Alors voilà

Alors voilà, c’est l’histoire d’un blog né de mots, né de maux aussi, né de moi surtout. Ce blog-ci est là depuis quelques années déjà, il a succédé à des cahiers, souvent bleus, souvent grand formats et petits carreaux, des cahiers plein de mots écrits à l’encre bleue, des pages qui se noircissent de bleu, avouez tout de même que ça à de la gueule, non ? Ecrire est une passion, comme d’autres passions, comme d’autres ont la passion de la danse, des mots croisés, des mots fléchés, des maux aussi, mais on appelle cela danseurs ou bien cruciverbistes, ou bien encore hypocondriaques. Passion d’écrire… Non, pas écrivain, juste une passion-loisir et non un acte de convertir du papier en monnaie. De l’écriture à la presse il n’est qu’un pas que d’aucun s’empresse de franchir, mais…la presse est-elle l’outil qui sert à éditer les livres ou bien encore ce moyen d’expression écrit qui sert l’écriture du chroniqueur comme du journaliste ? Loin de moi tout cela, écrire est depuis longtemps une passion, un art graphique, mal compris à mes débuts, peut-être bien parce que l’acuité visuelle de ma vieille maitresse déchiffrait mal les sens dessinés bien plus que calligraphiés. Aucune pensée salace là-dedans, je suis d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre, et même si le lilas de Montmartre n’a pas connu mes jeunes années courant dans la montagne, mais tout de même, en ce temps-là, avoir une maitresse était plutôt considéré comme normal et j’ai longtemps abusé de ce privilège, enfin, pas longtemps mais tout le temps, dès mon internement dans ces établissements spécialisés qu’on nomme encore école. Qui sait, peut-être qu’un jour nous aurons des universités du premier âge, ou bien encore des lycées du premier degré, ces diantre de hauts fonctionnaires ont l’imagination fertile dès qu’il s’agit de perdre les larrons. Hauts fonctionnaires ? Simple définition pour préciser qu’ils exercent en haut lieu, c'est-à-dire dans ce qu’on instruit comme étant la capitale, c'est-à-dire Paris, donc là-haut, tout en haut de chez nous, bien au-delà de notre limite nord bien connue : Montauban.

Oui, je suis du sud-ouest et même de sa capitale, la seule, l’unique : Toulouse. Ces quand même bizarre ces règles qui donne pour capitale Paris, alors que chacun sait que c’est Toulouse la capitale. Bon, il est vrai que d’autres capitales de pays voisins existent, Cahors pour le pays du Lot, Montauban pour le nord, et même pire, il est des pays comme l’Ariège qui ont plusieurs capitales : Foix, Saint Girons, Lavelanet, d’autres comme l’Aude se découpe en Quillan, Carcassonne ou Narbonne, tandis que le Tarn hésite entre Albi, Gaillac, Castres, Graulhet et même Rabastens, il y a de quoi y perdre son latin. Ici c’est l’oc, la langue d’oc, l’Occitanie dans toute sa splendeur. Les comtes de Toulouse, (vous voyez bien que là est la capitale !) avaient dressé le contour du pays occitan d’Océan à Italie, de l’Espagne à la Loire, pour vous dire qu’ils n’avaient pas peur de braver les grands froids du grand nord, quand bien même les pneus neiges n’étaient pas encore nés. Autant le dire, le vrai dieu ici c’est l’Autan et non Eole. Non, ici il n’y a jamais de vent, juste l’Autan qui révise ses gammes, balaye les rues des poussières perdues, chasse la pollution et forge le caractère des plantations trop frêles. Aimant à parfois se reposer, ce sont ses compères d’ouest ou bien pire, du nord qui s’en viennent souffler. Un jour sans vent ? Oui, c’est parce que l’Autan souffle aujourd’hui. Pays de moulins, pays de cocagne, ici sont mes racines, ici sont mes terrains de jeux premiers avant que dans la longue lignée des comtes toulousains je n’aille parcourir les corbières, défier le dieu Alaric ou bien encore le vieux Barberousse si ce n’est aller voir le bout de notre terre en ses embruns océaniques. Autres passions. Et oui, pourquoi ne devrait-on avoir qu’une seule passion puisque nous n’avons qu’une seule vie, autant varier les plaisirs, se passionner sans s’enfermer dans le fanatisme, gouter sans excès, et mieux, faire partager tous ces grains de raisins qui donnent le vin de la vie. Touche à tout plutôt que bon à rien, surtout pas bon aryen, éclectique est le mot que je préfère, et si l’écrit est pâle, le verbe est haut, la voix chante des accents rocailleux, parce qu’ici coule un fleuve, né frêle ruisseau au milieu des rochers, gardant son impétuosité et ses colères soudaines, emportant les neiges, les pluies, les boues de nos chères Pyrénées. Difficile de mettre de l’accent par écrit, l’Occitanie n’est pas basque ou corse ni encore bretonne pour s’en aller doubler les panneaux routiers de doubles appellations, ici la langue s’apprend dans les fermes, dans la famille et de façon plus guindé dans des cours du soir où l’on a intellectualisé le patois pour en faire naitre l’occitan.

Alors voilà, c’est l’histoire d’un blog, d’un homme, de mille et une facettes composées chacune de mille et une recettes, de mille et unes façons, de mille et une leçons. Alors voilà, ce blog est là, comme ça, sans prétention, juste pour le plaisir d’écrire, juste pour le plaisir d’une petite passion, et si mes maitresses pouvaient encore lire cela, au moins elles pourraient aujourd’hui mieux me déchiffrer….

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