D'ailleurs

Retour au stylo bille, et puis zut, j’avoue, c’est plutôt le clavier pour ce coup-ci…. Allez, ne soyez pas déçu, à bas les clichés du papier, du stylo, même si j’aime encore en user, surtout en vadrouille, au bord de mon vieil ami l’océan ou près d’un cimetière à souvenirs, l’essentiel c’est de transcrire les idées, de jouer des mots et des sons de jongler, d’être soi, point. Point, mais pas point final, il ne faut pas exagérer ! Mes écrits vous ennuient ? Une petite touche en haut, une croix blanche sur fond rouge et hop, je disparais. Non, ce n’est pas la Suisse, juste un symbole sur l’écran pour dire croix, et voilà, tout s’éteint. D’ailleurs, j’aime beaucoup la suisse, les suisses aussi d’ailleurs, grands et petits, surtout les petits suisses d’ailleurs. Et comme on peut lire, la Suisse est un ailleurs bien agréable pour qui à les moyens d’y disparaitre et les moyens à y faire disparaitre….. Bon, soyons fair-play, je ne vais pas abuser ni m’aider de la main gauche moi qui suis gaucher tout de même, un peu de respect, j’aime bien ce joli pays de montagnes, mais il manque l’océan, mon océan, d’ailleurs, j’aime bien les suisses, les savoyards, plutôt les savoyardes d’ailleurs, les pyrénéens, plutôt les pyrénéennes d’ailleurs (sauf ceux au chocolat noir !), les basques, les baskets, les landes et les landaises, les bretonnes plus que les bretons, les normandes en panne d’armoire, mais là je m’égare dans le grand nord, celui qui démarre à Montauban…. Curiosité géographique bien mal enseigné dans les manuels scolaires, le nord de la France démarre donc à Montauban, tout le monde sur Toulouse sait cela. Sur Toulouse oui, mais au-delà ? Là, je ne sais pas…. Ou si peu…. J’ai des amis Montalbanais, et même Montalbanaise, fusse de profession, ce qui parfois m’incite à explorer ce fameux cercle quasi polaire, où d’ailleurs, pas même un ours blanc ne se risque, c’est vous dire si la fin est proche…. Il parait qu’il y a une vie au-dessus de ce cercle-là, soit. A lire cela, vous avez bien compris que sudiste je suis, sudiste je reste. Loin de nos amis (et il faut le dire vite) américains, le sud d’ici n’est pas pour l’esclavage, celui des autres, comme le sien. Les traditions existent, le repos aussi. La sieste est une noble invention dont il faut savoir faire perdurer le secret. Tout s’entretient. Je suis d’ici et non d’ailleurs. D’ailleurs, à quoi bon être d’ailleurs ? La terre des mes aïeux est une terre ocre, qui vole au vent léger du Lauragais, ce même vent qui sait détacher les voiles des moulins, ou soulever les jupes des filles. Comme je n’ai pas l’âme d’un don Quichotte, je préfère la seconde version. Oh ! Je n’ai pas non plus l’âme d’un Casanova, mais avouez que dans ce cas, ce n’est pas l’âme qui compte en premier..... Ce Lauragais, aux douces cambrures, aux jolies courbes qui façonnent l’horizon, retient le regard, durcit les caractères et sait insuffler la facilité de respirer, la faconde et l’envie de parler d’un verbe haut et chantant. Ce Lauragais qui borde ma ville, celle où je suis née, la plus belle du monde, mais cela, rien ne sert de le dire, sous peine d’invasion de touristes, bien mieux logés sur Paris la froide capitale.

Chauvin ? Que nenni. D’ici je suis, ici je vis, et si cela vous en déplais, changer donc de lecture, allez reposer vos yeux sur d’autres écrans moins cathodiques, oubliez d’ici les cathares éplorés qui criaient leur absurdes fois sous les regards moqueurs des inquisiteurs à la foi tout aussi peu recommandable. Alors, quelle foi avoir ? Celle de la vie, celle en soi. Avoir foi en soi, se connaitre et se faire confiance est le meilleur des raccourcis pour atteindre la vraie vie, le bonheur absolu, d’être soi et enfin soi. On nait tous avec un handicap, celui de ne pas se faire confiance, celui de refuser d’ouvrir les yeux et le cœur à l’humain que nous sommes, l’humain qui nous serons, si tant est que nous le voulons bien. Prenons conscience ce cela et cessons de vouloir poser nos pas dans ceux de quelqu’un d’autres, et n’en déplaise aux grincheux qui ne croient qu’en une espèce d’idée de dieu absolu et d’amour, celui-là même qui laisse crever des animaux d’humain sous peine de discours différents, sous peine de coutumes différentes, il n’y a pas d’intermédiaire qui pus est virtuel, pour semer l’amour, récolter des sourires ou tant d’autres belles choses. Si en plus de croire en ces virtualités là, vous avez perdu l’habitude de communiquer, de parler ou d’écrire, sous prétexte d’amour, de foi en d’autres personnes, en un couple soi disant divin, ne changez rien, gardez vos plaisir, soyez vous, enfermez-vous dans l’absolue prison d’une relation toujours plus brillante de l’intérieur, mais gare à la rupture des barreaux, à l’explosion de la geôle car ce jour-là s’il vient, vos amis d’hier seront envolés à jamais…. Quelques mots, un coup de fil, des pensées, une carte, une attention, c’est si facile, si désuet, si apprécié…. Volez, volez loin d’ici, la terre d’ici s’échappe elle-même au vent qui souffle. Comme cette terre, ce qui vole, n’est pas la matière, juste la poussière légère, celle trop insuffisante pour nourrir le grain, juste bon à colorer les paysages, les objets inutiles du décor, juste bonne à piquer les yeux, à montrer par là même que tout ce qui vole n’est que flatterie, que tout ce qui brille n’est pas or. Et l’or, quel est il dans tout ça ? A-t-on besoin d’or pour vivre ?

La vraie richesse, n’est-elle pas celle du cœur ?

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