Résolutions

L’heure est grave, il est temps de prendre de bonnes résolutions pour attaquer la nouvelle année, ces 2010 tants porteurs d’espoir qui mérite bien qu’on y consacre son énergie. Résolutions ? Ques acco comme on dit chez moi, ce qui pourrait se traduire par « mais bon dieu qu’est ce que c’est que ton p….. de résolutions dont tu me parles ? » Ou bien encore, « Mon ami, auriez-vous l’aimable obligeance de bien vouloir satisfaire la petite curiosité que vous avez cru bon d’éveiller en moi ? » Bref, résolutions, c’est quoi ? Ça veut dire quoi ?

Résolutions, ça sonne comme révolution, c’est une façon d’exprimer pas tant un changement, mais plutôt une envie de changement. Cela est louable, car souvent, on ne tient pas les résolutions que l’on se fixe au soir du dernier jour qui enclenche le premier matin du premier jour de l’an de grâce tout neuf qui vient ainsi nous fatiguer la tête à se programmer d’un coup une nouvelle vie ou pire, une nouvelle lubie dans sa vie….. Bon nombre de mal de crane dur soir de réveillon viennent j’en suis sur de ces résolutions qu’i lest de bon ton de prendre. Que de mauvais procès fait à de mauvais vins, de maudits alcools, quand la cause de l’explosion crânienne ne réside que dans l’agitation des neurones au milieu du vide intersidéral qui leur sert de logis, vide qui comme chacun le sait, par le bon vieux principe des vases communicants, ne peut que chercher à se remplir, de liquide de préférence, puisque les liquides, ça coule de source, vont et remplissent allégrement les moindres interstices qui pourraient y exister même dans les têtes les plus pleines. Aucune incitation à la beuverie là-dedans, vous pouvez très bien vous remplir la tête d’eau ou autres sodas, simplement les idées vous viendront moins vite, mais comme on dit, à chacun son rythme !

Résolutions, c’est d’une attitude résolue qu’on se résout soudain à donner un sens à sa vie, le bon, forcement, du moins à l’heure d’émettre la résolution, on sait déjà qu’elle ne sera que bonne, et même, décisive pour la vie entière, enfin, celle qui reste à brûler, car de l’autre côté, la mèche est déjà morte, complètement cramé, disparue en noirceur dans les larmes de cire de notre pale bougie. Certains se prennent pour des lumières, soit, les flammes vacillent sans oxygène et les mèches les plus courtes sont souvent les meilleures, à moins de vouloir démêler l’écheveau de longs cheveux emmêlées, mais pour cela, encore faut-il être de mèche. Pas de quoi mettre le feu aux poudres, juste comprendre et entendre par là le sens qui n’y est pas, de là à dire qu’il s’agit d’un non-sens il n’y a qu’un pas et ce pas là n’est pas le mien, je refuse toujours de marcher au pas, non pas que je sois pressé, loin de là, mais même ici d’ailleurs, l’existence sans couler paisiblement ne mérite pas toujours qu’on y hâte le pas, et flâner en chemin est aussi la meilleur façon de saisir les beautés les plus simples, les plus subtiles, les trésors qui hantent de-ci, de-là les abords de nos routes.

Résolutions, comme la définition. Celle de l’écran tantôt bleu, tantôt noir, tantôt gris, blanc et je ne vais pas vous passer l’arc en ciel en revue ni même les sous produits des catalogues de peintures, vous savez aussi bien que moi qu’on ne discute pas des gouts et des couleurs, pas plus que d’égouts et d’odeurs. Définir l’indéfinissable est une activité de longue haleine et, même l’académie y emploie des immortels pour vaincre ce péril qui n’attire pas la gloire sinon de porter l’habit vert et l’épée de se croire immortel jusqu’à ce que le contrat s’achève en une farce mortelle, preuve par là-même que l’immortalité n’est pas éternelle, preuve que l’homme reste homme, même en femme d’ailleurs, preuve que le temps nous est toujours compté et qu’il convient dès lors de le savoir pour compter là-dessus et composer avec son temps, se croire éternel revient à mourir jeune, non de cessation d’activité de vie, mais plutôt de se croire à l’abri du temps, de le prendre de trop et d’oublier de vivre.

Résolutions ? Bigre ! Mais qui donc m’a foutu un sujet pareil ? Et puis d’abord, en avez-vous pris des résolutions, vous ? J’ai décidé pour l’année qui vient, de cesser de fumer. Ah non, ce n’est pas ça, je ne fume déjà pas….. J’ai donc du décider d’arrêter de fulminer….. Ouais, et bien, d’accord, mais on va cesser par dose homéopathique, juste histoire de ne pas ennuyer mon entourage proche qui penserait que git-là une maladie, juste aussi pour prendre le temps de rentrer dans la peau de mon personnage qu’est moi, et là, si le moi, le surmoi, et l’autre moi se mélangent, il va y avoir de quoi être mal dans ma peau. Cesser de boire, je n’y crois pas, on meut plus vite de soif que de faim de toute façon. Cesser de manger, non plus, je suis natif d’ici, ce joli pays où les cuisines s’appellent encore des cuisines, où la gastronomie flirte avec l’astronomie, et là, je ne veux pas me fâcher avec les miens, ces gens de cœur, de sang, d’âmes et d’amitié. Cesser d’écrire ? Non, et puis quoi encore ? Cesser de rire, je vous renvoie au précédent…. Cesser …. Et pourquoi cesser d’ailleurs ? Que ferait la langue d’ici sans ces « c » qui clôturent les sons, sans ces « c » qui explosent la langue d’oc en des tonnerres d’accents si mélodieux qu’on vient parfois de loin les ouïr sans aucun artifice ? Cesser de rêver, les résolutions cette année furent simples et même unique : j’ai pris le parti de me résoudre à ne pas prendre de résolution.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

une sacré solution pour les résolutions ... ne pas en prendre


cela ne me surprend pas de ta part

belle amie