Un jour comme un autre

Et un et deux et trois zéro ! Euh non ! Je me trompe de chanson ! Jusqu’à trois, ça va, encore qu’on disait fut un temps, un verre ça va, trois verres, bonjour les dégâts ! Comme quoi les chiffres, en fonction de l’usage, n’ont pas la même importance ! Comme le contenu d’ailleurs, car boire trois verres d’eau n’engendrera pas d’autres dégâts que des visites plus fréquentes à ces lieux d’aisance que désormais tout un chacun possède en son fort intérieur, ou plutôt, en son intérieur, vu que depuis l’abolition des privilèges et la révolution de 1789, les forts furent détruits ou presque… Finalement, les chiffres ont une importance variable, les formulations toutes prêtes sont aussi à géométrie variable, tout est mouvant dans cette époque hautement changeante. Et un, et deux, et trois…en plus des quarante, nombre célébré par beaucoup, sûrement un palier ? Un cap ? Une péninsule ? Ou bien encore une des habitudes de fêter les nombres ronds, ces nombres pairs s’achevant en zéro, délaissant les impairs loin du compte, eux qui pourtant ne voulant pas faire d’impair, se classent invariablement entre leurs pairs, suite logique, formulation en plus un du décompte des choses, bouteilles de lait, pack d’eau ou bien encore nombre d’années….

Donc, voilà, mon compte est bon, j’en suis aujourd’hui à 43 automnes, car c’est bien cela, je ne vois pas pourquoi on compterait à chaque fois les printemps. Encore une de ces facilités faciles d’aller comptabiliser les printemps plutôt que les hivers, les automnes ou les étés, tout comme on aime à compter les nombres régulièrement nuls. Je suis né à l’automne, l’automne de ma vie, non, certes pas, mais d’un point de vue biologique, si mes calculs et mes souvenirs de sciences naturelles sont exacts, je suis né au printemps, donc tout compte fait, je peux exprimer mon âge en printemps ! D’ailleurs, quelle est la vraie date d’anniversaire ? Celle où la fusion chromosomique opère, ou celle où l’air brûle les poumons pour la première fois ? Que faisons-nous de nos mois amniotiques ? Déjà que beaucoup se mélangent dans le comptage des ans pour savoir si en fêtant les 43 ans, on établit le comptage complet de ces 43 ans et donc, l’entrée dans la 44e année, ou bien si on est dans sa 43e année ? Les choses sont claires, je n’ai pas encore fêté mes 43 ans, d’un point de vue terrestre et atmosphérique, ça, ça sera pour les coups de 18H18 comme j’aime à le dire, ce qui fait que je suis encore pour quelques minutes, à l’heure où j’écris ce texte, dans ma 43e année de vie terrestre, tout en n'ayant pas encore franchi le cap du décompte total des 43 ans, 15706 jours, 376944 heures, et je vous fais grâce des minutes, des secondes, pure conversion mathématique, expression plus assommante d’un même résultat, formulation prise par nos politiques de tout bord soucieux par la massivité des chiffres d’appuyer l’argumentaire, mais dans la cas présent, rien ne sert de dénombrer les secondes pas plus que les paires de tennis ou autres carambars….

43, voilà qui me rappelle mes jeunes années, celle de la 4e, 4e3 exactement…. Enfin, pour la première, parce que s’ensuivi une 4e4, tout comme je devrais sans trop vous dévoiler la suite, connaître une 44e année à la suite de ma 43e. Enfin, normalement, car si les voies du seigneur sont aussi imperméables que le péage de Bennesse-Maremne un quinze août, les chemins de la vie sont autrement plus broussailleux pour ne point en connaître par avance la longueur. Notez toutefois que ça sera la seule fois, si d’aventure elle m’est accordée, que mes âges suivent l’ordre de mes classes, car jusque-là, c’est plutôt à chaque anniversaire un come-back dans les nombres de mes classes, j’ai passé la 3e4, les prochains poteaux seront la 5e4 et la 6e7…. Etrange mais c’est ainsi : j’ai démarré en 6e7, puis au terme d’un fort brillant exercice, me voilà promu au grade de 5e4 puis encore dans la progression en 4e3, classe superbe dont j’ai cru bon d’en visiter les moindres recoins au point d’y consacrer deux années de ma vie, et croyez-moi si vous voulez, ce furent mes deux années de quatrième, comme quoi, quelque part, les choses sont bien faites n’est-ce pas ? Me voilà à jongler avec les chiffres et les nombres, moi qui ne suis que jongleur de mots, virtuel troubadour dans cette époque virtuelle, amoureux des mots et des sons, n’accordant aux chiffres qu’une place pratique ou sonore, une image rhétorique en lieu et place de calculs savants. De toute façon, dans la vie, rien ne se calcule tout se déduit, non pas en soustraction mais bel et bien en addition expérimentale, forgeant dans le métal plus ou moins malléable de nos existences les outils du lendemain.
Aujourd’hui, nous sommes le demain d’hier et l’hier de demain, qu’importe la photo finish, les compteurs relevés, le nombre affiché, l’essentiel est d’y être bien et de bien être là. Tout le reste n’est que faste et dénombre, un jour de vie comme un autre, à part, ce qui est loin d’être un détail, toutes ces marques de sympathie, d’amitié et même bien plus qui dès l’aube vous assaillent par tous ces innombrables ruisseaux de la communication moderne, tous ces liens virtuels et ceux bien réels qui vous glissent par les yeux, les oreilles, les joues et les lèvres, tout cet amour non feint pour beaucoup qui vous inonde le cœur au point d’aller déborder par des canaux lacrymaux. Merci à toutes et à tous ceux-là d’être présents dans mon existence, c’est bel et bien là, la plus grande de mes richesses…

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Allez ici aussi Je viens te souhaiter un très joyeux anniveraire !
Bise Nadine ! :-)

Anne a dit…

Et encore un petit !
Il n'est pas encore trop tard :
"Très bon anniversaire !!!"
Bizz à toi

Didier a dit…

Merci beaucoup !