Week-end et 2CV

Reprise des activités après un week-end relax et plaisir, comme j’aime. Samedi à profiter de la journée pour retrouver de belles amitiés, partager de bons moments, très simples loin de toute superficialité, stopper le rythme du temps quelques instants, vivre, tout simplement. L’occasion aussi de retrouver des bouts de famille dans ces liens distendus, faire plaisir et voir des yeux d’adultes redevenir enfant en ouvrant un cadeau, modeste présent dont le seul attrait n’est que de faire plaisir…. Des envies de bricolages, de peintures, de décoration, une soirée au calme aussi, au coin du feu à regarder un DVD, pause tranquille en fin de semaine surchargée….. Dimanche, voilà le moment plaisir ! Parcourir les belles routes du Gers au volant de la 2CV, dévaler ces toboggans naturels de bitumes, enchaîner les courbes plus ou moins serrées, testant ainsi les suspensions toutes neuves, moments absolus de bonheur, moments hors du temps dans ces coins de campagne belle en toute saison, à bord de cette auto si sympathique et si agréable à conduire donnant la griserie de la vitesse à faible allure sur ces routes désertes. Désertes ? Pas tout à fait, une perdrix a fait demi-tour avant d’aller goûter ma roue et plus loin, ce sont trois chevreuils qui ont imprudemment traversé la route sans regarder et donc sans me voir arriver ! Un bon coup de frein bien en ligne, et j’ai vu détalé les queues blanches sur ma gauche, reprenant mes esprits quelques peu secoués par cette imprudente course. Par-ci par-là, ce furent quelques chasseurs garés sur les bas-côtés, et bien sur les populations de ces charmants petits villages gascons, dont certains se tournent pour me regarder passer, faisant parfois un amical signe de la main. Voilà bien un effet de la 2CV : elle attire la sympathie, chacun ayant eu, ou lui ou dans sa famille, un de ces charmants bolides, avec son lot d’anecdotes savamment entretenues.

Une heure de route sur ces routes-ci, mais une heure qu’on ne voit pas passer tant ce n’est que plaisir et bonheur. Voilà enfin le terme de ma course, du moins pour l’heure : Saint Clar et sa bourse auto dédiée à la 2CV, et bien sûr à ses dérivés. Le temps de trouver une place, de se garer en prévoyant la possibilité d’en repartir sans devoir attendre le mouvement des cousines présentes, et je file vers la bourse, à la recherche du graal, ce jour-ci ce fut plutôt sous la forme de balais d’essuie glace chromé, un des miens ayant choisi la voie des airs sur la voie de l’autoroute lors du retour du rassemblement 2CV sur le tour de France cet été…. Objets, vus, négociés et achetés, je n’ai plus qu’à faire le tour des parkings pour voir les modèles présents, notant, presque avec regrets, que bon nombre de modèles sont des autos flambantes neuves, plaisir des yeux certes, mais ayant perdu le charme de la patine dans la restauration. Pourtant, aux yeux du public ce sont ces autos-ci qui ont le plus de faveurs…. Il est vrai que voir des 2CV neuves, enfin, refaites à neuf, fait plaisir, mais de voir des voitures qui ont su traverser les années, se couvrant de ce charme indéniable qu’on nomme patine au fil des ans, gardant l’esprit et la fonction utilitaire de l’auto plutôt que d’être transformé en objet de musée reste pour moi la satisfaction première de l’amateur vrai. Au cours de la visite je reconnais une auto familière, une belle Méhari du coin vue pour la première fois a Amboise, cherchez l’erreur, et son propriétaire en pleine discussion. Retrouvailles, discussions, échanges autour des passions communes et des dernières trouvailles, puis le temps est venu d’aller visiter mes amis gersois pour d’autres retrouvailles.

Convivialité, bonne humeur, échanges et partages, toujours les mêmes belles et grandes valeurs qui nous rassemblent et font de nous ce que nous sommes. On a beau espacé les visites, on se retrouve toujours comme si on s’était quitté la veille. Joies simples d’un dimanche après-midi, entre repas et discussions, ensemble réuni à parler, à se raconter nos vies défilées depuis notre dernier rendez-vous. Le soir est tombé, le temps de regagner la maison familiale est arrivé, et la nuit est l’occasion d’étrenner l’éclairage plus puissant sur ces routes tourmentées du Gers. Quelques virages, quelques descentes, une paire d’yeux reflétant la lumière des phares trahissant la présence d’un chevreuil assis dans le fossé à attendre le moment opportun de traverser la chaussée incite à la prudence. Le gibier occasionne bien plus de dégâts qu’on ne croit et on se méfie pas assez en roulant de nuit sur ces petites routes de campagne. Bon, quelques bruits de freinage m’indiquent qu’une prochaine intervention est nécessaire sur la belle. Super ! Moi qui adore bricoler quand le thermomètre descend dangereusement vers des niveaux qui vous glacent le sang, me voilà pourtant avec un point crucial et sécuritaire…. Encore quelques mètres, et nous sommes arrivés à bon port, point de phare pour en éclairer l’entrée, du feu à faire pour réchauffer les lieux, et c’est dans le confort du canapé que le week-end s’est terminé.

C’est si vite passé un week-end qu’il faudrait en faire des plus longs, disons d’une dizaine de jours ? Allez, trêve de plaisanterie, profitons de la semaine pour bien bosser, histoire de mieux profiter du week-end qui arrive, quel qu’en soit le temps, prenons le temps !

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