A chacun sa façon

2009 en place, prêt, partez ! Voilà l’année qui démarre sur les chapeaux de roues en ce lundi matin. Des chapeaux sur des roues ? Etrange…. En attendant, nous voilà à nouveau sur le pont, et une fois passés les traditionnels échanges de bons vœux, plus ou moins hypocrites d’ailleurs, euh, pardon, disons plutôt politiquement corrects n’est-ce-pas, donc après ces merveilleux sourires non feints nous voilà à découvrir les messages entassés dans nos messageries au repos depuis trop longtemps. Bien sûr il y a là la kyrielle des messages vous souhaitant une bonne année, si nombreux que nous nous demandons ce que nous vivrions si nous n’en recevions pas tant en guise de protection…. Un temps pour les voeux, un temps pour le boulot, il est temps de recaler les choses, redéfinir les rôles de chacun pour que tous attaquent l’année sans perte de temps, et surtout en ramant dans la bonne cadence et dans le bon sens…. Que voulez-vous, nous sommes dans la galère ou nous ne sommes pas !

2009, an tout neuf, dont les premiers jours embaument tellement de bons parfums, dont les couleurs rayonnent dans un défilé à faire pâlir le plus beau des arcs en cieux que cela rajoute au bonheur de changer d’année. Exit le 8 et ses joies bien surprenantes, place au 9 et ses surprises joyeuses. Début d’année aussi, prétexte à retrouvailles et amicales réunions, pour se souhaiter de vive voix et de vives joues la bonne année, pourquoi se priver de cette joie simple au lieu d’user des moyens incommunicants de communication de notre bon vieux 21e siècle ? Bon vieux ? Ben oui, tout de même, ça commence à dater ce siècle-ci ! Profitons de cette période pour prendre le temps de voir nos amis, c’est là un réel bonheur, et puis, les vrais amis ne sont pas si nombreux alors cessons de gémir sur le temps qu’il manque. La vie n’est pas un matche de foot, les arrêts de jeux ne seront pas rajoutés au-delà du temps réglementaire comme dans un matche de foot, lorsque viendra l’heure de sonner la fin réglementaire de notre temps, inutile alors de songer aux amis que nous n’aurons point revus faute de temps…. Le temps est une denrée précieuse dont nous ne connaissons pas la quantité en notre possession, nous la dépensons sans compter, parfois dans des futilités, plutôt que d’en profiter pour la partager avec nos proches de vies ou de cœur, de sang ou d’amitié. Le temps est un long ruban plutôt court et après lequel on court toujours, c’est bien connu, d’ailleurs on parle bien de courses contre la montre ! Alors en ce début d’année, si nous prenions la résolution de prendre le temps ? Prendre le temps, ou les temps ? Celui de voir ses amis, celui de voir sa famille, le temps qui passe ne passe pas tout seul, il fuit tout simplement. Parfois, nous le laissons fuir par manque d’envie, par manque de temps, paradoxe étrange et pourtant bien réel de nos vies mal cadencées, parfois nous l’employons fort mal en des paradis artificiels, des faux plaisirs et des faux-semblants. Parfois, nous l’usons à trop en user sans savoir dans quel but, sans aucun respect pour ce bien précieux. Il y en a même qui cherchent à le tuer ! Peut-on réellement tuer le temps ou est-ce lui qui nous tue ? Comment expliquer qu’on ait le cœur léger lorsqu’il est occupé par de nobles et tendres pensées et qu’on l’ait gros lorsqu’il est vide ? Ah ! Revoilà la jonglerie des mots, les joies simples de s’amuser des mots et des expressions, le temps d’un texte, le temps d’une parenthèse dans le jour gris au ciel bas qui paraît-il annonce neige et verglas pour la nuit à venir…. Peu importe, vous comme moi savons qu’au-delà du gris il y a le bleu de l’azur, et, quand je parle d’au-delà, je veux bien dire au-dessus et non dans cet au-delà de traditions ancestrales qui prétend être un paradis mais qu’il n'est surtout bon à découvrir que le moment venu, sans hâter le chemin pour aller le découvrir. Point de raccourci à nos vies, voilà surtout le bien le plus précieux de nos existences, la vie !

2008 est passé, 2009 s’écrit, jour après jour, moment après moment avec les couleurs que nous choisissons et non que nous subissons. L’histoire s’écrit, elle ne se lit pas au fur et à mesure de son déroulement. Hier est hier, demain sera demain. Entre ces deux temps-là, le passé du passé et le futur du futur, il y a l’immensité du présent, à écrire, lettre à lettre, mot après mot, chacun des mots nouveaux corrige les maux du passé, chacun de ses écrits sera endroit de naissance pour les mots de demain. Les mots contre les maux, les mots pour raconter et vivre aujourd’hui en préparant demain. Chaque geste de nos vies prend vie dans la correction du passé et anticipe l’avenir d’un geste plus ample, plus abouti. Chaque pas, succède au pas précèdent et assure l’équilibre pour dérouler le pas suivant. Réaliser pleinement aujourd’hui, c’est être plus fort qu’hier et devenir encore plus fort pour demain. Dans la longue course du temps, chaque étape n’est ni anodine, ni décousue de ce long ruban. La vivre pleinement et complètement, c’est s’enraciner dans ce terreau fertile qui prépare la suite de nos vies. Et puis, quoi de plus simple que de vivre pleinement aujourd’hui, de préparer ainsi demain sans y songer au-delà du raisonnable ?

L’être humain se façonne lui-même au gré de sa vie, comme il fait naître du bloc d’argile fertile les représentations successives de son imagination au gré de ses inspirations. Se réaliser soi-même par touches successives, au gré des détours, plutôt que sur le tour d’un potier céleste, lisser ses contours par ses propres doigts, c’est l’occasion rare au final d’être son meilleur ami, d’être en paix avec soi-même, de s’accepter tel que nous sommes, d’accepter les surépaisseurs comme les creux, les plaies comme les bosses, mais après tout, c’est là tout ce qui fait le charme, plutôt que le lisse et la pâle froideur de trop d’icônes de notre monde…

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