C'est fou, non?

Yeah ! Retour du grand ciel bleu ! Magnifique ! Même les jours rallongent désormais de façon bien visible ce qui fait un bien fou au moral, et ce, même si on a le moral. De toute façon, on l’a toujours le moral, parfois haut, parfois bas, des fois au fond des chaussettes à croiser l’estomac qui lui se planque dans les talons, oscillant entre ces deux extrêmes au gré des humeurs…. Un bien fou ? Etrange, qu’est ce que la folie a à avoir là-dedans ? Faut-il être fou pour être bien ? Ou devient-on fou lorsqu’on est bien ? Bizarre…. Douce folie que la folie tant qu’elle reste douce, et qu’elle se limite à soi, sans dommages collatéraux comme on dit dans nos milieux policés. Un grain de folie, voilà ce qui est nécessaire à nos vies. La grisaille est générée par l’entourage, qu’il soit professionnel, familial, amical ou autres, l’impact sur soi n’est possible que si nous ouvrons la porte à ce gris ambiant, et donc, c’est bien nous et nous seul qui en avons le choix et la maitrise. Le grain de folie, c’est ce truc minuscule qui se balade dans nos sphères cérébrales, ce grain de sable qui vient enrailler les mécanismes de la grisaille, bloquer les empêcheurs de tourner en rond, relancer les produits dopants naturels qui vont colorer de gaité les choses les plus grises de nos vies.

Ce grain de folie, nous l’avons tous, pas la peine de s’en cacher, c’est comme ça et c’est ainsi. Certes, il y en a chez qui le grain de sable s’est enkysté dans les chairs de la grisaille ou celles de la connerie, c’est ainsi que voulez-vous, personne ne peut être parfait à part quelques-uns, suivez mon regard…. Il y en a d’autres, chez qui ce grain de sable à fait boule de neige, bon, ok, là, va falloir qu’on m’explique l’amalgame possible entre sable et neige, mais bon, au final, voilà une grosse boule de neige autour d’un grain de sable qui tourne en rond dans le bocal ce qui peut se traduire par des excès de folie et un bruit de grelot, jamais entendu depuis oui-oui ! Entre ces deux cas-là, il y a les gens non répertoriés dans les sous-ensembles précédemment cités, et qui ont toute latitude pour évoluer d’un extrême à l’autre, au gré de la fonte des neiges, au gré des humeurs, voire même pour certains cas cliniques, au gré des cachetons, parce que dans certains cas, mieux vaut traiter ! Alors, on traite, et on se traite, on peut aussi se traiter de tous les noms d’oiseaux que la planète possède et aussi de noms d’oiseaux disparus ou pas encore arrivés des profondeurs sidérales, ce qui reste sidérant tout de même ! L’étendu de la puissance cérébrale de l’être humain n’a d’égal que le manque de profondeur de sa clairvoyance. Les bons vieux maitres hollandais parlaient de clair-obscur, là, nous sommes en pleine obscurité mal éclairée, donc peu voyante, cela me semble clair, sans parler aucunement d’obscurantisme…. On traite et on enferme, enfin, pas tous, et puis de toute façon, comme on manque de place, un beau jour, on leur dit « vous êtes guéris ! » et on les relâche dans la jungle de la vie où, bien loin de leur milieu aseptisé et socialisé, ils doivent affronter des monstres de préjugés, des coups de regards, sans avoir de pièces capitonnées où se réfugier, sans avoir le secours de l’aiguille pour d’un coup échapper à la folie des autres…. On traite un temps des personnes à traiter toute leur vie. On espère que par un coup de baguette magique, les choses s’envoleront, sorte de remise à zéro de l’humain comme on procède sur nos ordinateurs. Hélas, ce grain de folie grossissant ne peut être contenu que par l’action régulière d’un intervenant chimique venant déblayer la neige accumulée, par des actions chimiques sans lesquelles, la neige finit par déborder, et le sujet déborde du cadre dans lequel il est censé évoluer. Dès lors, la question paraît brutale, mais quelle alternative avons-nous ? Maintenir sous chimie permanente et dans des nids douillets ces humbles sujets ? Isoler les futures victimes en les coucounant bien à l’abri des folies extérieures ? Au vu des proportions et de l’évolution des volumes de grains de sable enneigés, la seconde paraît la plus simple, même si elle paraît la plus absurde. Absurde ? Tout dépend de là où on se place…. Etre ou ne pas être est un vieux débat qu’un cheik aspire mon cher William, mais être là où nous devons être, en est un autre….

Isoler du monde, dans sa bulle, chaque individu avance, chacun sur son chemin. Parfois il croise d’autres chemins, parfois il vient nous les briser, nos bulles de libertés et de confort, plutôt que de buller dans sa bulle. Buller dans sa bulle, comme un ballot bouffeur de bulot, avouez que c’est balaud. Quitte à buller, autant buller confortablement, et profiter de sa sphère protectrice pour faire la paix avec son monde intérieur. Pas si simple qu’il n’y paraît, mais essentiel, car, dans les relations avec les autres, le principal ennemi, c’est d’abord soi. Etre en paix avec soi, c’est s’ouvrir aux autres, pleinement, entièrement, sincèrement. Se connaître et s’apprécier, ça peut paraître fou, mais pourtant, bien peu de gens en sont à ce stade et beaucoup continuent de se battre contre les autres, alors que la difficulté première, c’est l’image qu’ils ont d’eux. Allez, courage, un bonne introspection ne fait de mal à personne, et se poser sur soi n’est pas se reposer sur les autres, par contre, ça fait un bien fou ! Un bien fou ? Tiens, voilà que ça revient ce truc-là ? Je croyais pourtant l’avoir laissé en haut du texte ! C’est fou, non ?