Au bout du tunnel...

C’est un drôle de parcours, une aventure de la vie, un résultat étrange. Beaucoup de choses sont allées vite, très vite, trop vite ? A quoi bon essayer de le mesurer ? Il y a eu une révélation, une prise de conscience, un matin, sans vraiment s’en rendre compte du moins au début. Pourquoi ? Comment ? Voilà bien les travers de l’homme : chercher à comprendre le pourquoi d’événements passés plutôt que de se concentrer sur ce que cela implique dans le présent et comment cela va influer la trajectoire à venir, car là est bien l’essentiel, où on est et vers où on va, point d’où on vient. Bien sûr, il ne faut jamais perdre ses racines, savoir exactement d’où on est parti, pour garder la tête froide, pour mesurer la trajectoire accomplie, pour réaliser la progression les jours et les nuits où les pensées deviennent sombres par manque de considération pour soi-même. Cet éveil de conscience est sortie d’un coup en début d’e printemps et puis, même avant, comme ces perce-neiges qui éclate la couche blanche et gelée pour éclaire la vie de leurs fleurs graciles. Quelles furent les graines semées et quand ? Peu importe, en tout cas, elles furent déposées dans le fumier d’une vie pour éclore durant les premières rallonges de jours, dans une période de doutes et d’errances, entre février et mars. Mars, non pas le dieu de la guerre, non, mars, le troisième, ce mois qui n’est plus hiver et pas tout à fait printemps. Eveil, aspiration à la vie, découverte de tant de choses comme si soudain les portes s’ouvraient, les images éclatantes de ce qu’est la vie se mettaient à sortir toutes ensembles de leurs cachettes, mais au fond, ne cherche t’on pas souvent ce qui n’est pas caché ? Les yeux sont trop souvent troublés par tant de sentiments et de ressentiments qu’ils en oublient de voir comment est réellement le monde. Ce que je peux dire en tout cas, c’est ce que je souhaite çà chacun de vivre pareille expérience tant elle est libératrice, génératrice d’énergie, comme si soudain des ailes vous poussaient, comme si soudain la vie devenait plus légère et surtout bien plus évidente. Un poids de moins, une vie plus leste, un nouveau départ et cela malgré tant d’événements pesants, lourds, pénibles et dévorants. Et les jours ont succédés aux jours, et les mois ont succédés aux mois, le printemps à grandit, grossit, explosé en un nouvel été, étrange association de mots, pour le jongleur que je suis : nouvel et été, le futur et le passé, trop drôle…. Et puis, comme un grand contre coup, comme u rappel à l’ordre, comme une belle route sinueuse, ensoleillé qui gravit la montagne, voilà que soudain arrive un tunnel, un tunnel à franchir, froid, sombre, glauque, avec soudain des rappels de ces jours passés qu’on croyait dépassés et trépassés, des jours noirs, qui poussèrent à des idées noires, mais là, non, il n’en est plus question, juste que les yeux éblouis de tant de lumière ont du mal à percer le mystère de cette nuit soudaine, l’homme n’est pas nyctalope, surtout lorsqu’il s’agit de sa propre nuit. Alors, que faire ? Stopper-là ? Non, pas question ! Marcher ? Oui, toujours, et toujours en avançant, le chemin ne se fait jamais qu’en avançant, droit, tout droit, même dans le noir, quitte à réduire l’allure, resserrer la voile, attendre le nouveau souffle qui viendra, c’est sûr. Alors j’ai marché, seul, parce que la peur de plonger fait qu’on protège ceux qu’on aime d’une chute peut-être trop certaine, sans vraiment leur dire qu’on les aime, parce qu’existe ce drôle de mouchoir qu’on appelle pudeur et qui vient étouffer bien des sentiments, et brise trop d’échanges par le simple fait de supprimer le retour à l’échange offert….. J’ai marché seul, à tâtons, dans ce tunnel froid, triste, obscur, humide de larmes sèches, cerné par une muraille de pierre où chaque pierre porte le nom d’un passé qu’il faut traverser pour le fuir et découvrir la réalité d’un présent. Et puis, après quelques temps de cette traversée en solitaire, voilà qu’au bout de ce tunnel bien noir, les yeux semblent déceler une petite parcelle de lumière, un photon qui devient le guide pour les pas qui se font et ceux qui suivront. Petit à petit, la lumière grossit, un point, une lueur, un éclairage dans le noir d’une vie, une lumière aveuglante, un retour à la vie.

Me voilà au bout du tunnel, arrêté au bord de ka route, pour respire, comprendre ce que je viens de vivre, et mesurer cette sombre vérité : Au bout d'un long tunnel, il y a une petite lumière. Durant la traversée, beaucoup de flammes se sont éteintes. Parce qu'elles étaient faibles, parce qu'elles n'étaient pas de vraies flammes, parce que je n'ai pas su les entretenir. Au bout du tunnel, il y a la lumière, d'abord un point, puis une lueur, puis lumière aveuglante.... au bout du tunnel, il y a la vie. Que sont devenues les flammes d’hier ? Combien de déception ai-je engendré ? Combien seront être des flammes amies dans la vie d’aujourd’hui ? Ce n’est pas le nombre qui compte, ce qui me satisferait le plus, c’est que ces flammes-là, trouvent leur voie, avec ou sans moi, là n’est pas l’important. Ce que je voudrais aussi dire, c’est d’abord merci. Merci de m’avoir accompagné, soulagé, aidé, aimé, durant ces jours plus ou moins clair. Merci d’avoir brillé quand je ne savais plus ce que chaleur voulait dire. Ensuite et surtout, je demanderai pardon pour cette traversée du désert imposé, c’est peut-être facile, mais c’est surtout sincère, comme j’ai toujours été, même en hiver (celle-là, je ne pouvais pas m’en empêcher !). Certes, la chaleur est là, la cheminée éteinte, mais il est bien des flammes encore pour ponctuer nos vies. Quelques bougies sur une table, mais surtout, ces jolies flammes qui brillent dans les yeux lorsque la complicité est nouée, lorsque les échanges sont là, vrais, réels et jamais feints.

Voilà, ce qu’un soir de feux d’artifices je voulais écrire, parce que comme d’habitude, c’est une évidence qui construit mes pseudo-textes, parce que ma plume en a assez de gouter au fiel, parce que la vie est toujours plus forte que tout, et parce qu’un tunnel à traverser, ce n’est pas le bout du monde ! Alors, vivons, marchons et enflammons nos vies, c’est la plus belle réponse à donner, aux grincheux, aux mal lunés, aux impatients, au monde ! Joyeuse fête, enflammez vos vies et garder tête haute à jamais, et si nos vies ne se croisent plus, merci pour les bonheurs offerts, longue et douce vie, voilà les songes martiens d’un promeneur qui poursuit sa route vers les étoiles, bien au-delà des tunnels, bien au-delà des monts, bien au-delà des mots, bien au-delà des maux….

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