Entrain en train

En ces temps de crise ou de lendemain de crise, paraît-il, il convient de plus en plus de réussir à raccrocher les wagons sous peine de perdre le train des affaires courantes. Cela dit, si les affaires courent, il va falloir prendre de la vitesse pour les suivre et les rattraper, non ? Dès lors, la question se pose : au cœur de la morosité ambiante, sommes-nous en train de perdre notre entrain ou sommes-nous en train de sombrer dans un train-train quotidien qui nous mène en gare de nulle part ? La pression s’intensifie, les sociétés payent aujourd’hui l’embauche d’hier des dirigeants tout frais sortis de leurs grandes écoles plutôt que d’avoir eu la patience de former et d’accompagner des personnels issus de l’entreprise, ceux-là même qui connaissent et la maison, et les produits, ceux-là même qui savent prendre les décisions avec le bon sens pratique plutôt que la règle du carré de l’hypoténuse appliquée aux sinusoïdales courbes des performances intrinsèques sur des marchés flottants plutôt que réellement porteurs. Car voilà bien la grande mutation de nos entreprises : exit la promotion interne, bonjour l’embauche de jeunes cadres dynamiques aux impressionnants CV bardés de diplômes, issus de ces écoles aux noms magiques qui ignorent tout du monde réel, celui du travail, celui de la production, celui de la réalité et….du réalisme. Mais entre temps, nos sociétés familiales, patronales, sont devenues nationales puis privées, leurs valeurs se sont transformées en bouts de papier appelé actions, dont la seule action est de rendre fou des spécimens étranges baptisés spéculateurs, qui ne regardent plus que les chiffres volatiles de ces bouts de papiers volubiles, qu’ils achètent, vendent, échangent, oubliant ce qui se cachent derrière tout cela, le l’entreprise comme le matériel, les machines comme les hommes. Hier encore, on achetait une société comme un enfant aux lendemains des fêtes convertissant ses étrennes accumulées dans le jouet tant désiré, on salivait, on désirait avant d’acheter. La passion menait les débats et même les ébats, tant les relations avec l’objet de convoitise étaient quasi amoureuses. Aujourd’hui, la valeur marchande a pris le pas sur les vraies valeurs, l’objet acheté n’est pas un achat passion, je dirai même qu’il s’agit d’un achat dédain. Ainsi donc gouvernées, nos nobles entreprises sont ballotées sur les flots boursiers, le fidèle équipage se met à ramer fort dans un premier temps, faisant le gros dos aux tempêtes, croyant aux discours nouveaux des néo-capitaines, mais bien vite les voiles se déchirent, les mats se brisent et les fiers matelots se retrouvent à l’eau. Dans ces situations-là, il y a ceux qui savent nager, il y a ceux qui coulent car la force de survivre en ces mers déchainées ont abandonné leur âme. Constat amer, mais triste réalité. Remplaçons la noyade par la pendaison et vous aurez la réalité du terrain (avec humour noir, j’aurais pu dire du plafond).

Tout se perd de nos jours, les valeurs comme les idées et d’ailleurs même en ce texte ! Nous partîmes en train et nous voilà à l’eau ! Je connais un endroit ou les trains semblent voler sur l’eau, une ile, enfin, une presqu’ile, mais la bande de terre qui relie cette terre au continent est si fine qu’il est bon d’y rêver d’être sur l’ile déserte, de sentir le vent souffler dans les cimes des pins, d’y respirer ce mélange acre et puissant des senteurs de lamer, des étangs et de la flore méditerranéenne. Voilà bien une idée de randonnée, certes pas forcement sportive, mais au moins dépaysante, un grand bol d’oxygène, un rare endroit ou mener deux plaisirs, les trains et la randonnée. J’en connais certains qui aiment ces choses-là et les vivre en même temps procurent des plaisirs doublés. L’eau, l’air, le soleil, la terre. Rencontre des quatre éléments, et même bien plus car là-bas, on parle des vents et non du vent, on est au milieu des eaux et non de l’eau, les terres y sont multiples et multiplement colorées, le soleil si puissant qu’il semble être plusieurs lui aussi. Au moment où l’entreprise tousse, au moment où le moral coule, l’appel du large est fort, l’envie d’y aller marcher grand, et, bien plus que marcher, respirer, s’y détendre, prendre de ces belles bouffées de rigolades dont les amis, les vrais, les seuls savent si bien en détenir les subtils accents. Alors, appel du large ou appel du pied ? Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse, je sais que là-bas, ce ne sera point l’ivresse des sommets, mais les sommets des uns ne sont jamais les sommets des autres et vice-versa, alors, profitons de la vie qui coule en nos veines, rameutons le monde, ce joyeux groupe qui ne désire que se détendre et goûter aux plaisirs gratuits de nos si belles escapades. Hier en club, parfois seul, ou en bande, le plaisir de la balade réside dans les ballades que savent si bien chanter les acteurs découverts à chaque occasion. La faune et la flore en un concert hautement accordé savent mêler les accents et les reflets, harmonie naturelle qu’aucun savant compositeur n’a su égaler, dans aucun art qu’il soit majeur ou mineur. Savoir écouter, savoir regarder, savoir se détendre en profitant de la magie de dame nature, c’est simple, beau, et terriblement efficace……

Un autre concept de loisirs, une envie de partage, une idée à mettre en pratique, alors, osons et avançons ! La vie doit prendre de temps en temps les chemins buissonniers pour y trouver la force et l’envie de se réaliser. Si d’aventure cela vous tente, vous savez où me trouver…. N’hésitez plus, bougez !

2 commentaires:

Anne a dit…

Alors elle est pour quand cette ballade ??

Didier a dit…

tout se programme !
pas de soucis....