Avancer

Avancer, continuer, ne plus se retourner, oublier, digérer, les coups bas comme les joies, ne pas chercher à comprendre ce qui n’est plus la vie, sa propre vie, le temps est venu de penser à soi de vivre pour soi, personne d’autre ne peut le faire, personne d’autre ne doit le faire, nos propres commandes sont entre nos mains, il nous faut être notre propre metteur en scène, notre propre metteur en lumière. Il y a eu des bons moments ? Et bien ? Oui, heureusement, mais les bons moments comme les mauvais sont derrières, ils s’enfoncent dans le magma des neurones, ils se nomment souvenirs, ils se nomment plaisirs d’hier, mais ils ne sont pas dans la case « plaisirs actuels » ni dans celles « plaisirs à venir ». Laissons-les reposer en paix, paix à leur âme, la vie reprend ses droits, les mémoires s’effacent, celles de tous nos gadgets électroniques plus facilement que celles de nos cellules grises, mais encore faut-il lancer l’action, demander la suppression de ces rappels au passé potentiel. Les cadres numériques, les écrans de nos chers PC passent eux aussi au grand nettoyage. Exit les belles photos d’hier, place au vide, les jolis paysages restent là, immuables, ayant vécus tant et tant de secrets, porteur de tant d’espoir et de réconfort que plus rien d’autre ne s’y accroche que d’être nos lieux, nos coins, nos endroits.

Opération nettoyage et toilettage, la maison y passe, elle aussi, les couleurs changes, des cadres partent, d’autres arrivent, moins nombreux, différents, on se croirait en plein remaniement ministériel ou bien encore, dans les réorganisations acabrandantesques de nos chères entreprises. L’heure est au renouveau, celui qui consiste à apporter non pas à apporter la lumière sur les zones d’ombre, car, à quoi bon ? L’ombre est nécessaire, la lumière aussi, pourquoi vouloir tuer l’une ou l’autre, pourquoi ne pas vouloir composer avec la diversité des choses ? Le renouveau, passe par l’aménagement des lieux dans un mode confort, celui-là même qui donne envie et plaisir d’être chez soi, bien chez soi, heureux et détendu, apaisé par les tons, les objets, par le dépouillement aussi des pièces autrefois trop oppressantes de par la multitude des accumulations pas toujours très heureuse, comme dans une boulimie de conquête de l’espace, mais au final, très loin de la griffe du propriétaire des lieux. Le renouveau se poursuivra par les travaux plus conséquents, avec là aussi, création de nouveaux espaces, envie de briser l’étouffement, un peu comme la larve qui réalise qu’elle est trop à l’étroit dans la chrysalide, l’appel du large est présent, s’intensifie, il le faut et il est temps d’exploser, de se réaliser, de se centrer sur soi, sur sa vie, d’oublier le rôle au final ingrat d’ange gardien protecteur, toujours prêt à rendre service, toujours là à vivre pour les autres, en oubliant l’essentiel, c'est-à-dire soi.

Soi et soie. Le vers à soie étouffe dans le cocon, le papillon va sortir aux beaux jours, mais, les beaux jours ne sont-ils pas ceux ou la lumière brille plus fort, simplement parce qu’il y a un nouveau regard posé sur soi, une attirance nouvelle et bien plus forte que des épisodes de périodes révolues. Alors, le vers à soie devient soi, papillon anodin aux regards du commun des mortels, mais le plus beaux qu’il soit dans le regard de l’autre. Chaque chose en son temps, rien ne sert de brûler les étapes, seules les graisses brûlent, là aussi, le cocon doit être devenu trop étroit et le seul moyen de se débarrasser de la carapace une bonne fois pour toute et de s’affiner pour s’en extraire. Là aussi les changements opèrent, dans toute la magie d’un renouveau programmé en cette fin de cycle 9, cette année de tension et de crises, ce 2009, porteur en 2008 de tant d’espoir, qui les apporte au final, mais dans la partie sombre de l’espoir, celle du nettoyage, du déblaiement, afin que puisse y pénétrer les feux d’artifice de 2010. Notre nature d’humain pressé ne sait désormais voir que résultat établit sans supporter l’attente, sans avoir la patience de la préparation. Tout comme avant de peindre un mur, il convient de le préparer, de le lisser, d’en réparer les irrégularités, d’en ôter les imperfections, d’en effacer les anciennes cicatrices de son passé, sous peine de les voir déformer et gâcher la peinture neuve, le travail de l’âme, des neurones, de l’être requièrent les même attentions. Nettoyer, effacer, oublier, vider et lisser, décharger les haines comme les amours non assouvis, se rendre prêt, libre dans sa tête, ses pensées, offrir le meilleur de soi, pour conquérir le meilleur des autres. Si dans la nature des aimants, les contraires s’attirent, dans celles des hommes, c’est appel à l’identique. Ne pas être bien sert d’appât aux gens en mal être, comme si partager des souffrances pouvaient faire jaillir des fontaines de bonheurs et d’amour. Bien au contraire, ce sont des tourbillons destructeurs qui attirent et nous font disparaitre dans des abimes sans fin, avec comme seul effet, la noyade assurée. Il convient d’être bien, et même , plus que bien, pour au final n’attirer que nos semblables en ces points, des gens biens, tout comme les amis, ceux qui tout au long de l’histoire des histoires savent avoir la porte et l’oreille ouverte, sans que le temps qui passe sans se voir ne puisse être supérieur dans l’esprit à une seconde tant les discussions sont franches, sincères et toujours constructives D’ailleurs, ce sont aussi les seules critiques que l’on accepte car dénuées de dévalorisations….

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