Trésor de vie

Le temps hors du temps est une mesure bien malhabile mais si palpable dans ses bénéfices. Savoir s'affranchir du temps donne une saveur si particulière à l'existence, vivre hors repère, sans heures, sans jours, seule la nuit vient modeler le rythme de ces périodes mal définies ou plutôt, plus du tout définies, un éclaircie dans la torpeur des jours sans heures, paradoxe de la nuit se changeant en lumière d'un phare pour montrer où va le jour. Il y a bien longtemps que l'homme s'est construit d'autres repères que cette litanie des heures solaires pour ponctuer son existence. Le métro, boulot, dodo est devenu le symbole de l'homme moderne, vivre pour travailler, travailler pour vivre et pourtant tout le monde s'affole à l'annonce d'une durée légale du travail étendue, alors que justement, on devrait glorifier cette merveilleuse idée de travailler plus, discours pourtant électoral à succès majoritaire. Il est vrai que les idoles d'hier ne sont plus idoles aujourd'hui, il est vrai que vivre est quelque part mourir, il est vrai que ce qui fut hier n'est pas forcement aujourd'hui, encore moins demain..... Le moment des vacances est là pour briser la routine, du moins, si on prend la peine de sortir des organisations les plus en vue dans le mode des loisirs. Quel est l'intérêt d'un club, si ce n'est de ne pas déroger au sacro-saint rythme du levé, petit-déjeuner, animations et repas à plages fixes, cadencement nécessaire pour ne pas perdre le joug du labeur? Partir libre, à l'aventure ou non, accepter de déjeuner tard ou de vivre plus tard que la nuit, redécouvrir la sieste, les heures de plages ou les promenades en vélo ou en rollers, manger à pas d'heure et même, poser la montre, poser le temps, lui laisser les vacances dont il a besoin pour se donner la plage maximale aux nôtres, c'est vivre pleinement sa vie de vacancier, d'homme libre, redécouvrir un rythme biologique là où nous ne connaissions qu'un rythme chronologique. Est-ce si dur de sortir de sa zone de confort, de se risquer à d'autres expériences, d'accepter de voir poindre le jour en effectuant les premiers pas d'une lente ascension, de se donner le temps de voir l'astre se coucher par-delà les flots tumultueux de ce bel océan?


Et si c'était trop simple de se donner le temps de vivre? Et si nous oublions pour quelques temps nos dieux modernes, argents, temps, paraître? Et si tout devenait plus simple, simplement parce qu'on décidait de les rendre plus simples, pire, si on prenait le temps de mesurer combien les choses sont simples dès lors qu'on leur laisse le temps? Combien d'appareils modernes ont des fonctions dont on a oublié l'existence? Un bouton marche-arrêt, c'est facile à manœuvrer, sur un téléphone, sur un ordinateur, sur une existence aussi. Partons marcher vers l'aventure, dans cette nature odorante et sauvage, entre arbousiers et pins élancés, entre chemin de sables et bruyères éclatantes, oubliant la montre, éteignons le portable, oublions le monde, cessons d'espérer un appel qui ne vient pas, un message qui ne sera pas, cessons de croire qu'il est important d'être joint, marchons le pas léger bien moins que le cœur, il est si bon de voir combien le cerveau s'apaise dès lors que les potentielles perturbations ont disparu dans le simple basculement d'un interrupteur. Moment propice à se retrouver, qu'on soit seul ou en couple, moment important par dessus tout, se sentir être en oubliant l'avoir, se sentir naitre et le voir. On a chacun ses endroits, ses pauses, tout cela est bien nécessaire pour poursuivre le long développement de soi, accordons-y le temps nécessaire, ne boudons pas notre plaisir, et même si ce plaisir est égoïste, il est surtout un plaisir nécessaire, de ces plaisirs dont naissent la vie, un instant d'amour d'où nait la vie, une conception formulée une progression désirée, comment pourrait-on se satisfaire de n'être toujours qu'au même point du chemin? Apprendre, comprendre, sentir, ressentir, les sens en éveil, les sens se réveillent, le monde dessine des contours si différents dés qu'on les observe de près. Il n'y a pas de mauvais chemins, il n'y a que des expériences, il n'y a pas de fausses routes, il n'y a que des points d'inflexion, des zones de compréhension, pour apprendre encore et encore, pour comprendre et se se donner la chance d'aller plus loin, de ne pas reproduire ce qui fut déjà fait, cela ne se limite pas aux erreurs, d'ailleurs, il n'y a pas d'erreur, il n'y a que des étapes, qui furent les bonnes à l'instant T, qui aujourd'hui, vu de plus loin sur le chemin paraissent des étapes inutiles, mais, sans ces marches là, serions-nous si haut sur notre escalier? Reproduire cela, c'est marcher à l'envers, redescendre vers là d'où on vient, refuser la progression. Il faut au contraire lever la tête, se redresser, souffler sur le palier offert, avant de reprendre l'ascension. Il y a plus appréhension à effectuer la suite du parcours, à aller vers l'inconnu que de repartir vers des choses connues, mais réciter les leçons apprises n'est pas apprendre, et à vrai dire, seule l'appréhension maintient en éveil, nous donne la chance d'être aux aguets, de profiter pleinement de chaque seconde de cette nouvelle existence par le simple fait qu'elle est nouvelle, non attendue et riche d'enseignement. ON apprend à tout âge, alors, ne refusons pas ce trésor......

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Le temps, c'est comme le reste, il suffit de vouloir, c'est tout.
Savoir écouter son "soi" biologique est indispensable à la bonne santé morale et physique.
Nos maux modernes ne viendraient-ils pas de là d'ailleurs?
A méditer.

L'auvergnate.

Didier a dit…

il en faut des volontés ! vouloir trouver le temps, vouloir s'intéresser à l'autre, vouloir..... Vouloir c'est pouvoir dit le proverbe, mais l'humanité est bien malade désormais pour vouloir guérir et grandir.....

Méditons !

Anonyme a dit…

La volonté est une force morale! C'est une force vitale pour continuer d'avancer et se réaliser soi.
"Quand on veut on peut" dit effectivement le proverbe.
Rien n'est écrit, ou plutôt si, tout est écrit mais dans nos cerveaux.
Faut-il encore VOULOIR l'utiliser!

L'auvergnate.

Didier a dit…

j'ai bien peu que trop de cerveaux soient mal irrigués pour se rappeler savoir lire ce que la vie a écrit....