De retour....

La plus belle des nouvelles qu’il soit, la fin d’un combat, un combat qui aura vécu presque tout 2009, du 17 février jour de la connaissance des hostilités, au 10 décembre, jour de victoire éclatante. La maladie qui aura guidé bien des vies dans le vrai chemin de lumière durant cette année, en montrant par le pire des exemples, la fragilité de la vie, la faiblesse de son cours, prêt à rompre à tout moment, l’abnégation d’un personnel soignant aux sourires non feints, à la gentillesse non pas légendaire mais bel et bien réelle, aux leçons apprises à chaque visite, à chaque tourment, à chaque mauvais résultat, à chaque angoisse, tout a concouru à rendre la victoire superbe, à clore de façon des plus triomphales un vilain chapitre d’une vie, entourés de tant d’autres vies. Oui, c’est fini, la maladie est vaincue, la greffe fonctionnelle et hautement installée, comme un étendard fièrement dressé sur le sommet de tant de souffrances. Un ami, un frère, un des doigts de la main, toujours présent, dans les joies d’antan, dans les heures grises, perdues et éperdues de l’an passé, un complice, un prince du pince sans rire dont nous sommes quelques représentants, qui offre par cette annonce une des plus belles joies qu’il soit donné de vivre cette année-ci. Une éternité que ce 2009, une victoire, qui vient allumer le flambeau de 2010, montrer la voie à la vérité, à la vie vraie, aux combats gagnés, aux bonheurs affichés, il est temps de les vivre, non mais !

Et voilà comment la journée grise et maussade se pare soudain d’un soleil éclatant, d’un jaune orangé qui vient effacer les ombres d’une vie, qui montre la voie à l’énergie, qui insuffle la pêche, donne l’envie de renverser les montagnes, d’aller cueillir en des terres lointaines des bonheurs inassouvis. Alors, vivons, aimons, aimons vivre, ne négligeons pas les rires et les sourires, respirons l’air neuf, soufflons l’air vicié des temps passés, la joie de la victoire explose dans des bulles fines le long des parois cristallines, le feu brûle en nous, à quoi bon vouloir le laisser s’éteindre ? Qu’il dévore les vieux cahiers de fiel, de terne, de cernes, de gris, de spleen, aigris et amers, place à la vie. Rire, chanter si on en a envie, et même sans en avoir envie, respirer fort à s’en brûler les poumons, et croire enfin en demain. La croyance guide les pas, l’envie dévore la vie. Bonne humeur, pleurs de joies, vive la vie !

Le ciel est bleu, il rayonne un soleil d’automne qui ne se lasse pas d’éclairer nos toits, bon, le mien étant couvert de dalles sombres et solaires, mieux vaut qu’il en soit ainsi, il n’y a pas de petits profits. Alors, si la vie est là, pourquoi s’inquiéter de demain ? Demain brillera plus fort qu’aujourd’hui, car demain se construit aujourd’hui. La lumière est belle, et le sera encore plus demain. Que vivent nos envies, que vivent nos amis, que la fête ne soit pas liée au calendrier, qu’elle soit entière, sans ambages, sans calcul, sans hésitation, fêtons la vie, et l’art d’être en vie. Pas facile dites-vous ? Et vous croyez qu’il est plus facile de faire la gueule ? de se compliquer la vie, de se laisser croire qu’il n’y a pas d’autre issue ? Allons, un peu de bon sens ! Qu’est ce que nos richesses si ce n’est celles du cœur ? A quoi sert de traverser les océans si nous ne savons pas apprécier déjà le moment présent ici même ? Nous sommes les acteurs de nos vies, nous seuls décidons du parcours, du chemin, des kilomètres, du trajet, de la vitesse à laquelle nous évoluons. Les autres ne sont pas synchrones avec nous ? et alors ? Qui détient la vérité ? Eux ? Nous ? Personne. Chacun détient sa vérité. Elle plait ou non, elle est partagée ou non, elle existe et mérite d’être respectée, comprise un tant soit peu, pas juger, pas critiquer. Nous sommes tous des électrons libres de la planète, un jour ici, l’autre ailleurs, fusion, fission, explosion, la matière reste vivante, et l’homme à du cœur. Dans certains jeux, il vaut mieux avoir du pique ou se tenir à carreau pour rafler le trèfle, à chacun ses couleurs, ses choix, ses stratégies, la mienne est désormais d’être. Être ou ne pas être, là est la question, soit, mais être soi, est la seule chose qui compte, le contraire est hors de question. Nous avons nos atouts dans nos mains, sachons en disposer et les poser sciemment….

Je sors d’un tunnel, d’une nuit d’ennuis, un coma pas très artificiel, une vie sans artifices qui a gommé bien des couleurs au fil des heures, dont j’ai vécu la noirceur de l’intérieur. Je vois en jaune, en orange, en rouge tendre et non agressif, je frotte mes yeux à la vie que j’avais laissé pour morte il y a quelques temps, en plongeant dans des abimes peuplées de sirènes, mais, comme chacun sait, les sirènes ne sont pas femme, plutôt poisson, plutôt poison qui plongent nos sens dans des non sens, gomment nos vies pour les avaler, nous font oublier que seule la vie à un sens, la vie, la vraie, la notre, celle qui possède les amitiés, les loisirs, les passions, les lieus, les soifs et les faims. Au sortir du naufrage, ce n’est que plongée inversé, éjecté des fosses abyssales, laissons les sirènes au sein de l’onde, fuyons vers l’air, envolons-nous vers le bleu pur de l’azur. L’air brûle les poumons, comme la première de nos gorgées d’oxygène, celle qui nous a tous fait pousser notre premier cri de nouveau-né, l’appel de la vie, loin du liquide amniotique, notre élément reste l’air, respirons-le à plein poumons. Nouveau-né je suis, l’air me brûle comme je brûle d’envies, je crie non pas ma rage, mais ma faim de vivre, vivre enfin ma vie. Prenez garde, me voici de retour ! Il y a si longtemps que j’erre aux fonds des profondeurs de l’humanité, il fait si bon de retrouver le monde, mon monde, le vrai !

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