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421. La vie sur un coup de dé ? Non, on ne joue pas avec la vie, on la vit, on la construit, on la polit, on la cisèle de toutes ces choses reçues, apprises, on vit, tout simplement. Quatre cent vingt et un. Trois dés alignés.

Quatre, comme nos premiers pas dans le monde, à quatre pattes, enfant qui n’en est pas encore un, mobilité malhabile mais au combien utile pour découvrir un monde que nous ne voyons qu’aux travers des barreaux, ceux du berceau, ceux d’un lit, ceux du parc. Certes, les enfants modernes échappent à ces maudits barreaux, mais ils sont pris dans des filets qui ne valent guère mieux.

Deux, comme deux pieds sur terre, deux pieds bien ancrés dans la vie, comme lorsqu’on les laisse s’enfoncer dans le sable à chaque vague qui vient les lécher, comme si le besoin était de s’enraciner profond pour résister aux éléments, combattre, droit et stoïque, affronter la vie et le monde, se donner tous les moyens de résister pour mieux vaincre. Tant de gens ont les pieds sur terre mais pas suffisamment ancrés dans le sol pour qu’une bise légère ne vienne pas faire vaciller cette existence somme toute fragile.

Un, comme l’unique, ce que nous sommes tous, unique, même si on se croit noyer dans la masse, même si on se croit perdu dans la foule, nous sommes tous, chacun d’entre nous, unique, ce qui fait qu’on nous aime ou qu’on nous déteste, ce qui fait que nous sommes nous et vraiment nous. Un comme un jour, une histoire, une fleur, un poème, un texte, un écrit, tout ces petits uns solitaires qui firent que naquirent tant de suites et tant de choses à raconter….

Décompte ou compte ? Conte d’une nuit, aléa jacta est, les dés sont jetés, ils roulent sur le tapis vert, tournent, cessent leurs courses et s’immobilisent pour annoncer les chiffres à défaut de la couleur. Est-ce la combinaison magique ? Le 4 2 1 espéré ? Ma vie s’arrête-t-elle ici ? Sur un coup de dé, une balle d’un 357, une corde au nœud coulant en boucle, une plaquette de doux médicaments comme un domino géant ? Non, pas du tout, hier fut cela, aujourd’hui, si la mort me réclame il faudra qu’elle fasse non pas le premier pas mais tout le chemin, je n’ai pas peur d’elle, je la connais pour l’avoir parcouru et reconnu, dans toute la douceur de son état, je n’ai pas non plus de désir pour elle, tant pis, mais d’ailleurs, qu’est ce que le désir si ce n’est une vent de folie qui souffle sur les braises d’une existence pour la faire rougir de plaisir ? Désir, mot étrange, sensation étrange, le désir n’est pas un, le désir est maitre de deux, le désir à quatre devient sport à la mode mais je réfute les modes. Le désir est faible et meurt un jour, tout seul, sans amour. L’amour est une belle chose, trop belle pour ne pas la vivre seul, trop grande pour n’être que partagé, et si le partage échoit, c’est la vie qui fuit dans des larmes amères, mais elle ne court pas à sa perte, elle fuit se cacher pour pleurer, elle part se régénérer pour mieux reprendre la route. La vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie, soyons enclin à vivre, désespérons de mourir un jour, peut-être une nuit, vivons et aimons, ce que nous sommes, qui nous sommes, oublions notre reflet pour ne vivre que notre entité. Jetons les dés et oublions de compter, d’ailleurs, sur qui peut-on compter de nos jours ? L’amitié est devenue une drôle de personne, et les jetons sont de mise, à chacun de miser juste….

Quelques mots jetés sur le papier comme on jette les dés, quelques mots non chiffrés qui dansent encore avant d’aller dormir, quelques mots sans histoire, un soir d’automne en plein été, un soir d’anniversaire, et de plein de pensée, un soir de lune, le sourire aux lèvres, encore un jour qui s’achève, encore un jour de vécu, encore des joies et des stress positifs, des rendez-vous manqués peut-être, mais surtout, des joies de vivre toujours, vive la vie, ses envies, ses joies, ses leçons, vive l’été et les belles soirées, tant pis si elles ne sont pas partagées, un jour viendra mais en attendant, profitons de tout cela….

1 commentaire:

Anonyme a dit…

jouer est quelque chose d'innée pour certains mais je ne suis pas de ceux là
j'aime aussi la vie et l'amitié

à toi le blond surfeur