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Trois cents textes publiés ici, trois cent textes écrits au hasard et au gré des humeurs, et même, quelques textes de plus, écrits ici et là, publiés ou non, ici ou ailleurs…. Texte…. Bien grand mot, quoi qu’il ne fasse que cinq lettres, pour désigner ces bévues commises par un auteur sans prétention, des bouts de phrases qui s’entrechoquent, des bouts de moi qui partent se coucher sur la toile du net, des morceaux de vies, d’envies, des ersatz de poésies, des semblants de rimes, des sourires et des larmes, des réflexions, des essais d’essai, des pages qui s’empilent jusqu’à former le bloc de trois cents. Trois sangs…. Etrange algèbre de la vie, formée de trois sangs. Le sang du père, celui de la mère, celui de l’enfant. Ballets chromosomiques, mélanges et compléments, la nature n’aime pas le vide, la formation de l’enfant résulte d’une alchimie parentale. Trois cents bouts de trois sangs, voilà ce que vous avez sous le clic de la souris…. Au cours des écrits, c’est la ronde des personnages de ma vie, ces êtres proches, des différents cercles qui composent nos vies, du cocon de la famille à d’autres amitiés, des êtres qui sont encore présents, d’autres qui ont quitté la scène du réel, mais peuplent celle du souvenir. Je n’oublie pas les objets qui dans leur grande bonté viennent peupler, parfois dévier, le cours de nos vies et il y a même des jouets de grands qui ont leur heure de gloire ici. Martien en exil sur la terre des hommes, un fou en liberté, nous le sommes tous un peu, d’ailleurs bientôt il sera plus simple d’enfermer les gens dit normaux, enfin, s’il en reste ! Qu’est-ce que la folie ? Qu’est-ce que la normalité ? Peu importe la définition qu’on y colle, nous évoluons tous entre ces deux sphères, de manière naturelle ou plus artificielle, tout dépend de chacun, tout dépend de la sensibilité à telle ou telle sphère….

Trois cents textes publiés ici, dans ce blog, ce recueil personnel quasi confidentiel, recueil de confidences, morceaux choisis ayant eu pour point de départ une sombre histoire, ou plutôt, une période sombre de l’histoire, puis au fil des mots, au fil des textes, les mots ont gommé les maux pour aller toujours droit vers la lumière et le ciel bleu, comme la remonté d’un puis sombre et froid vers la chaleur et le ciel bleu. Comme la naissance, ce moment où les yeux s’ouvrent enfin sur le monde, cet instant où d’un seul coup les poumons brûlent d’envie de vivre, d’aspirer cet air frais qui va les calmer, cette soif de vie. Faut-il être au fond du trou pour mieux apprécier la lumière ? Je ne sais pas, mais je reste persuadé que chacun à une quête à mener, des portes à ouvrir, des portes à refermer, des expériences à vivre, des combats à livrer pour se délivrer des carcans qui nous empêchent trop souvent d’être nous. L’éducation ou plutôt dirais-je les éducations, nous construisent dans des moules trop rigides pour que puisse s’en échapper notre personnalité. Il faut que la soupape s’ouvre, que l’armure vole en éclat pour qu’enfin nous soyons nous. Etre soi, c’est un leitmotiv pour avancer, car on ne peut pas être ouvert au monde si l’on n’est pas en accord avec soi-même. Devenir son meilleur ami, être en paix avec soi, n’est pas être imbu, mais c’est l’atteinte d’une plénitude. Se réveiller un matin dans un corps nouveau, non pas ce corps physique dont l’apparence compte beaucoup trop pour certains, non, ce corps céleste, celui qui abrite la flamme qui éclaire nos vies. Cette flamme qui tantôt faiblit, vacille, cette flamme dont on a parfois hélas envie d’en souffler la vie, cette flamme qui grandit à l’oxygène des bonheurs rencontrés, cette flamme qui s’enflamme de cette sérénité retrouvée. Connaître sa présence, ouvrir son corps à l’énergie solaire pour l’alimenter, savoir détecter toutes ces petites choses qui vont aller amplifier la chaleur de ce feu qui brûle en nous, et puis, dans un plaisir égoïste, s’en servir pour irradier les autres, les réchauffer de notre feu intérieur, pour qu’à leur tour leurs flammes se renforcent et prennent le relais pour irradier leurs vies. Quelle que soit notre humeur, quelle que soit notre grisaille ambiante, il fait toujours beau dehors, et par-dessus les nuages, le ciel est toujours bleu, il suffit de le savoir, il suffit de se donner la peine de le voir, de focaliser sur ce bleu-là plutôt que sur le premier plan qui nous paraît si terne et nous enfonce dans ce magma gluant qui dévore notre énergie.

Trois cents textes publiés ici, au-delà du nombre, certes rond, c’est autant de plaisirs traduits dans les mots, plaisirs des mots alignés dans les phrases, plaisirs d’écrire avant tout, pansement littéraire sur les maux d’une vie. Trois cents écrits, parce que je me suis pris au jeu de l’écriture, à l’envie de décrire et qu’au fil du temps les textes sont arrivés, comme stockés dans la bille du stylo ou cachés sous les touches du clavier. Trois cents et plus, parce que le blog ne peut pas tout contenir, parce qu’il y a des choses ailleurs, qui n’ont pas lieu d’être ici, mais au final, le cap symbolique est là. Trois cents étapes d’une mutation, trois cents mouvements pour sortir de la chrysalide et naître enfin soi, être enfin soi, n’être enfin que soi et non le pantin désarticulé par les vies. Il y a toujours plusieurs vies dans une vie. Et si les neuf vies du chat, nous les vivions dans notre vie par des successions de ce que nous croyons n'être que des étapes ? Et si la réincarnation dans une autre vie, n’attendait pas la mort pour s’opérer, simplement la réalisation de notre réalité, nous faisant opérer nos propres changements ? Hier est hier et demain sera demain. Le passé est passé, le futur bien futur, seul le présent est un présent présent. Vivons le pleinement, sachons vivre au présent, renaître des cendres du passé et en avançant, le futur s’écrira de nos actions.


Trois cents textes publiés ici. Nombre rond, mais pas absolu. Un palier et non pas un but ni un terminus. Un nombre comme un autre finalement. Alors, pourquoi donc en parler, pourquoi donc le fêter ? Disons que c’est-là l’occasion d’une récréative pause, de laisser filer hors des touches quelques phrases, quelques pensées, disons que c’est-là l’occasion d’écrire, l’occasion de prendre un peu plus de plaisir….

1 commentaire:

Anne a dit…

Et c'est l'occasion de nous "régaler" come tu sais si bien le faire !!
Alors surtout ne t'arrête pas en si bon chemin !
Merci de nous avoir fait partager ces 300 textes et j'espère bien qu'il en sera de même pour, au moins les 300 prochains à venir !!
Bizz