Et ce n'est que le début....

Quelques jours au bord de la terre, quelques jours comme une pause avant les congés d'été pour communier avec la nature d'ici, dans une période déjà peuplée des premiers vacanciers, cette fois, ça y est, la saison est lancée même si le pays semble encore hésiter et balbutier dans la mise en route de la haute saison. Des jours chauds, à profiter de cette douce torpeur, partagé entre piscine et océan, des jours couverts à profiter pour sortir vélo, roller, courir ou marcher, des heures de sieste à profiter pour lire ou écrire, bref, des heures qui forment des jours, des jours qui sont la vie, changement de rythmes, changement d'envies, la vie appelle la vie et les envies la nourrissent. Une pause encore dans ces lieux si agréables et si régénérateurs, petit break dans un cours de vie et ses pressions, moments hors du temps propres à se retrouver, à se rencontrer tout comme à revoir des personnes appréciées, enfin, dans la grande confusion des calendriers, celle née de la richesse de nos vies palpitantes, celle née de notre impuissance à vouloir faire correspondre les dates, de notre désintéressement à s'intéresser aux autres pour ce qu'ils sont et non pour ce qui nous apportent. C'est ainsi, et c'est ainsi que se défont les relations de sables, tout comme la vague emporte le château patiemment construit, laisser dans le vague d'un improbable date entraine la destruction, efface de la page de nos vies ces amitiés qui ne furent tout comptent fait qu'intéressées. L'heure est estivale, pourtant elle se situe entre nettoyage de printemps et résolutions de rentrées. C'est donc ainsi que les chemins se séparent, prenant des directions différentes, oubliant hier pour ne pas s'en aller vers demain, sans s'attarder sur ce qui n'est qu'une vie, une vie comme une autre, avec ses forces comme ses errements, avec ses recherches comme ses réconforts. Malheureusement il est bien plus facile de cueillir le réconfort que de bien vouloir l'apporter, il est plus facile de trouver du temps pour être consolée que pour devenir consolatrice, il est plus facile d'être égoïste qu'humain. Bon vent, bonne route, en souhaitant à ces êtres-là de ne trouver que des bons vents pour voler haut et loin. Le monde est plein de ces personnages qui préfèrent cueillir que de semer, la patience devient une qualité rare, l'humanité disparaît dans le culte de l'individu, mieux vaut être loup qu'agneau, et désormais les loup garous n'attendent plus minuit pour laisser leurs griffes sortir. On apprend donc à tout âge, on efface, on oublie, enfin, on classe en espérant qu'un jour vienne l'oubli.


La nature ne sait pas tricher, belle ou rebelle, elle reste fidèle, les chemins d'hier sont ceux d'aujourd'hui, même si la végétation a grandi, même si hélas! L'être humain ne sait toujours pas ramasser ses déchets, même si les tempêtes successives détruisent progressivement l'éco système, c'est plaisir et ressourcement de chaque instant, c'est le bonheur de pouvoir observer, respirer, retrouver un certain équilibre en attendant qu'un jour le chemin croise le chemin d'autres équilibrées, que les envies ne soient pas utopies ni égoïstes, en attendant de pouvoir partager ces instants si nécessaires à l'apaisement. La vie n'est faite que de courses, tout est combat, recherches de temps, de profits, courses solitaires pour coller au mieux à un idéal qui n'idéalise en rien la vie. Vivre pour plaire n'est pas faire ce qui nous plait mais construire patiemment la statue parfaite qui sera admirée par les autres, cette espèce d'armure dans laquelle nous enfermons notre personnalité. On ne peut pas plaire à tout le monde, tout comme on ne peut pas déplaire à tout le monde. On n'existe pas par les autres, on existe par soi et pour soi. Le chemin est peut être plus complexe, plus long, mais il est notre chemin, au final plus sûr car non peuplé de miroirs aux alouettes ni de fausses amitiés. Exit tout ces strass, l'amitié est un diamant, pur et dur, le seul capable d'écailler et de briser les nuages sombres de la vie et non ces pales imitations à la matière trop tendre qui s'émoussent à la moindre difficulté. Le plus dur n'est pas d'effacer, ni de tenter d'oublier, le plus dur est de mesurer, s'apercevoir, de le détecter dès le départ. Construire ses amitiés est un défi de plus dans la vie, je le mesure un peu plus aujourd'hui. Un point de plus dans la balance des saturations qui vient peser notre vie, et si le bon n'existe que par le mal, alors je suis heureux d'être à l'aube de tant de beaux jours, juste histoire de rééquilibrer ma vie. Pour le moment, place à la vie, place la mesure, petite foulée dans les pins, retour par la plage dans ses coins les plus sauvages, merci d'avoir su préserver tout ces territoires des folies immobilières, il ne sert à rien de partir à l'autre bout du monde pour découvrir des endroits sauvages, il ne sert à rien de chercher son bonheur loin, il est parfois tout près, encore faut-il bien vouloir le voir, le cueillir, l'entretenir, le cultiver. Tout comme nos plantes d'intérieurs, il en est qui poussent et deviennent majestueuses, d'autres qui s'étiolent et dépérissent, d'autres qui ne restent que bonsaïs. Nous avons tous nos propres outils, nous avons tous nos choix, nos envies, nous en faisons trop souvent des armes plutôt que d'en faire des aides à sécher et éviter les larmes. A chacun sa vie, sa route et son chemin, à chacun ses envies, restons simplement humains.....

Aucun commentaire: