océan, nature

Aparté. Conscience et plénitude, liens directs avec la nature, coin de terre et de sables, dans une frontière invisible entre ce qui n'est plus terre et ce qui n'est pas que sables, entre solides et liquides, l'océan a des limites bien peu mesurables, devrait-on exclure les embruns de leur géniteur? Sables, au pluriel, sans faute, parce qu'ici chaque coin, chaque plage, chaque morceau d'abandon au dieu liquide y puise sa couleur, sa granularité, sa texture, sa propre génétique. Qu'une plage soit galet et l'autre sable, que celle-ci soit doré et celle-là plutôt ocre, ce sont autant de facette d'un même monde, d'un même pays. Les eaux puissantes, vertes, fraiches, transparentes invitent aux jeux, baignades ludiques sous haute surveillance, rien n'est anodin, rien n'est jamais sous contrôle, la nature est belle mais rebelle, toujours maitresse du jeu, des jeux. On ne peut pas se baigner dans l'océan comme dans une piscine, il faut comprendre et bien mesurer les différents paramètres des eaux en mouvement continue, détecter leurs changements, sentir les forces différentes du haut et du bas des vagues, mesurer la différence entre une vague et un rouleau, et plus que tout, leçon naturelle si je puis dire, rester humble, ne jamais se croire supérieur à dame nature. L'eau est belle, claire, transparente, vivifiante, par sa température, sa force, ses courants, elle attire, ensorcelle et joue avec les baigneurs les plus aventureux, elle les prend, les étreint, les plonge dans l'abime, les roule sur le sable grossier avant de les rejeter plus loin sur la grève. Connaître cela, c'est savoir aussi qu'en un combat perdu, il ne sert à rien de lutter, si ce n'est à perdre ses dernières forces; Mieux faut prendre le profil d'un galet, lisse, dur, et laisser la force manipulatrice s'user sans répondant et finir de rejeter par dédain ce jouet devenu inutile. Certes, ce sera loin du point de départ, mais hors de l'eau sur un coin de plage, de quoi reprendre ses esprits, rire de sa défaite, s'émerveiller ce cette nature joueuse mais pas tueuse en revenant cueillir sa serviette.


Non, la nature ne tue pas ceux qu'elle a engendré, elle accepte de se prêter aux jeux, et, comme une mère bienveillante, lorsque les jeux vont trop loin dans l’inconscience et la prise de risques, elle gronde, donne un coup de patte, comme la lionne éduquant ses petits. On peut jouer de ces coups de patte, on peut chercher encore plus loin la limite, mais la réponse se fera entendre sans attendre, plus forte, plus précise, plus violente, montrant bel et bien que la limite est atteinte. On apprend, on retient ou on se blesse, certaines blessures restent amères, d'autres cicatrisent trop vite pour s'en rappeler les causes, d'autres esprits ne chercheront jamais qu'à vivre en dehors des limites au péril de leur vie.


Oui la nature est bienveillante, elle nous apprend par ses jeux comment trouver nos limites, comment se dépasser, comment grandir, par les leçons, par l’expérience, par ce dont on est capable de retenir. Le bonheur d'être ici entre forêt et océan, entre ombres et lumières, entre forces réelles et forces mystiques, énergies reçues en quasi permanence, est sans égal, un lieu de ressource nécessaire, un poste d'observation à 720 degrés, tous les sens en éveil, échanges permanents, donner pour mieux recevoir. Regarder l'océan, laisser les pensées voguer, plonger dans les vagues, surfer sur les frises d'écumes où bien voir les pensées les plus sombres, les plus lourdes, se faire rouler puis se faire emporter au loin. Nettoyage de l'esprit, ordonnancement des rêveries, des flâneries, défragmentation de notre disque dur, même sans être de la même technologie, les principes restent aussi binaires. Je pense donc je suis disait Descartes, soit, mais comprendre pourquoi on pense ceci plutôt que cela, trouver le lien entre les idées qui fusent et viennent est plus important pour trouver la clé de notre jardin clos. Les jardins clos sont toujours fermés de l'intérieur, personne ne peut faire les choses à notre place, n'en déplaisent aux endoctrineurs. Le chemin nous est propre, le parcours personnel, l'ouverture voulue ou non, jamais forcée sous peine de dépérir.


Chacun trouve sa voie dans la multitude de réseaux tracés, posés, offerts par dame nature, chacun choisit de s'y poser, de se reposer, de s'y frotter ou bien encore de les parcourir, c'est aussi cela qui est puissant et extraordinaire, il n'y a pas de modèle unique, de méthode unique, il suffit juste de trouver son lieu, sa méthode de communion, de se mettre en relation avec les émetteurs d'énergies pour dialoguer. Est-il besoin de parler de méditation, tant ce terme impose d'emblée à l'esprit une image religieuse orientale? La peur de se trouver enfermé dans un mode de pensées dictées et orientées empêche de prendre le meilleur de chaque chose. Briser la peur. Connaître ses limites, ses envies, son besoin, c'est accepter de flirter avec les limites sans oublier que l'on reste maitre du jeu, maitre de soi, maitre de ses désirs. On peut aimer s’intéresser à une religion sans aimer la façon dont elle est vécue, déployée, imposée, de la même façon qu'on peut aimer lire une histoire et ne pas aimer la façon dont elle est jouée au théâtre ou bien sur grand écran. Savoir se situer, connaître ses limites, savoir qui on est, c'est se donner aussi et surtout sa place dans notre monde, bien au-delà du monde, bien au-delà des vies, être soi et avoir foi en soi, c'est avancer sur son propre chemin, avoir trouvé sa voie et mesurer chaque jour les bienfaits de nos pas. Hier comme aujourd'hui, les liens sont essentiels, entre nous, entres nos sources d'énergies, terrestres, célestes et bien au-delà. Nous ne pouvons prendre et échanger nos énergies qu'avec ces sources naturelles, cessons d'aller à ce qui paraît le chemin le plus court, puiser l'énergie de l'autre, des autres, c'est les épuiser et pire, se charger de mauvaises énergies. C'est renoncer à l'apaisement que nous offre la nature pour choisir le conflit liés à ces mauvaises circulations inter-humaines, surtout lorsqu'il est nécessaire de puiser par domination, et donc par vol plutôt que de bénéficier d'un don naturel, fut-il par l'aide d'un guide, quel qu'en soit le nom.


Bonne énergie à vous.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Immense océan
Guérison du corps et de l'esprit
Repos et déconnection totale
Jouer avec le vent, violent parfois
Avec les vagues, saisissantes souvent
Physiquement reprendre pied et moralement, enfin débarrasser de tout ce superficiel anesthésiant.

Natacha.