Ballade pour une balade

Vide, aspiration pouvant être paralysante, défaut d’inspiration, angoisse de la page blanche, que n’a-t’on pu écrire là-dessus, un comble, non ? On manque d’inspiration et on écrit sur le thème, histoire de combler le vide et voir si t’aime ou pas le thème choisi. La page blanche vous bloque ? Choisissez alors une autre couleur, d’ailleurs, le blanc n’est pas un couleur, pas plus que le noir, mais écrire sur une page noir nécessite d’avoir les idées claires, voire lumineuses…. Les mots sont des dessins qui dessinent les pensées, les pensées sont des fleurs qui colorient les bordures et dessinent les allées, de là à dire que les mots dessinent les allées, ce serait un raccourci, non littéraire, qui viendra couper l’herbe sous le pied aux allées, sentirait bon la poudre d’escampette et la balade hors des sentiers battus. Ballade pour une balade ? J’ai posé ma guitare il y a peu, à l’échelle du temps, il y a longtemps à mon échelle du temps, comme quoi, même les échelles sont variables et personnelles, d’ailleurs, peut-on prêter une échelle ? La mienne porte encore les séquelles de sa chute. Bien qu’elle m’eut entrainé dans ce plongeon, je ne lui en veut pas, je m’en méfie juste au point d’éviter de me trouver dessous, non par superstition, ça porte malheur, plutôt par prévention, elle m’a râté une fois, je ne suis pas pressé qu’elle m’ait occis, un coup sur l’occiput suffirait à atteindre son but, voire son put, golfeuse idée. Désolé donc, point de ballade, par contre, pour tenter de me faire pardonner, une balade, oui, ça je peux. Question échelles, j’ai ! Un parcours sympathique, une randonnée thématique, un voyage aérien, venté parfois et gustatif, que pour d’olfactives raisons je conseille d’effectuer à l’automne : le causse du Combalou, étrange, sauvage, percé de ses fleurines qui laisse s’affiner le prestigieux bleu qui sommeille en ce village de Roquefort sur Soulzon. Idéal, non ? On marche, on mange en pique-nique ou bien mieux dans un sympathique restaurant puis on part visiter les caves fromagères avant de repartir les mirettes pleines d’étoiles et le coffre garni de trésors aux papiers vert, doré ou noir (mon préféré). Bon, ok, ça, c’est pour l’automne.

Alors, en cette époque tiède ou chaude, prenons les alizées en bord de mer ou d’océan, sentiers du littoral, sentier des douaniers, iles ou presqu’iles, la liste est conséquente, tout dépend d’où l’on part, du temps et des marcheurs. Qu’importe l’endroit, il suffit d’y apporter la bonne humeur pour profiter un maximum des richesses de nos terroirs. Sans compter sur les trésors gustatifs dont regorgent chaque région, nous sommes vraiment gâtés. Par contre, si l’époque est trop chaude ou trop peuplée de ces charmants touristes qui peuplent nos longues autoroutes, un tour vers le piémont, la fraicheur dessous-bois, le désert des coins oubliés, les odeurs oubliées des sapins qui connurent bien des noëls, le pied ferme, voilà qui ravit et dépayse, rafraichit et irrigue d’énergie nos corps de citadins trop exténués par d’harassantes courses contre la montre. Il est aussi des lieux de mémoires, de souvenirs, de cultures ou d’histoire. Oh ! Ces mots-là ne doivent pas vous faire peur, ni vous estourbir de trop de pompeux, juste qu’il est parfois sympathique d’allier les plaisirs et surtout, de faire en sorte que tout reste plaisir. On peut marcher et apprendre, retrouver les sens de nos vies dans les méandres de l’histoire de notre pays, dans les méandres d’un fleuve, dans les courbes de nos reliefs. Les pierres savent parler et raconter à qui sait les entendre, rien n’est obligé, jamais.

L’hiver ? Ce n’est pas parce que nous traversons quelques frimas de juin que nous devons déjà songer à cette poudre blanche qui redessine les reliefs et nous contraint à modifier l’itinéraire au dernier moment pour s’en aller goutter aux joies des raquettes. Cela viendra, plus tard. Pour l’heure, voilà quelques idées glissées sur le papier blanc, des envies d’escapades, de quoi parcourir l’espace temps de journées à venir, de quoi regrouper aussi et surtout qui voudra bien s’en aller explorer ces coins si proches, si loin, parfois tout près au point de passer sans cesse à côté en se disant qu’on a toujours le temps de s’y arrêter, voyages sans cesse repousser tout comme les visites aux amis, à la famille, aux gens qu’on aime mais dont on a toujours le temps de passer les voir, jusqu’au jour où le temps se fige et se refroidit en une dalle de marbre. Alors, histoire de ne pas rester de marbre, marchons, et profitons du temps, c’est pas plus con, non ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Il faut quelques fois prendre le temps, le temps perdu ne se ratrappe plus, bel ami...
Au plaisir de te revoir,
Le diablotin

Vi' a dit…

J'aime =)

Didier a dit…

J'ai refusé un commentaire à usage publicitaire pour des soit-disant guides de randos.

Soit-disant : parce que ces guides contiennent trop d'imprécisions, ne donnent pas les bons conseils et laissent trop croire que la randonnée est une activité anodine. Le terrain, le relief, les parcours cités ne sont pas toujours bien retranscrits ni correspondants aux terrains. Je sais de quoi je parle, je suis aussi formé pour cette activité. Nous rencontrons que trop de gens mal équipés, mal renseignés sur des terrains inappropriés.

Beaucoup de bouquins, mais peu de vraiment bons, soyez vigilant et n'hésitez pas à vous informer auprès de personnes compétentes.

D.