Tempête

Les éléments se sont déchaînés durant le week-end, la tempête a soufflé sur la grande région, dans des vents bien plus violents encore qu’en 1999. 10 ans déjà. Hasard des dates ou chiffre maudit que ces années en 9 ? Les dégâts se comptent à la pelle, au lieu de se ramasser à la pelle. Des arbres sont tombés, des forêts se sont dévastées, des lignes électriques, téléphoniques se sont rompues, rendant encore plus paralysé ce pays désormais soumis au diktat de la fée électrique. Quel que soit le mode de chauffage, il est toujours une pompe électrique pour pousser l’eau chaude dans les tuyaux ou pour insuffler l’air chaud dans les pièces. Seules les cheminées peuvent encore apporter la chaleur, sous réserve d’entretien correct et de conduit non abattu par les vents. Les appareils de chauffages mobiles, deviennent autant de danger potentiel dans nos maisons devenues trop étanches au renouvellement d’air. Des morts par asphyxie, dommage collatéraux de la tempête, après les accidents mortels et les imprudences associées. 10 ans après, quelles leçons ont été retenues ? Bien peu semble-t-il. Les câbles se rompent encore dans les airs à défaut d’avoir été enterrés… Les secours restent dépassés par l’ampleur de la catastrophe, manque de moyens matériels, manque de moyens humains, manques de solidarité aussi. Et pourquoi pas une loi qui permettrait aux salariés qui le désirent et qui le peuvent d’aller aider à dégager, nettoyer, rétablir les accès tout en étant payés par un fond national, avec dégrèvement fiscal pour l’employeur afin de compenser les pertes momentanées des effectifs ? Où en sommes-nous de notre fière devise : Liberté, Egalité, Fraternité ? Où en est la fraternité ? Prendre une scie, une tronçonneuse, des outils que tout un chacun possède pour son lopin de terre, et s’en aller aider à rétablir les circulations, les accès aux lignes sous le couvert des techniciens de métier. Envoyer tous nos militaires sur le terrain, dans leurs différents corps de métier, créer des contrats de solidarité pour tous les assimilés fonctionnaires de notre société, rmistes, chômeurs, demandeurs d’emplois et même retraités, il y a dans cette population-là des compétences non employées qui seraient fort utiles pour coordonner et mener à bien certaines opérations. Le côté exceptionnel de l’événement ne doit pas influer la non analyse complète du processus ainsi et surtout que ses améliorations. On peut être surpris, de voir toutes ces images à la télé, et même ravi de voir un président de la république sur le terrain, s’inquiéter que les gens restent dans le noir parce qu’il n’y a pas d’électricité pour ouvrir les stores roulants dans des pays ou les bons volets restent de bois à ces élucubrations présidentielles dont le seul effet est de faire perdre quelques précieuses heures de jours aux intervenants de terrain, mais de grâce, pensons un peu à tous ces gens démunis, inondés, frigorifiés, sans téléphone, sans électricité pour vivre et survivre au cœur de pareil naufrage. Il y a des délais annoncés qui feraient sourire s’ils n’étaient pas aussi cruels pour les frigos et les congélateurs, pour les chauffages et pour l’éclairage des foyers. Combien de bougies représentent des incendies potentiels ? Combien de couvertures seront nécessaires dans ces modestes foyers qui encaissent sans broncher les caprices du temps ?

Nettoyage naturel des paysages, nouvelle donne du temps, de notre temps. L’eau est tombée, a détrempé les sols, libérée les racines de leur accroche de terre, le vent a joué des arbres les plus résistants comme de fétus de paille, balayant sur des étendues vastes ces pins bien alignés pour la partie visible, cet écosystème déjà bien fragilisé pour la partie moins visible…. Autant en emporte le vent…. Des tuiles comme des antennes, des cheminées comme des arbres, l’homme n’est que bien peu de chose lorsque les éléments se déchaînent. Caprice du temps, fureur d’Eole, la nature est marquée pour quelques temps, jusqu’à ce que nos yeux s’habituent, jusqu’à ce que les plantations reprennent, le temps de quelques décennies, le temps de quelques générations, démolir et rebâtir, sans cesse avancer, un arbre est tombé, la nature pousse dans la terre soudain éclairée. Il y a les tragédies, les dégâts, mais il y a surtout la vie, la plus belle des choses qui nous soit donné de vivre. Alors vivons, pleurons sur ces visions maussades et puisons-y la force et l’énergie de repartir, de redéfinir les contours de nos paysages, hier est hier, le passé est passé, et même trépassé pour quelques végétations, vivons le présent à fond, puisque nous sommes vivants, profitons de l’ardoise effacée pour dessiner notre coin de nature, sans vivre la crainte d’un courroux céleste, car après tout, qu’y pouvons-nous ? Aller chercher dans le réchauffement climatique les déchaînements d’Eole revient à oublier les derniers jours de frimas vécus. Le verglas et la glace il y a peu, le vent de folie ce samedi, la météo exploite-là tous ses petits filons…. Qu’y pouvons-nous ? Nous ne devons pas vivre en affrontement par rapport à notre planète, simplement en harmonie, en sachant aussi réagir aux caprices du temps avec la meilleure efficacité. N’attendons pas le prochain exemple pour s’apercevoir que rien n’est encore fait. Agissons, et vivons avec nos proches, nos amis, nos voisins, sachons ce que solidarité veut dire, ce que fraternité veut dire.

La nature agit de façon naturelle si je puis dire, les conséquences sont spectaculaires pour l’homme, opération mutation en cours ? Nous verrons bien, sachons déjà digérer cette étape-là.

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