Bientôt le printemps...

Ciel bleu et soleil, après ces quelques jours de grisaille et de froid, avec neige et verglas comme pour rappeler que nous sommes bien en hiver, même si les jours rallongent de façon bien visible déjà. Ciel bleu, de ce bleu qui fait du bien, de ce bleu qui fut toujours présent même si pas toujours visible. Soleil, ce doux soleil qui réchauffe le corps et les cœurs, qui dégèle les coins reculés, ceux-là même qui arboraient encore la blancheur hivernale. De cette force de vie, naît la vie, renaissent les envies, des appels du pied au printemps, des rêves de beaux jours, cette belle saison de renaissance, nouveau départ, nouveau cycle de vie. Après le long sommeil hivernal, la nature reprend peu à peu ses droits, et déjà quelques renflements sur les tiges révèlent la future apparition des bourgeons. Cet appel à la vie, au nouveau démarrage, c’est l’incitation à bien des changements, à l’appropriation de son domaine, au toilettage et aux nouveaux décors comme pour mieux visualiser la nouveauté du cycle, effacer les cycles passés, repartir sur des bases propres et neuves. Hier est hier, aujourd’hui est maintenant, le printemps se prépare dès aujourd’hui, histoire de démarrer dès les premiers beaux jours pour bien en profiter.

Nouvelle vie, nouvelles envies, perpétuelle évolution, telle est notre quête, notre raison de vivre, et on a bien raison de vivre car qu’y a t’il de plus beau que la vie ? Il suffit d’ouvrir les yeux de voir le monde, de respirer les odeurs, de s’éblouir des couleurs pour le comprendre. Il ne suffit pas de regarder qu’il y a plus malheureux pour se sentir mieux, il faut voir au-delà, mesurer combien il y a de plus heureux pour aller vers cette direction-là. Se contenter d’un minimum vital, simplement parce qu’on est au-dessus du trait est chose facile mais non force de progression. Il n’y a pas d’incitation à avancer, à se dépasser, car la mesure est faite, le chemin derrière soi et à partir ou les choses sont derrières, la motivation ralentit faisant ralentir le pas. Tant que l’objectif à atteindre est devant, la motivation est là, le rythme se maintient, voire même s’accélère, le passé disparaît dans la poussière du chemin parcouru au lieu de rester accroché aux talons, et nous avançons. Plus les choses nous paraissent impossibles, plus elles sont réalisables, et surtout, plus la motivation de les accomplir est forte. La récompense en sera à la hauteur. Pourquoi se contenter de peu alors qu’il y a tant à parcourir ? La poussière préfère les objets immobiles, elle n’aime pas les corps en mouvement. Marchons, avançons, parcourons le chemin, continuons la progression au lieu de se contenter de la peine plus que peu. Certes, il est confortable et rassurant de rester immobile, de profiter des choses acquises pour s’y installer durablement, vivre un semblant de bonheur qui au final se meurt par manque d’air, par non-renouvellement d’air, par absence de remise en cause, dans une lente et immuable agonie, mais notre vie, n’est que mouvement, que remise en cause, notre vie n’existe que par le mouvement, la croissance, l’accomplissement de la vie n’est que la mort.

Nous sommes tous libre de choisir notre chemin, d’en peupler les étapes comme bon nous semble, il n’y a pas de règle fixée, de rythme imposé, et pas de points de passage fixés autres que ceux que nous nous fixons. A chacun d’avancer selon ses envies, le tout étant d’en assumer la progression et de ne point râler contre le cours des choses, surtout dans le cas ou lesdites choses vous dépassent…. Cela arrive assez souvent d’être dépassé par le cours des choses, et cela arrive souvent de râler après. Râler après le passé n’est que perte de temps, les choses révolues n’évoluent plus. Râler après tel ou tel choix, est aussi perte de temps. On ne revient pas sur ses choix, on en tire des conclusions qui font les leçons de la vie, qui donne l’inflexion à la courbe de notre vie, ce qui influe et traduit la progression. A proprement parler, il n’y a que deux états : la progression et la régression, tant l’immobilisme conduit tôt ou tard à la régression. On ne peut être et avoir été, chaque étape de la vie possède deux termes, le début et la fin, à l’heure des débuts, le ciel est bien bleu, les choses si agréables. Au bout du terme, la tendance est au ciel gris, voire noir, mais le ciel reste pourtant d’un bleu immuable, pour peu qu’on sache le regarder jusqu’au plus profond de son azur, regarder encore plus loin sur notre chemin de vie, vers cette direction qui redonne la confiance et conduit au succès en laissant derrière soi ces images grises et poussiéreuses du passé trépassé, intensifiant les couleurs du parcours devant soi. L’appétit vient en mangeant dit-on, la soif de vie vient en vivant, le chemin se fait en cheminant, c’est en avançant qu’on se construit, plutôt que de dormir sur ses acquis se révélant bien vite être de faux acquis.
Quel est le but de notre vie ? Atteindre un objectif ou se construire pour atteindre un objectif ? Peut-on se considérer comme arrivé lorsque les choses autours de soi sont conformes aux images d’Epinal que nous avons apprises depuis notre enfance ? Est-on arrivé au bout du voyage de notre vie, à un autre endroit que celui ou la vie nous fuit ? Pas de mauvaise interprétation, il n’y a point de salut dans la fuite, surtout celle de sa propre vie. Vivre est une belle chose, le réaliser est encore plus beau.

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