien plus que l’absence unique. De chaque combat, on se relève, on panse ses plaies, on pense et on repense aux coups données, aux coups qu’on aurait pu donner, aux coups reçus, aux coups qu’on aurait pu recevoir, cogitation pleine de tout ces sens vides, de toutes ces évidences qui ne le sont qu’aujourd’hui, qui ne sont plus aujourd’hui, parce que tout est mouvance parce que tout est sable mouvant et que nos pas vacillent à chaque pas posé, parce que la réflexion est toujours la compagne des heures solitaires, parce qu’avancer ne sa fait que par palier. « cogito ergo sum » disait Descartes, « je pense, donc je suis ». Philosophe des Lumières, peut-être est-ce pour cela qu’en des heures sombres on pense ainsi… Mais penser ne sert à rien si on n’en construit pas ses lendemains. Lorsque la brouette est trop lourde à pousser, on la décharge pour pouvoir avancer. Alléger, s’alléger toujours la même règle. Hier fut vide de liens malgré la multitude des liens tissés et parfois fortement irrigués dans d’autre sens, aujourd’hui se vide de ces liens morts ou pire, à sens unique, même si le cœur se serre de voir partir cet autre pour qui on avait de l’attachement, même si le cœur saigne de trop se serrer à chaque coup de « tipex », gomme moderne, ou autre « corbeille informatique ». ainsi va la vie, ainsi se détache l’homme des lambeaux d’un passé, des lambeaux des passés dépassés par le monde qui tourne sans cesse et nous précipite vers demain.

Est-ce d’avoir été trop serré que l’air soudain semble plus léger, le vide plus rassurant, les quelques liens maintenus, d’autres nouveaux depuis, plus présents, hautement encourageant. Léger, allégé plus que débarrassé, les routes se séparent, les chemins se croisent, ainsi va la foule des pèlerins en quête de vie. Tout comme les chemins de Saint Jacques de Compostelle, un même but, des croisement et des errances qui se recoupent, mais surtout, des départs multiples car chacun part de son origine pour atteindre le même but, la dimension spirituelle est personnelle, elle grandit à chaque pas. Il n’est nul besoin d’église, de croix, de temple, de synagogue, de mosquée ou autre édifice, quel que soit le dieu invoqué, il n’est jamais que l’écho de notre propre foi en nous, derrière chaque pierre, derrière chaque arbre, derrière chaque nuage, partout est un appel vers soi, une invitation et un encouragement à s’élever. Même un concept monothéiste est une ode à la foi multiple, à la foi de la multitude. On a tous nos propres dragons à terrasser, on a tous nos combats à mener, on a tous le choix de poser ou d’ôter une pierre à notre édifice, le but n’est pas d’en faire le plus haut, ni le plus beau, juste d’en faire le sien. Beaucoup d’errances, beaucoup de souffrances parfois, mais une seule et même volonté, celle d’être, tout simplement. « Tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais déjà trouvé » écrivit Blaise Pascal dans la lignée de Saint Augustin ; Un prélude, on ne cherche la paix qu’une fois trouvée, à la fin des combats, fussent-ils inutiles, bien que je ne pense pas qu’un combat soit inutile, jamais. Un prélude en conclusion ? Diantre, voilà qu’il va falloir réviser les classiques, bien qu’en matière de classiques, Descartes et Pascal réunit avec la bénédiction de Saint Augustin, j’ai connu pire !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"A la longue, on se reconstruit sur des choses certaines" et les erreurs du passé servent à mieux orienter sa vie...

L'auvergnate.