6 mois

6 mois écoulés déjà en cette année, encore 18 mois avant la fin de ce monde selon les prophètes américains gorgés de dollars en forme de pellicule, une sorte de premier quart temps avant le game over. Et après ? Après le monde sera ou ne sera pas, mais au fond, cela doit-il guider notre vie actuelle ? Doit-on tout quitter et se mettre à prier pour le salut de notre âme et sauver celles de tous les damnés de la terre ? Doit-on tout vendre et vivre de nos richesses avant la fin annoncée ? Doit-on craindre qu’au fond, tout cela n’arrive pas ? Pauvres mayas, innocentes victimes des supers productions hollywoodiennes. Ils ont prévu la fin du monde pour le 21 décembre 2012. Arrêt sur image le 20.12.2012. C’est joli non comme miroir aux alouettes, deux nombres en miroir, 20.12 et 2012. Il est vrai qu’on ne pouvait attendre le 21.12 2112, c’est aujourd’hui et maintenant que le dollar est nécessaire et la crédulité maximale. Imaginons que non, ce n’est pas la fin du monde mais plutôt, la fin d’un ère, celle d’un commerce à tout va, celle de la crédulité maximale, et que naisse (enfin), l’ère de la conscience, celle de l’humanité, que vont devenir tous ces marchands du temple, ces bonimenteurs très menteurs qui frappent fort et assassinent notre réalité pour mieux nous vendre leurs rêves à prix d’or ? Il y a peu, un reportage sur la lucarne 16/9e allumée : voilà que le journaliste dévoile comment ces peu scrupuleux personnages vendent des casseroles après s’être faits épinglés dans le commerce de faux fromages A.O.C. sortant tout droit du frigo du grand groupe distributeur pour les commerçants, celui dont le nom fleure bon les transports en commun souterrains. Ils achètent du fromage à 2 euros le kilo pour le revendre en tant que produits fermiers à 30 euros le kilo, en expliquant au journaliste qu’il faut frapper fort, assommer le client et surtout ne pas revenir : un bon client est un client qui ne revient pas ! Grecs et romains avaient pris même dieu pour les commerçants et les voleurs, mais là, j’avoue que le terme « commerçants » me dérange fortement. Donc, après amende, négligeable pour eux, imaginer le taux des marges, les voilà de retour dans la casserole en inox de France, sauvegarde de l’emploi national, puisque les cartons chinois les ayant emballées à leurs sorties d’usines sont restés à l’entrepôt français. On offre une pendule, trois mouchoirs, deux serviettes des couteaux de laguiole qui, s’ils pouvaient parler parleraient mandarin aussi, on dénigre les non acheteurs pour frapper les clients directement aux porte monnaies et autres chéquiers. Autant j’ai toujours admiré les vrais camelots qui vendent de la camelote moyennant démonstrations dignes des meilleurs spectacles burlesques, autant ces arnaqueurs professionnels méritent non pas de vendre de l’inox mais de finir en tôle.

La toile est un vaste piège à ions, un piège à cons aussi, et l’époque crédule poussée au paroxysme. Ouvrons les yeux, gardons notre esprit critique et soyons critique. On subi que de trop, même et surtout, dans nos univers professionnels où la créativité, la remise en cause des choses établies ont disparues du paysage, magie d’un lavage de cerveau, d’une lobotomisation de masse, de frustrations répétées, l’heure est au gouvernement par asservissement et privation. « Ailleurs c’est pire, surtout, ne changez pas, on n’est pas si mal, regardez un peu nos succès, nos méthodes, tout ce qui fait notre richesse d’entreprise » tels sont les discours des dirigeants, mais merde, à quoi sert la mise à disposition d’informations si ce n’est pour ne pas s’informer ? A quoi sert d’avoir un cerveau si ce n’est pour ne pas réfléchir ? Rien n’est jamais dû, rien n’est jamais su tant qu’on ne prend pas la peine de le savoir. Ce n’est pas l’Amérique toute puissante qui dicte et doit dicter nos rêves, ce n’est pas le cinéma qui est vérité, le cinéma vérité existe, dans des salles bien plus petites, sans publicité et surtout dans des dénouements moins spectaculaires. Sommes-nous vraiment si aveugles pour refuser de voir le monde, notre monde, pour donner un sens à notre vie qui n’est pas le vrai sens de notre vie ? Je ne l’espère pas, pour nous, pour notre évolution, pour l’évolution de notre espèce, réveillons-nous, apprenons à lire, à dire, à vivre, soyons humains, vivons notre devise, liberté, égalité, fraternité, faisons preuve d’inventivité, de créativité, remettons en causes les routines et trouvons nos voies de lumière, de progrès et de bienfaits. Facile ? Non, rester assis et immobile est plus facile que de se lever et de marcher. Travailler en regardant la montre et plus facile que de se faire surprendre par l’heure dans une journée hautement employée, mais même si ce n’est pas facile, ce n’est que plus humain, plus en accord avec notre animalité, parce que vivre nous coûte, alors apprenons à vivre mieux, plus en phase avec la vie, plus en respect avec soi. C’est là notre richesse et le plus beau des cadeaux à se faire. Vraiment.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Tout est fait (et depuis longtemps déjà) pour empêcher les gens de réfléchir. Surtout pas! Trop dangereux! Desfois qu'on aurait des idées...

L'auvergnate.

Didier a dit…

les moutons suivent le premier du troupeau, pas l'homme....

Anonyme a dit…

Les gens ont peur de se servir de leur tête. Je le vois tous les jours. Ils sont tellement assistés qu'ils ne cherchent plus à comprendre quoique ce soit.
Dans la clientèle comme les collègues.
Tout leur est du, parce qu'ils sont conditionnés comme cela. C'est affligeant, vraiment.

L'auvergnate.

Didier a dit…

mais demoiselle, rien n'est jamais acquis, ni la force, ni la faiblesse....

Anonyme a dit…

C'est vrai, rien n'est jamais acquis. On apprend tous les jours.
Mais pour apprendre, il faut d'abord accepter de voir ses propres lacunes non? Oui, ça fait mal, ça consumme même.

J'ai une lacune là. Pourquoi est-elle là? Comment arriver à la combler, à m'améliorer?
Les autres ne peuvent rien faire pour moi. Il n'y a que moi pour avancer non?
Lorsque les gens vous sentent forts, ils vous demandent tout un tas de conseils, des réponses à leur désespoirs. Aider oui, assister NON! Nous avons tous nos forces et nos faiblesses mais nous avons tous un cerveau et très évolués en plus alors, faisons-le fonctionner bon sang!

C'est vrai, j'oubliais que tout ça demande beaucoup de travail, de temps, de réflexion, d'humilité et de volonté surtout...

L'auvergnate

Didier a dit…

tout travail mérite salaire, et la volonté nécessite aussi d'avoir le temps de se poser pour le faire, loin des agressions et des harcèlements qui ne sont que de trop monnaie courante, ce salaire-ci ne vaut rien.

;-)

Anonyme a dit…

Tellement vrai..
Biz

L'auvergnate

Didier a dit…

merci