Les amis

Ciel bleu partout, ciel bleu à fond, la vie est belle, le printemps approche, les oiseaux chantent, vive la vie ! Non, promis, je n’ai rien fumé ! D’ailleurs ceux qui me connaissent bien savent que je ne fume jamais rien… Je n’ai pas bu non plus, à part ma dose habituelle de liquide inodore et insipide dont une des aptitudes les plus connues est de troubler l’ordre de certains apéritifs anisés…. Non, rien de rien, non, je ne regrette rien… ah non, c’est pas là ! Oups ! Y’a mal donne… Bon, ça sifflote, ça vrombit, la nature se réveille, nous montrant par là-même, le chemin de la vie. A quoi bon se morfondre ? A quoi bon gémir ? Les solutions ne sont qu’en nous et il ne sert à rien de chercher dans les autres ce que nous ne voulons pas fouiller aux tréfonds de nous-mêmes pour porter enfin à la lumière, et la lumière enfin faire rentrer dans notre vie. Facile à dire, facile à écrire, peut-être pas tant que cela, comme toute chose, dans la vie, tout commence par la volonté. Sans volonté point de marche en avant, juste des marches contraintes et forcées, loin de toutes démarches personnelles, attitude du bon soldat plutôt que du fier général. C’est si facile et si simple de se laisser guider et entrainer par l’autre, par la foule des grincheux qui grossissent les rangs, de se transformer en moutons de Panurge, plongeant vers l’abime sans savoir pourquoi ni comment. Stop. Arrêt sur image. Gestion du mode échec. Echec ? Oui, mais pas mat ! A part le teint, mais le teint excelle au soleil printanier ou presque, nous ne sommes plus qu’à quelques jours de l’appellation officielle, échec donc, de ces braves échecs qui font avancer pour peu que nous prenions le temps d’analyser les choses, de les comprendre et d’en disséquer les mécanismes. Pause. Nécessaire et vivifiante, pause. Respiration. Retour à la vie. La belle vie, celle du ciel bleu, celle des amis, les vrais, ceux qui sont là, quand tout va, comme quand rien ne va, avançant à petits pas, dans toute la fausse pudeur des rapports vrais. Un téléphone qui sonne pour laisser une interrogation sur des passages à vide des virtualités habituelles, sur un portail fermé sur une tasse de café toujours acquise, de ces messages qui réconfortent bien plus que tout un tas de faux-semblant et de semblants faux.

Nuit noire, belle et étoilée, bien visible lorsque les pas cherchent le sommeil à l’extérieure, les yeux perdus dans cette immensité aux lueurs scintillantes. Nuit noire pour nuits blanches. Ces brillances là sont bien plus belles que les pixels de l’écran LCD. Où suis-je ? Qui suis-je ? Des projets ? Oui, par millier. Trop tôt d’en évoquer certains pour l’heure, d’autres au contraire, sont déjà en marche, ici ou là, là plutôt qu’ici, fin d’une vie, au cœur d’une vie. Fin du tome. Place aux feuillets blancs et livides, de cette pâleur qui suscite l’angoisse, de ce vide sidéral et sidérant qui laisse pourtant voir entre les lignes, la place qu’il y a pour écrire, les filigranes d’une histoire nouvelle, j’allais écrire éternelle, mais qu’est ce que l’éternité à part un moment trop vite passé ou bien encore un moment interminable ? Le même moment à deux longueurs, suivant comme on le passe… Notre monde, nos vies sont à géométries variables, nous avons toujours la clé du parcours, le choix du chemin le plus court ou le plus long, même si parfois, ou même souvent, nous ne voyons pas les choses ainsi, et précipitons bien trop vite notre vie dans des choix qui se révèlent à terme les mauvais, sans même attendre le terme d’ailleurs…. Expériences…. Chemins…. Le parcours en est composé dans des quantités toujours variables. L’enchainement d’expériences n’est bon que si on en analyse les retours. Pour cela, il faut du temps, là aussi, dans des quantités variables… Etre là, et non las, être humain, fragile, touché, mais non coulé, sentir la mue s’opérer, sentir le besoin de s’enfermer dans la chrysalide, pour établir le changement, sentir les bienfaits du soleil sur la peau, l’essence d’une renaissance, dans des paysages nouveaux, les gens aussi font partie du décor, il y a ceux qui quittent le devant de la scène à jamais, il y a ceux qui quittent la couleur pour le regard désuet et sépia, il y a d’autres lumières, d’autres spots qui éclairent et réchauffent les couleurs d’autres personnes, et il y a, encore et toujours, la garde rapprochée des amis véritables.

De la nuit nait l’aurore, celle des beaux jours, ce soleil levant au cercle orange qui vient blanchir l’horizon avant de le colorer fortement, cette lumière gaie qui vient tenter de réchauffer ces froids matins. Assis sur le sable, face aux vagues aux parfums iodés, dans la solitude d’une plage déserte, c’est ainsi que je vois la scène, celle de la naissance, des renaissances, de la vie qui tourne une page de nuit, pour afficher celle du jour, sur notre éphéméride très personnelle. La lumière succède à l’obscurité, d’abord furtivement, puis elle progresse, s’intensifie, et finit par irradier la journée naissante, faisant de ce jour-là, le plus beau des jours… Nouvelle vie, nouvelle lumière, nouvelle chaleur, de quoi faire bouillonner la sève qui court dans ce corps, lui faire redécouvrir les joies d’être en vie, d’être là sous le soleil à respirer les embruns, décor familier et ressourçant pour la première aube d’une autre vie. Ces moments de solitude, même s’ils peuvent surprendre l’entourage amical et familier, sont pourtant nécessaires pour faire son introspection, visiter ses entrailles cérébrales, effacer des morceaux, aérer les neurones, préparer la place pour non pas d’autres histoires, non, pas besoin de pluriel, pour une belle histoire, la belle histoire, celle dont tout un chacune rêve et espère. En attendant, les amis sont là, comme ils étaient là hier, comme ils seront là demain, pour accompagner chaque instant de nos vies communes, des vies de sourires, des vies de rires, des vies de bonheurs, car c’est bien là nos envies à tous…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

pour ce qui est de fumer... je sais que ce n'est pas ton truc par contre infuserrrrrrrrr

biz

belle amie