échappée

Les week-ends se suivent et ne se ressemblent pas. Après l’épisode de neige et la panique associée, après le verglas et les frimas du matin flirtant avec les moins huit degrés bien vite supplantés dès le matin suivant par les plus huit degrés, voici la douceur revenue, le beau temps annoncé, l’envie de retrouver mon bel océan avec…. C’est donc par un beau samedi de pluie que la route s’en alla vers les Pyrénées dites atlantiques, depuis le temps de la révision des noms non nobles de nos chers départements….. Allez, un peu d’histoire ou de géographie, enfin, les deux mélangés, voici donc la genèse de ces baptêmes nationaux : en 1941 la Charente-Inférieure renommée pour autre chose que le Pinault, Charente-Maritime, en 1955 la Seine-Inférieure devient la Seine-Maritime, en 1957 la Loire-Inférieure s’appelle la Loire-Atlantique, puis en 1969, jolie nombre : les Basses-Pyrénées deviennent les Pyrénées-Atlantiques, en 1970 les Basses-Alpes deviennent les Alpes-de-Haute-Provence, belle élévation, et dernier en date, en 1990 les Côtes-du-Nord deviennent les Côtes-d'Armor. Amical bonjour aux amitiés charentaises, nantaises, basques et béarnaises, pas de mélange, la sauce pourrait tourner, pensées alpines, ainsi qu’aux amitiés bretonnes, par ordre d’apparition à l’écran et non par ordre choisi. Me voila donc en terroir atlantique plutôt que bas, à part le ciel plutôt bas de chez bas, mais la proximité de Lourdes explique peut être cela, une façon comme une autre que les prières arrivent plus vite aux cieux ? En tout cas cette pluie non prévue du samedi n’est pas une eau bénite pour moi. Exit l’océan et ses belles images à mettre dans la boite d’un nouvel appareil, un temps de couette, à s’enfermer au fond d’un hôtel anonyme pour y passer un début d’hibernation bien au sec. Il faut dire que le trajet ne dure pas si longtemps, mais qu’à partir tard il arrive qu’on arrive tard, et, si le ciel peut parfois attendre, celui-ci brillait de milles gouttes d’eaux, noyant les espoirs d’un coucher de soleil sur les vagues d’écumes, tout comme le noir d’un ciel sans lune fut bien caché par d’épais matelas gris….

Pause bien agréable et fort sympathique, bien au-delà de folles espérances, ou même de résultat d’imagination fertile, la réalité dépasse de beaucoup la fiction spéculative et imaginative. Ainsi, à l’abri des caprices du temps, et le temps faisant parfois bien son chemin, moment d’intimité dans un cadre hors du temps, retrouvailles premières après si longtemps à échanger sans se voir vraiment, le temps passa si bien et si vite que le ciel du lendemain s’en révéla plus bleu, au propre comme au figuré. Au propre, rien d’étonnant vu les tonnes d’eaux délivrées par les augustes cieux, au figuré parce que. Qu’à cela ne tienne, direction le bel océan, les vagues n’étaient pas en forme, et même de mauvaise humeur, si j’en crois l’attaque sournoise venant décorer d’une gerbe d’écume toute fraiche le bout de l’estacade et les heureux promeneurs venus contempler de plus près l’écume des beaux jours. De plus près, la distance semblait mesurée, mais c’était sans compter sur l’esprit coquin du l’océan peut-être ravi des retrouvailles, en tout cas, c’est entre trempés et mouillés qu’il fallut regagner la terre des hommes. Océan d’hiver n’est point océan d’été, la population non plus d’ailleurs…. La face cachée des choses…. Les travaux s’affairent et parsèment le front de mer, un comble pour l’océan, de griffures et autres boursouflures qu’on espère guéries pour le printemps prochain. Venir en ces lieux amis dans le temps de l’hiver donne au paysage une saveur douce et amère. Douce, car ce n’est que plaisir de revoir les endroits qu’on aime, qui plus est d’y circuler avec bonheur, amère, car de se retrouver là éveille aussi le regret de ne pas y rester. Bel endroit pour le bout du voyage. Les eaux belles et vertes, riantes d’écumes au fracas des rochers, sûrement très froides et tétanisantes pour l’imprudent baigneur ou pour le malheureux promeneur qui viendrait à y glisser….. L’esprit fourmille de mille fins, l’envie d’ailleurs y trouve sa part, et des pensées aux actes il n’y a qu’un pas, celui qui glisse vers l’abime, celui qui ne se franchit que seul….

Retour vers la réalité de nos villes assiégées, partir à l’est, retour du bord du monde dans sa partie française. Le long ruban noir longe les blanche Pyrénées, le découpage géographique n’étant pas géométrique, c’est en remontant le système métrique qu’on révise sa géographie, département après département. C’est assez bizarre de retrouver pareil attroupement aux abords des grandes villes, les phares des voitures font d’immenses guirlandes monochromes qui dessinent au loin les reliefs de la route. Encore quelques gestion du frein et de l’accélérateur, voici la sortie, direction les petites routes, l’amère patrie de la maison vide, le retour au bercail, retour au feu non pas de l’action mais de cheminée, reprise de la grande lessive des abonnements absent, désabonnement, absent, retour au monde réel, exit les chasse-spleens éphémères qui hantent le virtuel, font déjouer la réalité des choses de notre monde réel, et même s’il n’est que janvier, une chose est sûre, les beaux jours sont devant, les envies d’océan sont présents, d’un pas plus ou moins assuré, mais, s’assurer-t-on réellement sur la vie ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

et bien que voici le résumé d'un week end route, couette, surprise et première retrouvaille

bizz

Anonyme a dit…

Les bulles n' auraient-elles pas entaché ta vision et ta lucidité ? :-)

Anonyme a dit…

Il est des jours que l'ont oublie pas. Souvenirs, sourires et revivre le temps d'un repas, le temps d'une pause qui nous fait penser que revivre est possible...

Merci