silence

Quelle douce folie que ces jours-ci ! Novembre étale ses plus chaudes journées, l’automne s’étire sans se résigner à perdre ses feuilles, les pressions attisent les dépressions, et, comme si la fin de l’année se faisait pressante, les histoires tirent à leur fin, se résignent à quitter les neurones, enfin, du moins essaient, l’année 2009 se révèlent au final avoir été une année de transition. Il est encore tôt mais paix à 2009, place à 2010 avec de grands espoirs, mais au fond, peut-on vivre sans placer de grand espoir dans l’avenir ? Soyons réaliste, que pouvons face à toutes ces adversités ? Se battre ou se résigner telle est l’alternative. On se bat pour des causes, on se bat pour atteindre le succès, pour le bonheur mais là, mieux vaut être à deux à se battre, sous peine de ne vivre que d’illusions et de désillusions…. L’histoire reste la même, pour vivre une relation il faut certes parler, communiquer mais surtout communiquer vrai et avoir l’envie commune d’aller dans la même direction. « Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, mais regarder ensemble dans la même direction » disait Antoine de Saint Exupery. Au-delà des mots, combien de maux sont bien liés à cette douce utopie qui consiste à admirer l’autre plutôt qu’à réellement envisager un avenir commun ? Apparence. Société de paraître, égoïsme primaire, plaire, mercantilisme des relations, mais où sont donc passées les valeurs de nos anciens ? Je t’aime et je te quitte, tu me manques mais je n’ai plus envie de te voir, je suis bien avec toi mais je t’agresse, les choses ne s’expriment-elles plus que par leur contraire ? Le temps passe et laisse lui aussi des traces, le compteur-temps évolue, les vies s’étirent et parfois, tout comme des élastiques aux tensions subies trop répétitives, la vie casse ou se casse. A quoi bon pleurer après alors qu’il eut suffit d’émotions exprimées avant, de discussion, de mise au rancard de nos fausses pudeurs ? A cacher ses émotions aux seuls êtres dignes de les partager, c’est un rempart que l’on bâtit entre nous, une perte de temps future lorsqu’il s’agira de le démolir, à condition toutefois qu’il ne soit pas trop tard…. Dans nos sociétés stressées le temps n’est plus un allié, vouloir attendre c’est perdre son temps. La mode est au speed-dating, on se plait on se parle vite fait, on se tait et l’autre n’est plus. La mode n’est plus au respect des silences. Pourtant, le silence reste une communication forte, un appel, une façon de montrer l’attention comme le mépris. Le silence est donc une arme à double sens, et, comme bien des mots, le silence mérite que l’on s’y attarde et qu’on en discute. Si l’on ne peut briser le silence, c’est qu’il est bien tard, la relation endormie peut-être même dans un coma profond et irréversible. Il en est qui s’en accommode, s’en vont discuter ailleurs, cherche leur voie loin de ce cocon sans voix, écoute les belles paroles des chacals aboyant gaiement sous la lune bleutée de leurs pales écrans de virtualité. Ne nous trompons pas, la virtualité ne se limite pas à l’écran, elle envahit aussi ce qu’autrefois nous nommions réel. Les beaux parleurs des deux sexes se rencontrent, se montre éloquents, séduisent et distillent patiemment leur poison de miel, enserrent leurs proies dans des promesses éternelles sans en se souvenir du sens de ce mot. Tu me plais, je te plais, viens et construisons notre monde d’avenir. J’ai envie de toi, j’ai besoin de toi, je ne veux que toi……..et quelques autres mais ce n’est rien, juste qu’il faut entretenir le sérail, se préparer toujours des portes de sortie au cas où l’humeur soit maussade à bord du vaisseau nouvellement pris. Qu’on vive ensemble ou non, il y a toujours ce jeu de séduction qui doit être en permanence activé, comme les tamagoshi d’il n’ y a pas si longtemps, afin de renvoyer l’image mais surtout les paroles du joli miroir de la sorcière dans blanche neige : « tu es la plus belle et beaucoup te désires »…… Miroir aux alouettes, cette vie de paraître étouffe la vie vraie. Plaire n’est pas l’erreur, c’est vouloir plaire au plus grand nombre qui est le piège savamment entretenu par les gérants des nombreux sites, vitrines électroniques de photos sensuelles reflétant le côté attirant et attirée de la proie comme de l’appât.

Spleen ? Sans doute, il n’est jamais aisé de clore sa vie, même par choix fait cela reste une fin, un échec, un non-aboutissement, une déception, un demi-tour en pleine autoroute. Revoir le passé d’un coup surgir dans le présent secoue également. Voilà, la pulpe est décollée, phase mélange, digestion, repos avant de repartir gaiement sur les voies du destin. Il est normal parfois que les émotions submergent, cela est même salutaire. Le spleen n’est pas la dépression, l’existence des deux phases n’est pas de la bipolarité, simplement de l’humanité. Les cachets aident à dormir, pas à se réveiller, encore moins à se révéler. Bien sûr, ce n’est pas la phase la meilleur à vivre, mais en l’espérant dernière, on va lui laisser le temps de vivre là son dernier automne. J’ai commis l’erreur de vouloir partir au-delà d’une histoire pourtant aboutie, j’ai compris l’erreur de croire en un conte de fée, douces folies, au point d’installer le coucou dans le nid trop vite, j’ai découvert l’erreur de ne pas bâtir une vie commune sur les mêmes fondations, le sable d’un côté contre la pierre de l’autre, les fissures ne pouvaient que détruire cela…. Repos, table rase des passés, pause, repli stratégique dans l’humble logis, bail en cours et bye à d’autres, mieux vaut bailler en solitaire que vivre certains hier, le chemin ne se fait toujours qu’en regardant bien droit devant.

Et, en dédicace je dirai ce que j’ai souvent écrit : la meilleure des colles ne peut transformer un vase brisé en vase neuf. Attention toute fois, celui qui porte les blessures les plus profondes n’est pas toujours celui que l’on croit. Soyons honnête ! Toujours et en tout, cela coûte peut-être au début, mais cela paye toujours tôt ou tard. La vérité n’est pas dans le mensonge, celui qu’on se raconte à soi tout comme celui qu’on raconte aux autres…. Pour vivre heureux, il faut vivre en paix d’abord avec soi…. A méditer….

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