Voici venu le temps des fêtes

Voici venues les dernières longueurs de l’année…. Les échéances se succèdent, les unes après les autres, les ans, la noël, la fin de l’année, tout est calé pilepoil à une semaine d’intervalle. Les ans, j’y suis habitué, ça tombe chaque année à la même date, toujours dans cette période plus ou moins heureuse, plus ou moins festive de ces fêtes de fin d’année, dans ces ambiances lumineuses et colorées, ces odeurs résineuses, cette espèce d’euphorie où tout un chacun semble se relâcher, ne plus vivre que pour régaler ses proches, se régaler aussi, il ne faut pas s’oublier, dans une sorte de trêve, après des mois de serrage de ceinture, de morosité et de grisaille. Un an de plus, soit, ça ne fait pas vieillir, pas plus que ça en tout cas, c’est même un drôle de rendez-vous avec les ans, un compte à débours vers la fin du temps imparti, on célèbre un cap qui s’égrène pourtant en 365 jours, comme si on observait une pendule en espérant voir l’heure défiler en tour de cadran dans la dernière seconde comptée. Chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde laisse sa trace, et seule la dernière est comptée. Il y a comme une injustice là-dedans, mais c’est ainsi depuis la nuit des temps, avec en plus des célébrations spéciales pour les dernières secondes des comptes ronds…. L’humanité doit aimer les choses lisses, propres et rondes, vision idéaliste et épurée des choses ? Peut-être bien, je comprends mal ce besoin d’en référer à ces bulles de chiffres qui terminent les nombres. Peu m’importe aujourd’hui, les choses sont ainsi, soit, et bien qu’elles en soient fortes aises, l’essentiel pour moi n’est pas d’être arrivé à ce jour-ci plutôt que ce jour-là, mais bien d’être ici sans être las, et là, de ce point de vue-là, tout va bien et même, super bien. Depuis ma plus tendre enfance, mes anniversaires ont eu des avant-goûts de Noël, parfois même des goûts tout court de Noël, lorsque l’amalgame est fait entre les deux dates d’un point de vue cadeaux, car, ne nous le cachons pas, lorsqu’on est enfant, ce sont bien les cadeaux qui comptent, et l’injustice d’être né si proche de l’autre période d’offrandes de l’enfance par rapport à tant de copains, est la seule retenue. Ne parlons pas des gâteaux d’anniversaire en bûche de Noël, de la maison déjà décorée, du sapin odorant, des jours gris et parfois blanc de cette période là. Certes, mes parents, en dépit de faibles revenus, ont toujours marqué de façon bien différente ces deux dates, ce qui n’est pas le cas de l’entourage et des proches qu’en cette période là ne viennent vous voir que pour Noël….

Noël et ses traditions…. Celui qui fut mon compagnon de Noël en ces temps-là, est mon jumeau des l’espèces conifères (alors que comme dit la bonne blague, pour moi, on ne peut rien y faire). Espèce prélevée dans la nature de Cauterets, ce coin des Pyrénées qui m’est cher, ceci expliquant peut-être cela, il fut élevé dans une boite de petit pois, puis en pot et enfin dans une vieille lessiveuse réformée. Chaque année, il rentrait pour se faire enguirlander, et ressortait après les fêtes pour retrouver ses esprits. Après l’achat de la maison familiale, il fut planté en pleine terre, et d’ailleurs, il était temps, ses racines avaient fait le tour du container et cherchaient des forces dans le peu de terre épuisée. Après une période de souffrance, il s’est bien installé et est d’ailleurs le seul arbre à ne point craindre le vent. Bien sûr les liens qui nous unissent sont uniques, et il reste dans le vocabulaire familial comme étant mon sapin, j’oserais même dire, mon beau sapin ! Quelques guirlandes au fil des ans déplumées, des boules anciennes dont les survivantes attendent le musée, une vieille guirlande électrique aux huit ampoules colorées, aux fils électriques re-scotchés, quelques morceaux de coton hydrophile simulant la neige, telle était la décoration de Noël, bien loin du tape-à-l’œil de rigueur aujourd’hui dans bien des foyers. Désormais, l’ère du sapin artificiel est en place, tradition maintenue chez mes parents, comme chez moi, où le représentant de l’espèce revêt un charme et une émotion plus particulière cette année. Imaginez un peu, il dort toute l’année dans un carton hermétiquement fermé, d’où je l’extrais avec précaution, pour le poser et le brancher, voilà, terminé, c’est fini ! Ce sapin-là, haut de cinquante centimètres, m’a été offert par ma grand-mère lors de mon premier Noël dans ma maison. Désormais lourd de symboles et de souvenirs, il y a beaucoup plus que l’éclat des lampes colorées qui y luisent à l’intérieur…. De toute façon ce n’est pas la taille qui compte, ni même l’éclat de dix mille guirlandes colorées au devant de la maison, le plaisir de Noël est bien au-delà, le partage, les retrouvailles avec les êtres chers, présents ou disparus, la communion dans cette fête familiale bien plus que chrétienne, tous réunis au moins par la pensée lorsque les chemins se sont séparés, lorsque les vies sont parties.

Après Noël, il nous restera une semaine pour achever l’année, dernier jour plus ou moins festif selon chacun, derniers jours un peu particuliers où l’on enterrera 2008 pour laisser place à 2009, ses espérances, ses joies, ses projets. A chacun son chemin vers 2009, à chacun sa façon de traverser la porte de l’an, travail d’équipe ou exploit en solitaire, vieux loups de mer perdus au milieu des océans, personnel de garde gérant les urgences, personnes seules délaissées, bande de joyeux lurons en mal de boissons, tête-à-tête intimes pour célébrer un premier départ commun, réunion d’anciens collègues, réunion festives par les liens d’un club ou d’un site, chacun trouve sa voie ce soir-là. Réunis ou non, on se racontera tout cela après, quand sera venu le temps de se souhaiter les vœux ?
En attendant, je vous souhaite à tous de passer de bonnes fêtes, avec tout ce que vous pouvez désirer de mieux à partager avec vos proches et vos familles. Les fêtes, sans trop d’excès, juste ce qu’il faut !

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