Neurones en fête

Deux jours de formation à se vider la tête, à se la remplir, à se la prendre, au point de ne plus avoir la force cérébrale d’écrire, de réfléchir à quelques lignes venant remplir le blog des mots. La vie est ainsi, et nous sommes pris dans des tourbillons, parfois trublions, parfois troublants, parfois truculents, des tourbillons de folie, encore que la folie se gère, du moins quand il s’agit de la sienne…. Chroniques martiennes ou non, me voilà bel et bien abasourdi de tant de choses incluses en si peu de temps dans un si petit esprit ! De ciel en étoile, de lune en caniveau, de réverbère en éclairage, toute lueur est belle pour peut qu’on sache où les chats faut. Aspire In ! Mal de tête pour confiture de neurones au seul noyau, mais ou va-t-il chercher tout cela ? Dans les tréfonds d’une mémoire embuée, sur les rives d’un lac asséché, bien au-delà du cercle, au bout d’une improbable ligne imaginaire à défaut d’être Maginot, sans eau, le lac est asséché ! Le cercle est rond, est-ce l’alcool qui a ainsi œuvré sans glace ? Ou va la pensée si on la contraint par des lignes et des ronds ? Peut-on penser sans le rond ? Peut-on dépenser sans avoir le rond ? Oups ! C’est vivre à crédit, non ? La soif des connaissances impose-t-elle le crédit ? Je n’aime pas ce mot d’imposition il me rappelle trop les lettres de vœux de mon trésor public. Antinomique. Comment mon trésor, peut-il être public ? Il y a des choses que je ne partage pas, à commencer par mon trésor, d’ailleurs, je ne suis pas le seul, demander un peu au percepteur de partager le sien alors que le sien est public ! Jonglerie des mots ou démo de jonglerie ? Pas d’affolage même le jongleur rit.

Ce que sont deux jours de formation tout de même ! Vous voilà le lendemain avec un esprit en vrac, mais bon, cela dit, cela me va, je préfère un esprit en vrac qu’un esprit trop bien conditionné. Le vrac n’est pas synonyme de bordel, bordel ! Le vrac, c’est un ordre spécifique qui n’a rien à voir avec l’ordre établi, d’ailleurs, demander à un bordelique s’il s’y retrouve dans son bordel, du moins, si vous en connaissez un. Moi, j’en connais un, depuis fort longtemps, et même plus, d’ailleurs, une si longue connaissance force l’intimité, et, lorsqu’on l’interroge sur son bordel, - il est bordelique c’est vrai, mais non tenancier de bordel, je tenais à préciser – il dit s’y retrouver, et même soumis au test de la quête improbable il vous sortira derechef la feuille requise, toute droite sortie de l’amoncellement de son bureau, alors que s’il s’amuse à classer, il perdra ses moyens à tout vider, tout bordeliser pour la retrouver. J’en déduis fort à propos, que le bordel n’est qu’en fait un ordre personnel, fermé à toute ouverture pour qui n’en a pas la clé. Alors, jetons en vrac nos idées, elles iront s’empiler dans un ordre qui bien que non établi force le respect de qui a la clé. Bon, c’est vrai, il y a les serruriers, ces psychiatres qui excellent à décrypter l’ordre absent pour en sentir le sens, peser les mots pour connaître le poids des maux, amener le malade à se vider de sa matière cérébrale pour colmater les brèches sans noyer le poisson. Il y eut des malades célèbres pour leur brèche, Roland fut de ceux-là. Pourquoi dis-je cela ? Pardon, il est vrai que vous ne connaissez pas Roland. Je vous en parlerai un jour prochain, promis, il y a de quoi écrire. En attendant, essayez un peu de noyer un poisson !
Sacré bordel ou bordel sacré. C’est bien un ordre personnel et, même si certains eurent aimé passer leurs ordres dans un bordel – autres temps, autres mœurs – beaucoup cherchent à mettre de l’ordre dans le bordel des autres, ce qui finit par foutre le bordel. Que fait la police ? La police a fermé les bordels, agissant comme force de l’ordre, et les maisons ont perdu leurs charmes jusqu’aux bords des trottoirs. Des maisons sans charmes où les hommes n’osent plus rentrer, préférant user des charmes des trottoirs de la cité, entre deux rondes des forces de l’ordre, prête à intervenir, causant par là même un beau bordel. Décidément, l’un ne va pas sans l’autre, à croire que le bordel est aux ordres de l’ordre. Comment s’en sortir ? Et bien très simplement, nous n’y sommes pas rentrés, le bordel est fermé, l’ordre règne, du moins il semble, les gens sont dans la rue, tout rentre dans l’ordre. Sauf, pour certains, dont le bureau ressemble à un tas de feuilles mortes sur un trottoir citadin un vendredi à 15H quand la cloche du week-end a enfin sonné le ramassage des pelles. Que ne sont ces feuilles empilées sur le bureau jonché de ces blanches pages si ce n’est des feuilles mortes ? Les informations contenues dessus, sont bel et bien morte, figées dans l’encre de l’imprimante au lieu de continuer leurs cours informels sur des écrans plats et froids. La matière est inerte, l’information figée, le bureau en pagaille couvrée, mais il y est aisé de retrouvé dans la seconde le morceau de papier donnant la réponse aux questions posées. Parfois, au cours d’une conversation téléphonique, le stylo glisse tout seul sur un de ces papiers, dans un croquis anonyme et anodin, ex-future œuvre d’art de notre bureaucratie moderne, carrosserie automobile ou véritable Picasso de l’époque post-Picasso, une esquisse, un croquis qui n’aura comme mur de musée que les parois lisses de la corbeille bleue. Bleue ? Ben oui ! La jaune est réservée aux déchets souillés. Allez, je vous laisse-là, c’est l’heure de mes gouttes. Non pas par choix, je n’y goûte guère, mais il paraît que c’est bon pour moi, et si c’est bon pour moi, c’est bon pour vous ! CQFD !

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