Musique !

Et voilà l’été qui arrive en fanfare, trente ans de fête de la musique aussi mal placée qu’un jour en milieu de semaine, trente ans d’une habitude au départ festive mais devant composer aujourd’hui avec les débordements devenus hélas habituels de tous ces êtres en rupture de règles cherchant le salut dans la fuite en avant, ne réalisant leurs fautes que trop tard, triste constant d’un monde à la dérive. A trop se chercher, on se cherche bien au-delà des limites, comme si devoir être autrement l’emportait sur être autrement et savoir qui l’on est. On est loin des dépassements de soi par le sport, par des épreuves, par le défi personnel qui n’implique pas l’autre. Non, le monde sombre en folie, il s’abreuve d’alcool fort, de haine, de violence et mesure sa déchéance à l’épaisseur de sa gueule de bois. Oh, point de constat hypocrite, nous avons vécu aussi nos beuveries, plus lentes, plus personnelles, beaucoup moins éthyliques. Dans notre société du très rapide, l’alcool est plus fort, la fumette plus dure, et plus dure encore est la chute. La violence est verbale, gestuelle, démolisseuse, les dégâts sont collectifs, les effets de bord hélas irréversibles. Mon côté sociologue sans doute, je trouve dans ces parades exutoires, le parallèle avec ces rites de passages à l’âge adulte de certaines lointaines peuplades. Sauf que chez elles, les boissons sont naturelles, les fumettes moins dévastatrices, les conséquences moins partagées. Y-a-t’il une démission dans notre société ? Une perte d’identité ? A-t’on soif de liberté au point d’oublier que notre liberté s’arrête où commence celle des autres ?

Aucune amertume, simple constat et peut-être même une peur, légère mais présente, pour les proches, ces êtres de nos cercles, familiaux ou amicaux, la question n’est pas là, certains cercles sont plus proches que d’autres, à chacun son compas. Un regard atterré parfois sur cette mutation d’un monde en devenir, sur ces modes, ces rites, ces passages obligés en espérant surtout qu’ils laissent en séquelles que des souvenirs qu’on évoque en franches rigolades comme nos conneries d’adolescent qui sortent de l’ombre dans nos soirées d’anciens combattants de guerres perdues contre le temps. La musique adoucit les mœurs dit-on, qu’importe le tempo, la puissance, il y en aura ce soir pour tous les goûts, et tant mieux. Sortent de passage obligé vers l’été qui s’annonce, en dépit d’un jour d’orages, juste les vacances qui approchent et mettent à mal les ciboulots des chefaillons en quête d’obtention d’objectifs définis en hiver, le monde exulte et c’est tant mieux. Amusons-nous donc, partageons la grillade, les dièses sans bémol, courrons au si, au la, ne touchons plus le sol, tant pis pour notre do jusqu’en sa ré, ainsi fa, mi aussi, jetons les clés, celles du sol comme celle du fa, plus rare celle d’ut, mais l’heure n’est plus au solfège, elle est au tempo, latino, caliente ainsi va la mode, mais d’autres mélodies susurrent plus surement la tendresse et les caresses d’une fin de journée qu’on prolonge au son, avant que d’en quelques jours, on la prolonge en lumière, feux éclatants de la saint jean, souvenirs d’enfances des collines du Lauragais éclairées de tous ces petits points chaleureux. Les jours sont encore longs, c’est bonheur d’en profiter longuement, clarté bienveillante pour s’occuper du jardin, paresser ou lire sur la terrasse, aux doux chants des grenouilles excitées par ces diurnes lumières. Les grillons ici jouent aux cigales, ils emplissent le soir de ces crissements d’ailes comme pour mieux raconter les feux de la journée. Les poissons sautent par-dessus l’onde, happant au passage de frêles moustiques, dansant pour leurs belles en parades d’amour. Danser sans musique ? Les poissons seraient ils sourds ? Diantre, je ne connaissais pas ces particulières particularités de ce signe zodiacal. Moment de sourire et sourires du moment, ainsi s’achève la prose, la prise de papier, la prise de tête d’un texte sans buée, un texte sans queue ni tête, ce n’est pas le genre, un texte sans haut ni bas, mais un texte samba aux accents brésiliens, c’est ce qui résonne actuellement non pas dans le transistor, ancienne ère, plutôt dans le mp3, nouvel air.

Vous riez ? J’en suis fort aise, et bien, dansez maintenant…. Je file rejoindre la fontaine, un peu de fraicheur que diantre…. Un verre d’eau, oui, pas d’eau de vie, ni d’eau de feu comme disait les nobles peaux rouges, un air comme une brise légère, un verre en terre comme un calice premier, l’eau, le feu, l’air, la terre, nous voilà bien dans nos éléments….

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Et n'oublions pas le calice! surtout pour la fête de la musique et la venue de l'été et de la chaleur!

Ton diablotin préféré!

Didier a dit…

Le calice jusqu'à la lie ou le calice jusqu'à Lally? Sans préférence.... Buvons de l'eau pour mieux s'hydrater, grecque racine...