C'est ainsi que fonctionne notre monde, chacun avance avec ses œillères, fixe ses règles et oublie le partage des règles comme le partage tout simple. Le mode égoïste s'enrichit de la quête du profit personnel, «tu es mon 'ami' parce que tu m'apportes, mais surtout, ne compte pas sur moi en cas de besoin ni même en cas de non besoin » ainsi va le monde. On choisit ses amis, on ne choisit pas sa famille, c'est vrai, mais la famille du coeur surprend parfois cruellement. Le temps efface peut-être ce vernis trop superficiel qui d'abord attire et empêche le regard d'aller plus loin, et puis, la vie, les épreuves, les simples baisses de régime, ces phases simples pourtant de l'humanité, parce qu'on ne peut pas toujours être en haut, pilier solide pour tant de personne en quête de soutien, épaule amie pour conter ses peines et soulager ses émotions, non, le jour où le moral flanche, l'isolement devient une immensité telle que même le Sahara ne pourrait colorer. Dans mes études en électronique, nous avions appris ce composant grand dirigeant d'électrons : la diode. Le courant passe dans un sens, pas dans l'autre. Et bien dans la vie, le monde est peuplée de diodes : je prends ce que tu m'apportes, mais je ne te donne rien. C'est cela l'amitié virtuelle, on se clique, on se parle, on se rencontre parfois, mais toujours dans ce but-là. Apportes moi des rires, de l'humour, du partage, emmènes-moi promener, randonner, marcher, fais-moi découvrir les lieux, les endroits, accompagnes-moi au cinéma, au théâtre, en soirée, bref, quitte moi de cette solitude, mais par contre ne quitte jamais cette stature haute, ne m'ennuies pas de tes faiblesses, je ne suis pas là pour cela.... Constat. Ni amer, ni déçu. Lucide, je mesure chaque jour un peu plus ces diodes. Heureusement, le monde n'est pas que constitué de ces personnages-là, j'ai encore pu le vérifier ce matin, un coup de fil, quelques mots, un grand respect et ce qui a disparu depuis quelques temps dans beaucoup trop d'échanges : la compréhension.
Je roule, il fait déjà chaud, le soleil irradie mon visage, intérieurement aussi la température monte, mais ce n'est que pur bonheur. Les pensées voyagent aussi, dans les méandres d'un passé dépassé, sorte de bilan d'une vie. On peut être seul, c'est un état courant de nos vies, pas une fatalité, ni tout à fait un choix, simplement les conséquences momentanées d'un parcours ou de plusieurs parcours. Des vies de couples, de familles, une vie en couple, longue qui s'achève par des incompréhensions, par une grande incompréhension, résultant d'une absence de dialogue, c'est ainsi, la mère des enfants que je n'aurai jamais s'en va, sous d'autres cieux, d'autres liens amicaux prennent place, c'est si beau, si grand, si rassurant, mais ces liens-là aussi s'allongent, se détendent, et ne fonctionnent bientôt qu'en sens unique. Par la suite, j'ai croisé la route de la folie, sous ces différentes formes, ses hystéries, ses bipolarités, sa schizophrénie, j'y ai laissé des énergies, j'y ai pris de grandes leçons, de ce passage au monde réel, celui très loin du monde des bisounours, de ces marques au fer rouge qui reviennent régulièrement saigner, secouer, comme un fer aux pieds qui ôte la liberté de mouvements dans l'éventail des sentiments. Détruit. Puis le chemin m'a fait croiser des lumières différentes, des personnes en quête de bouée, de sauvetage, sans penser qu'être sauver est aussi essentiel que sauver, sortes de boomerang sans retour, ou bien encore des étoiles, qui sont heureuse de briller dans vos yeux mais qui bientôt ont besoin de briller dans d'autres, parce qu'il faut briller quand on est étoile et qu'à être étoile on est toujours étoile filante. Et puis il y a les mensonges, parce qu'est si facile d'inventer une réalité plutôt que d'admettre qu'on est jamais que ce qu'on est. Et puis, et puis, et puis..... STOP ! Basta cosi! Le monde tourne, les étoiles filent, les mensonges étouffent et détruisent, les amitiés à sens unique se nettoient très bien à coup de clic droit, à coup de nettoyage de répertoire, la pause sportive est bonne parce que courir, rouler, marcher, se défoncer aide à pousser ses limites, à faire cogner plus fort ce coeur dont on aimerait parfois qu'il explose dans un dernier cri, juste parce que là je suis heureux, juste parce que j'en ai assez. Assez de voir mes proches, mes amis, ma famille de coeur être victime de ces rouages en forme de crabes qui viennent sans cesse décimer le cercle si proche. Assez d'être victime de cette vaste escroquerie des sentiments, fussent-ils simplement amicaux, et pire, amoureux, allez donc escroquer ailleurs, je suis désormais exsangue, usé de tant de vampires rencontrées, au point de parfois regretter ce geste inachevé qui fut mien en début de ce blog, il y a presque quatre ans. STOP! Comme j'ai débranché ces perfusions virtuelles, comme je vais stopper mes allers simples vers les autres, parce que merde, je vis, j'existe et je suis moi. Comme j'apprécie ce bouton marche arrêt sur le téléphone mobile, parce que NON, je ne suis pas dispo juste là, comme ça, parce qu'on en a envie, parce qu'il faut compléter une table, vous donner l'occasion de soudain vous rappeler votre humanité. Non, je suis humain, particules de vie, particules de vies, d'envies, parce que même les clowns peuvent être tristes, parce que même ces mots sonnent la conclusion d'un recueil électronique dont le lourd couvercle va bientôt se sceller définitivement. Voilà. Je n'ai pas encore fini d'écrire, non, j'écrirai différemment, plus anonymement ou pas, plus secrètement ou pas, je sais aujourd'hui pourquoi je suis en vie, je scelle mon passé, et même si je suis encore dans mes 20 mètres carré de chrysalide, mes ailes vont se déployer bientôt, pour ce qui est ma vie désormais, pour accomplir mais surtout accompagner beaucoup de ces poussières qui volent au travers des rayons lumineux et les aider à rejoindre le chemin de la guérison. Je n'ai pas la prétention de guérir, non, juste celle d'être conscient, d'accompagner et d'aider à voir le chemin. J'ai été blessé, cruellement, profondément, des cicatrices qui vivent leurs vies et polluent encore la mienne. C'est ma vie, ma croix, mes stigmates. Les messages pourtant sont de plus en plus rapprochés, de plus en plus clairs, l'époque est au changement. Pertinemment. Adieu donc, âmes en peine, diodes en puissance, je ne peux rien contre vos mal-être qui ne sont que de votre ressort. On ne gagne jamais sans perdre, le jeu d'échec est en un exemple puissant. On ne peut se plaindre de son couple sans accepter la conséquence de le quitter. On ne peut multiplier les rencontres sans comprendre pourquoi, et derrière chaque pourquoi se cache un comment. On ne peut se chercher soi dans le regard de l'autre, seul son propre regard doit apprendre et réapprendre à voir au plus profond de notre intimité, parce que c'est le seul regard qui soit assez pur pour déjouer les pièges des mensonges trop longtemps distillés.
Long, oui, mais parfois la plume est en phase sans emphase et la vérité n'est pas toujours bonne, non pas à dire, mais à entendre et surtout, à comprendre.
Merci encore à ceux et celles qui sont là, sans attente, juste parce que l'humain est aussi humain, parce que quelques mots, un verre, une grillade, des rires au coeur de la nuit font chaud au coeur. Parce qu'aussi, si beaucoup ont vu et aimé « les petits mouchoirs » l'an dernier, trop peu en ont saisi le sens. Le soleil, les vacances, l'envie égoïste de profiter, ça évite de penser aux amis restés dans leur lit. C'est quand les gens sont en vie qu'ils faut les aimer et les vivre, non dans les souvenirs. La vie, c'est sans fard, sans masque, sans se travestir dans d'épais mensonges. Seule la mort porte un masque et fauche à l'improviste.
Profitez d'être en vie pour aimer les personnes que vous aimez de leur vivant.
Et puis, passez votre chemin, je n'ai plus rien à offrir.
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