Contre sens

Deux mois de bouclés déjà dans cette année 2009 porteuse de grandes et belles espérances, cette année déjà sur les rails, ponctuées de tous ces événements qui font nos vies, qui font que nos vies se croisent et se décroisent, ces heurs en tout genre, bonheurs, malheurs, qui sont les intonations de la voix d’une vie qui n’est pas sur la voie royale, toute connotation politique gardée, on ne peut plus utiliser des mots désormais sans qu’ils portent d’autres sens, parfois même des sens interdits. Madame royal… Cela m’a bien fait sourire en regardant le bien construit téléfilm historique l’autre soir à la télé…. Madame royal sœur du roi et non opposante à l’empereur actuel, pardon, au président actuel…. Elu par le peuple grâce à la maladresse du bon Louis XVI, condamné par son peuple pour trahison alors qu’il prenait du recul du pouvoir et lancer une constitution…. Le bon roi qu’il fallait pour la république y a laissé sa tête dans la précipitation du jugement, sans quoi nous aurions une monarchie à l’anglaise, chose déjà établie en France en ce temps-là…. On ne refait pas l’histoire, et pourtant, on se plait à juger rapidement les gens sans savoir, sans daigner savoir, sans présomption d’innocence dont notre bon droit constitutionnel établit pourtant la chose…. On ne refait pas les choses, on ne refait pas les gens, on ne refait pas le monde, sauf au cours de soirées arrosées dans des délires vite étouffés à coup de médecine effervescentes le lendemain matin, lorsque la matière cérébrale trop agitée de la veille s’en vient à cogner aux parois de la boite crânienne. On ne refait pas le passé, on ne marche pas sur des pas pré-imprimé par un soi disant destin, qui n’est ni plus, ni moins que notre biographie écrite au fur et à mesure de nos pas, de notre parcours. Peu importe le parcours, il est notre parcours, et c’est à nous d’être en cohérence avec lui.
Bilan ? Un roi décapité, décapitant par là-même une monarchie, mise en place d’une république qui a conservé le système de premier ministre et de ministres existant alors, et du coup, à défaut de roi, on a choisi un système permettant de s’affranchir de la régence et de la sénilité, enfin normalement, on choisit son roi par un système électoral, qui fut progressivement démagogique, pour un CDD et non plus un CDI…. Bon, plus tard, les bons républicains ont rangé la dame guillotine, au cas où, le peuple vote, réclame toujours du pain sous sa forme moderne traduite désormais par augmentation et personne ne se souvient plus qu’il y a un peu plus de 200 ans, une formidable unité nationale avait eu raison du pouvoir en place. Bon, ok, il semblerait que dans quelques iles lointaines il est des gens qui ont faim, des gens qui réclament des augmentations, il est des manifestations fort unies pour obtenir gain de cause, non pas du pouvoir directement, mais par le biais du pouvoir sur la bourgeoisie locale….. Il est vrai que nous sommes dans un monde ou nous sommes capables d’acheter des bananes sous les tropiques, de les faire transiter par une méga plateforme logistique pour ensuite les livrer, moyennant suppléments de prix pour frais d’intermédiaires à l’ensemble des consommateurs y compris ceux des iles productrices…. Il fut un temps où le bon sens paysan, aurait séparé les envois, la consommation locale d’un côté, la consommation métropolitaine de l’autre…. Le bon sens ? Sait-on encore ce que ce mot veut dire ? Sait on encore qu’est-ce-que le sens, le sens des choses, le sens de la vie ? Sans connaître le sens, on ne peut pas connaître ni le bon, ni le mauvais, encore moins l’interdit. Sans avis sur le sens de la vie, comment s’assurer que la vie va dans le bon sens ? Simple question de bons sens et ça, ça tombe sous le sens…. A ne pas trouver le sens de sa vie, n’est-on pas dans le sens interdit ? A contre sens les dangers s’additionnent à des rythmes de plus ne plus effrénés, au point de parfois se dire, stop ! Je monte sur le trottoir et je laisse passer les fous qui vont tous dans le même sens, le sens opposé au mien, c’est complètement fou…. Non, ça n’a pas de sens. Si au contraire, sans sens, point d’interdit, point de règles et nous connaitrions le chaos. Alors ? quel sens cela a-t-il ? Aller à contre sens des fous n’est pas bonne chose, aller dans le même sens qu’eux, c’est être porté par la foule, et dès lors qu’on marche tous dans le même sens, les autres ne sont donc plus fous, sinon, nous le serions et il est clair qu’on ne peut-être fou…. Ça se saurait ! Et puis, les fous sont enfermés et non en liberté, nous sommes tous membres de sociétés policées, les choses sont ordonnées et l’ordre appelle l’ordre, tous ensembles fourmillant dans le même sens, les mêmes cycles…. Allez, je vous laisse ici, je vois déjà la blouse blanche qui s’approche et vient à contre sens m’administrer un peu de son repos chimique à coup d’aiguille… A contre sens, mais c’est de la folie !

Aucun commentaire: