entre euphorie et pessimisme

Entre euphorie et pessimisme, tel est notre début d’année. Des hauteurs de neiges dignes d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre, des beaux ciels bleu à donner envie de s’en aller vadrouiller plutôt que rester enfermés à d’obscures besognes, ça c’est pour le côté sympa et plaisant des choses. Des embouteillages à n’en plus finir dans tous les coins et recoins de la grande agglomération, des conduites d’excités alternant pression forte sur l’accélérateur puis sur le frein, surement myope puisque contraint de rouler dans votre pare choc, des solidarités solitaires, forme suprême de l’égoïsme, le règne de l’individu est désormais poussé au paroxysme : rien ne va ! On a quitté le « rien ne va plus » pour le « rien ne va ».

Pour améliorer tout cela, l’époque est électorale avec sa farandole de phrase assassine et surtout, le jeu favori qui consiste à sortir les phrases de leurs contextes, sans quoi, bien sûr il serait plus compliquée de leur faire dire ce qu’on veut bien leur faire dire. Voilà qui ne vole pas haut ! Et moi dans tout cela ? Et bien entre les deux, les neiges des sommets s’en viennent titiller d’anciennes passions, de quoi se remettre à réviser le pieu matériel : la bonne odeur de fart qui grise les narines pas encore gelées, le lèche-vitrine cathodique pour repérer où en est le matériel et le vestimentaire. Oui, j’ai comme des envies de glisses sauvages, de grandes descentes et de sommets esseulés à visiter. Et puis, je reste à l’affut de mes rétroviseurs parce que je tiens aussi à mes pare chocs, qu’ils soient anciens ou modernes, je hais cette agressivité routière qui devient légion. La politique ? C’est une belle chose, fort comparable au football dont on dit qu’il est un sport de gentlemen pratiqué par des voyous. Oh non, je n’ai pas dit que nos politiques sont des voyous, non, tout de même, n’exagérons pas, je ne les ai pas vu jouer au football…. Le débat vole bas, mais, au fond, la faute à qui ? Au public qui ne s’extasie que devant des coups bas ? Aux humoristes qui à force de caricaturer ont finit par faire oublier qu’au départ de la caricature il y a des personnages « normaux » ? Aux politiques qui se sont trop éloignés de la réalité du terrain au point de creuser un fossé entre eux et leur électorat ? Vaste sujet, source de débat, chacun avancera selon son propre jugé vers une voie plutôt qu’une autre, la course aux voies avant la course aux voix. Quoi qu’il en soit, je n’ai entendu aucun de ces énarques avancer sur un projet en court, moyen et long terme, mais il est vrai que nos institutions ont conduit à cela en plaçant les candidats devant un mandant de cinq ans et donc un plan sur cinq ans pour garantir avant toute chose leur succès, qualifié par leur réélection plutôt que la mise en place d’une stratégie long terme dont il faudrait qu’un éventuel successeur en conduise la suite.

Un pays en crise, c’est comme une budget familial en crise, ce n’est pas en se serrant la ceinture sur un mois qu’on retrouve la sérénité pour les mois suivants, sinon c’est qu’il y a accident de parcours et non crise. Aujourd’hui l’économie nationale, européenne et mondiale est suffisamment ébranlée pour qu’elle nécessite des décisions et des mesures mises en place sur de longues années. Nos états sont comme le Titanic, long et lent à la manœuvre. Voir l’iceberg est bien, tourner la barre au plus tôt est mieux. Nous sommes un pays, état de l’Europe mais qu’est l’Europe ? L’Europe n’est rien aujourd’hui à part collégiale, une classe sans professeur qu’un élève essaie de surveiller lorsque vient son tour tout en mettant le chahut lorsqu’un de ses condisciples le remplace. Que manque-t-il à l’Europe ? D’être l’Europe, tout simplement. De créer les Etats-Unis d’Europe, avec sa gouvernance, ses règles de fonctionnement, identiques d’un état à l’autre, ses taxes, ses impôts, identiques d’un état à l’autre, sa monnaie, comment ça on l’a déjà ? En êtes-vous sûr ? Quel est le périmètre de l’Europe ? Géographique ? Politique ? Prêt à s’étendre ? Vers où ? Maghreb ? Turquie ? Royaume-Uni ? Suisse ? Comment peut-on expliquer qu’on soit européen quand il suffit de passer une frontière pour faire ses courses ou son plein moins cher ? Comment peut-on faire des économies si en même temps on finance la crise grecque sans contrepartie possible ? Comment peut-on être nationaliste quand aujourd’hui plus rien n’est le fruit d’une seule nation ? Comment peut-on tolérer que vingt ans après le traité de Maastricht et la constitution de la communauté européenne, rien ne soit mis en place pour uniformiser les diplômes et les études parmi les pays membres ?

Questions, questions, questions, ….. Toujours et encore, mais sans intérêt, quel serait l’intérêt de poser des questions ? Toutes ces petites guerres d’égos égoïstes mal relayées par des journalistes et éditorialistes en mal de pamphlet ne font qu’éloigner le quidam de deux centres d’intérêt : le monde dans lequel il vit et les moyens dont il dispose pour y vivre mieux, en s’exprimant et en exprimant un choix. L’année 2012 sera riche en élections, les élections présidentielles du 22 avril et du 6 mai, puis les élections législatives du 10 et 17 juin. Quatre jours pour s’exprimer et exprimer par ses voies la voix d’un peuple souvent pris de haut par des êtres trop hauts et presque hautains. Mais n’oubliez pas, si grand que vous soyez, c’est toujours le petit caillou sous la semelle qui dérange vos pas. Soyons ce petit caillou, devenons scrupules pour ces politiques qui veulent n’avancer que pour eux.

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